Paragraphe 4- Déclaration de Londres
Parler de la Déclaration de Londres revient à
présenter sa naissance(A) et son contenu
(B).
A-Naissance de la Déclaration de Londres
Ces dernières années, le braconnage et le trafic
des espèces menacées ont pris une ampleur énorme en
Afrique. Le massacre des éléphants dans le parc national de Bouba
N'Djida au Nord du Cameroun en 2012 illustre bien ce film d'horreur. La RCA a
également connu une
114
http://www.cms.int/fr.
115 Convention de Bonn, Principes fondamentaux, article 2.
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perte énorme d'éléphants estimé
à 26 éléphants116 dans le site du Patrimoine
mondial de Dzanga en mai 2013. Le Tchad aussi a connu un épisode noir
marquée par l'abattage de près de 89
éléphants117 en mars 2013 à Ganda, dans le sud
du pays. C'est au vu de ces grandes catastrophes que s'inscrit la
Conférence de Londres sur le commerce illégal des espèces
sauvages tenu à Londres le 12 et 13 février 2014
réunissant ainsi 46 pays et 11 organisations internationales. Lors de
cette conférence un accord a été adopté sous
l'appellation de la « Déclaration de Londres ». Les Etats
d'Afrique centrale comme le Cameroun, le Tchad, le Gabon ayant pris part
à cette convention ont reconnu cette Déclaration comme
étant un instrument juridique international de lutte contre le trafic
des espèces sauvages. De plus, ils confirment leurs engagements à
mettre en oeuvre des stratégies pour éliminer
définitivement les actes criminels dans leurs sous-régions.
Les Etats Parties à la Déclaration de Londres se
sont fixés pour missions principales d'éradiquer les
marchés des produits illégaux issus des espèces sauvages,
de prendre des mesures juridiques dissuasives efficaces, de renforcer la lutte
contre la fraude et soutenir les moyens d'existence durables. Pour ce faire,
les pays développés parties à cette convention ont
alloué des aides financières aux pays en
développement118. Cette contribution manifeste le souci de la
communauté internationale d'accompagner les pays africains dans la
conservation de leurs ressources naturelles. Or, le commerce illégal des
espèces sauvages ne contribue pas à cet idéal. C'est
pourquoi : « Il n'est pas exagéré de dire que nous
sommes confrontés à une crise sans précédent : des
dizaines de milliers d'éléphants ont été
tués l'année dernière, plus d'un millier rhinocéros
sont morts en raison du braconnage et du trafic, et les tigres, ainsi que
beaucoup d'autres espèces, sont de plus en plus fortement
menacés. Mais ce n'est pas seulement une crise environnementale. Il
s'agit maintenant d'une industrie criminelle mondiale, au même titre que
les trafics de drogue, d'armes et d'êtres humains
».119 La situation des espèces sauvages est donc
précaire et la Déclaration de Londres est tout à faire
salutaire pour mener efficacement des résistances contre les trafiquants
chevronnés des grands mammifères. Cette Déclaration
s'aligne étroitement avec les résolutions de la Convention CITES.
Ce qui est la preuve manifeste de l'effectivité de la mise en oeuvre des
instruments internationaux de lutte contre les actes criminels dans la faune.
Ces instruments collaborent étroitement et garantissent la protection de
la biodiversité pour les générations présentes et
futures. Aussi, quel est le contenu de la Déclaration de Londres ?
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