IV.3 Vérification des hypothèses
Durant notre travail de fin d'études, la question de
savoir ce qui pourrait réduire la criminalité et les troubles
d'insécurité était capitale pour nous. Comme une
réponse provisoire, on avait une hypothèse suivante : la
«Police de Proximité» exerce ses fonctions de base dans le
quartier (communauté), prend en compte les besoins et attentes du
citoyen et cette police intervient à temps. Face à cette
supposition et après le travail sur terrain, nous confirmons
cette hypothèse. Pendant la réunion des CMS, les membres
et les invités identifient les problèmes de
sécurité, ensuite analysent ses origines, ils discutent afin
d'apporter des solutions et enfin ils évaluent les résultats. Le
partenariat est mis en lumière. La police en exerçant ses
fonctions de base, elle tient compte des besoins et attentes des citoyens. Les
intervenants ont affirmé que l'information est transmise à temps
par les administratifs de base, les citoyens, et les CMS. Ainsi, l'intervention
de la police est faite et la pro-activité est respectée. Le
rendre compte en externe est assuré à travers ce partenariat en
matière de la sécurité que font tous les acteurs.
L'apport des acteurs concernés en matière de la
sécurité fut la seconde question. La supposition à cette
question fut : La multi-dimensionnalité de la sécurité
permet d'intégrer les différents acteurs de la
sécurité et ces acteurs travaillent ensemble pour identifier les
causes de l'insécurité afin de trouver des solutions pour ces
problèmes. Ces acteurs connaissent leurs limites à travers les
cahiers de charge. Nous confirmons cette hypothèse.
N'importe quelle question sur la sécurité peut
être soulevée et est l'objet de discussion pendant les
réunions des CMS car ces membres outre leurs compétences et leurs
limites, ils ont diverses expertises. Les agronomes, les enseignants, les
associations sans but lucratives pour diverses fins, les représentants
des confessions religieuses, les démobilisés, les OPJ etc.
s'expriment librement. Leur opinion est nécessaire lorsqu'il s'agit de
faire remarquer un problème qui peut surgir ou lorsqu'il s'agit
d'analyser des problèmes pour apporter des solutions. Si la terre n'est
plus productive, un agronome est mieux placé pour donner des
recommandations.
71
La troisième question était de savoir s'il y a
eu un léger mieux économique dû à l'implantation du
projet «Police de Proximité». On a émis une supposition
suivante : la police de proximité a favorisé une redynamisation
économique. Nous nuançons cette
hypothèse. Les citoyens interviewés nous ont fait part
que la venue de la police de proximité permettrait les investissements
et par conséquent la création d'emploi. Les commerçants
exercent librement leurs activités même en fin
d'après-midi. La population cultive et récolte sans crainte des
voleurs. Pour ceux qui ont des activités génératrices de
revenu, ils estiment qu'il leur manquait la sécurité, ils
affirment qu'il y a eu réduction de la pauvreté. Mais, la crise
que le Burundi a traversée et la crise économique qui est en
vogue, on ne peut pas affirmé que la pauvreté a été
éradiquée. La police de proximité a permis un
rebondissement économique d'une façon à Makamba. La
présence des banques et coopérative montre qu'il y a des
activités génératrices de revenu en croissance.
La police de Proximité contribue-t-elle à la
protection de l'environnement? Cette dernière question a comme
supposition : La protection de l'environnement par la police de
proximité est une réalité. Nous nuançons
cette hypothèse. La population affirme qu'elle collabore avec
les administratifs, la police et les CMS pour la protection de l'environnement
surtout quand il y a survenance des feux de brousse. La destruction de
l'environnement n'est plus commise à une fréquence
élevée. Des mesures techniques comme des paras feux sont
proposées à cette fin. En ce qui concerne la coupe
fréquente des arbres, d'autres initiatives sont faites : la
sensibilisation de planter un arbre pour en remplacer celui qui a
été coupé. Toutefois, même si des mesures et
initiatives pour la protection de l'environnement sont faites, cette
dernière n'est pas appréhendée sous toutes ses formes. La
population a des connaissances limitées. Outre les feux de brousse et la
coupe des arbres à une fréquence élevée, (qui sont
ceux qui leur sautent aux yeux), d'autres mesures pour la protection des
plantes et des marrais ne sont pas entreprises.
En définitive, la police de proximité a un
impact positif au développement durable sur la communauté; et la
commune Makamba en reflète l'exemple.
72
|