B-Contenu de la Déclaration de Londres
Les Parties à la Déclaration de Londres
s'engagent à ne plus utiliser les produits provenant d'espèces
menacées de disparition, et à prolonger l'interdiction du
commerce d'ivoire «jusqu'à ce que la survie des
éléphants d'Afrique ne soit plus menacée par le
braconnage»120. Quand on considère le fait qu'en
Afrique centrale cinq pays ont perdu près de 65% de leurs populations
d'éléphants dans la période de 2002 et 2011, il est
aisé d'apprécier le bien-fondé de la Déclaration de
Londres qui constitue une prompte réaction de la communauté
internationale face aux crimes odieux dans la faune sauvage. Le point 2
de cette Déclaration rappelle que : « Le braconnage et les
trafics affaiblissent la primauté du droit et la bonne gouvernance et
encouragent la corruption. Ce sont des activités criminelles
organisées et très répandues qui
116 Braconnage de l'éléphant en Afrique centrale :
Le cri de coeur du Gabon, l'appel de l'ONU, internet.
117 Ibid.
118 Communiqué de presses du Secrétariat de la
CITES.
119 William Hague, Secrétaire britannique des Affaires
étrangère, à l'ouverture de la Conférence de
Londres du 12 au 13 février 2014.
120 Déclaration de Londres de 2014.
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mettent en jeu des réseaux transnationaux. Dans
certains cas, les recettes qui en découlent servent à soutenir
d'autres activités criminelles et ont été liées
à des groupes armés impliqués dans des conflits internes
et transfrontaliers. Le nombre de forestiers et autres agents
spécialisés dans la protection des espèces sauvages
tués ou blessés est considérable ».
La convention de Londres comporte plusieurs dispositions qui
concrétisent les mesures à prendre. A titre d'exemple, le point 5
précise que: « Des mesures décisives et urgentes
s'imposent dès maintenant afin de lutter contre le commerce illicite
d'espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.
Pour beaucoup d'espèces, le trafic et le braconnage est un
problème persistant et croissant. Au cours des dernières
années, certaines régions ont connu une escalade
particulièrement tragique du niveau de braconnage
d'éléphants et de rhinocéros. La grave menace qui
pèse sur ces espèces emblématiques est aussi en train de
menacer la sécurité régionale et le développement
durable. Une action visant à lutter contre le commerce illicite
d'éléphants et de rhinocéros permettra de renforcer notre
capacité à combattre le commerce illicite d'autres espèces
menacées d'extinction. Une telle action encouragera en outre
l'exploitation durable des ressources ». Il ressort de cette
disposition que les perspectives d'éradication du commerce illicite des
espèces menacées sont juridiquement prises en compte. Dans la
même logique, les Etats d'Afrique centrale ont adopté les
instruments qui protègent séparément les
éléphants et les gorilles.
SECTION 3: LES ELEPHANTS ET LES GORILLES :
INSTRUMENTS INTERNATIONAUX PROTEGEANT CHAQUE ESPECE SEPAREMENT
On peut distinguer dans une summa divisio les instruments
internationaux spécifiques de protection des éléphants
(Paragraphe 1) et ceux qui protègent spécifiquement les gorilles
(Paragraphe 2).
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