2.2.9.1 Morphosyntaxe
Le mode : Le mode verbal qui occupe le
texte d'Unimna c'est l'indicatif (présent, passé composé,
futur et l'imparfait) et très peu de subjonctif. Le mode indicatif est
le mode de la restitution du vrai, du réel. Il applique le
présent de l'indicatif dans presque tous les dialogues. Ceci nous
renvoie toujours au temps actuel. Et pour un dramaturge tel qu'il est, il veut
rendre compte que la situation de la pièce est réelle et
actuelle. Quant au mode subjonctif qui apparaît au septième
mouvement pour dévoiler l'émotion d'Amerang à
Owong« le seul moyen de sauver notre amour c'est que nous
allions voir mes parents. » (Septième Mouvement
p.34). Le mode subjonctif-présent interprète le visible
sentiment amoureux d'Amerang pour Owong :
« Ouoh! (p.2) » : n'est pas une
exclamation française.
« Ehen » (p.3):
n'est pas une exclamation française mais soit c'est probablement celle
de sa langue maternelle soit une faute de l'orthographe d'interjection
« eh ! »
Les Phrases : Elles sont simples y
compris aussi les phrases complexes coordonnées par le pronom relatif
« que ». Le texte se ressemble à la prose non
romanesque.
2.2.9.2 Proverbes africains
Chez les auteurs africains, cette figure de style est le plus
prépondérant car la sagacité philosophique est
interprétée grâce aux proverbes. À ce sujet,
Ahmadou Kourouma (p.42) souscrit que le proverbe est le cheval de la
parole ; quand la parole se perd, c'est au proverbe qu'on la retrouve.
Pour Unimna Angrey (p.7), les proverbessont l'huile avec laquelle les
mots se mangent. Le langage direct n'est donc pas le bienvenu parmi nos
notables. Il se sert des proverbes dans Les espoirs perdus
ainsi :
· « Le crapaud ne court pas de jour pour
rien (Deuxième Mouvement p.6) ».
Il veut dire que toute action possède la cause et
l'effet.
· « Tu veux m'enlever l'igname de la bouche
(Quatrième Mouvement p.17) ».
Le personnage veut qu'il soit permis de s'exprimer d'abord
sans interruption, sans que personne ne prenne la parole de sa bouche.
· « Le sucre attire des mouches
(Cinquième Mouvement p.20) » :
Celui-ci peut correspondre au proverbe français qui dit
« un clou chasse l'autre ».
· La visite de très grosse mouche
(Cinquième Mouvement p.21) :
C'est une périphrase verbale africaine
c'est-à-dire, une visite noble de grand homme. Une périphrase
c'est une figure de style que son explication consistant à remplacer
un mot précis par une expression synonyme qui rend compte de certaines
caractéristiques de la personne ou de la chose dont on parle, au
lieu de l'évoquer directement. (VoirNgueufang André (p.161)
· « La fin justifie les moyens
(Cinquième Mouvement p.32 »
C'est un proverbe machiavélique emprunté dans la
langue africaine.
· « Inutile de mettre la charrue avant les
boeufs (Huitième Mouvement p.36).
L'auteur exige l'ordre.
· « Un petit poisson deviendra grand un
jour pourvu que Dieu lui prête vie. (Neuvième Mouvement p. 41)
».
Owong déclare qu'il a du futur au cas où la
Providence lui accorde la longévité.
· « Ce n'est l'absence des plumes qui
préoccupe le poussin parce que tant qu'il vivra, il les aura.
(Neuvième Mouvement p.41) ».
Ce proverbe s'interprète en même sens de
« quand on a la vie, on a l'espoir ».
· « Qui sème le vent récolte
la tempête » (Onzième Mouvement p.
50) :
C'estun proverbe anthropologique qui passe partout dans la
société mondiale et qui veut dire celui qui produit des causes de
désordre ne peut s'étonner de ce qui en
découle.(Poche2009 (p.907)).
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