B- Ceux causés par les policiers :
48
- Un travail inefficace de la police; qui se traduit par des
mauvais comportements des policiers, un mauvais traitement des détenus
ou ceux qui font recours à eux, etc.
- Des policiers corrompus.
C-Ceux causés par l'administration :
- Une mauvaise administration insouciante des problèmes de
sa population; - Lenteur et partialité de la justice dans le traitement
des dossiers, etc
Suite à ces problèmes, les vols en sont le
reflet caractérisé par le chômage, la bande des jeunes
désoeuvrés, la surpopulation, la pauvreté et les
mouvements incontrôlés de gens63.
Ainsi, avec la mise en place du concept `police
proximité', il est impératif de savoir les compétences de
l'un mais aussi les limites de l'autre pour permettre une bonne collaboration
et ne pas accuser par exemple les policiers de ne pas faire de changements en
matière de la sécurité dans l'attente de la population
alors que c'est chez cette dernière d'être sensibilisée
afin de ne pas ouvrir des bars dans les heures de service ou de ne pas vendre
des boissons prohibées.
En effet, il est à noter que les différents
facteurs d'insécurité ci-haut cités ainsi que leurs causes
permettent de remarquer les principaux groupes à l'origine de
l'insécurité d'une part et d'autre part les gens qui subissent en
premier ces méfaits considérés comme les victimes de
l'insécurité, les riches en partie, les commerçants, les
femmes et les filles qui sont les cibles car les femmes aussi bien que les
hommes le reconnaissent qu'elles sont les victimes, les transporteurs, ainsi
que les enfants.
Dorénavant, le maintien de la sécurité
est la préoccupation de tout le monde sans distinction aucune, personne
ne peut être cité comme premier garant de la
sécurité car la police de proximité éveille
l'esprit et permet la non ignorance de la population sur la prise en main
63 GIZ, Rapport d'enquête sur les perceptions
sur l'état de sécurité et les prestations de la police
nationale du Burundi en commune de Makamba, février 2011, p. 37.
49
de leur sécurité à travers les CMS afin
de permettre une bonne collaboration avec l'administration, la police et la
société civile et la population.
Les graphiques suivants éclaircissent sur les semeurs
de trouble de la sécurité, sous quelle forme se manifeste cette
insécurité, et font part des victimes de causes
d'insécurités et de la montée de criminalité selon
les perceptions sur l'état de la sécurité et les
prestations de la police nationale.
Graphique 2 : les principaux groupes à l'origine
de l'insécurité
50% 45% 40% 35%
30% 25% 20% 15% 10%
5% 0%
|
|
Series1
|
50
Inconnus La police Des bandits
armés non
politisés
|
Démobilisés Les jeunes Chômeurs Autres
Ne savent
pas
|
Source : GIZ : Rapport d'enquête sur les perceptions sur
l'état de la sécurité et les prestations de la PNB en
commune Makamba, p. 9.
Commentaire : Étant donné que
la bande armée, les vols dans les champs, dans les ménages, etc.
sont les facteurs d'insécurité déjà cités,
il se trouve que les inconnus sont à l'origine de ces bavures. Les
démobilisés, les chômeurs et les jeunes sont une autre
catégorie des personnes qui causent l'insécurité. Les
autres groupes mentionnés sont notamment les personnes en état
d'ivresse, les prostituées, les drogués, les enfants de la rue et
le voisinage. Il est à noter que la police est essentiellement
citée par les habitants de la zone Makamba. La zone de Makamba est le
chef lieu de la commune et représente un effectif supérieur par
rapport aux autres zones car tous les services y sont concentrés.
51
Graphique 3 : Sous quelle forme se manifeste cette
insécurité
40%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
1
Vols à main armée
Violences
conjugales
Justice populaire
Bagarres dans
les lieux publics
Embuscades sur
les routes
Autres
Vols simples (
sans violence)
Viols
Source : GIZ : Rapport d'enquête sur les perceptions sur
l'état de la sécurité et les prestations de la PNB en
commune Makamba, p. 8.
Commentaire : À travers ce graphique,
nous remarquons que les vols simples sont les plus fréquents dans la
commune de Makamba. Ces vols sont dus à la pauvreté. Les
violences conjugales sont des facteurs d'insécurité qui se
manifestent à travers le partenariat sexuel multiple. La justice
populaire est le résultat de l'insatisfaction de la population qui
accuse les policiers d'actes d'exactions. Les bagarres publiques
résultent des personnes en état d'ébriété.
Les autres manifestations de l'insécurité évoquées
sont notamment les troubles de l'ordre public et les violences verbales
Graphique 4 : Les principales victimes de
l'insécurité
45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Series1
52
Les commerçants/
Les riches
|
Les femmes Les
filles
|
Les enfants Les transporteurs Tout le monde Autres
|
Source : GIZ : Rapport d'enquête sur les perceptions sur
l'état de la sécurité et les prestations de la PNB en
commune Makamba, p. 10.
Commentaire : Il est à noter que
près de la moitié des femmes interrogées ont
mentionné les femmes et/ ou les filles parmi les principales victimes de
l'insécurité. Les hommes reconnaissent aussi que les femmes et/ou
les filles sont les principales victimes de l'insécurité.
Toutefois, la «Police de proximité»
présente ses avantages et a permis un changement remarquable depuis son
implantation malgré qu'elle fait face à certaines faiblesses et
des menaces que la population et la police reconnaissent sans oublier
l'administrateur qui, dans son opinion, affirme que souvent il leur est
impossible d'éradiquer certains problèmes dus à
l'écologie ou aux partenariats sexuels multiples car les textes de loi
sont lacunaires.
Avec le cas de l'environnement, les arbres se font abattre au
vu des policiers et même dans certaines zones, les arbres sont abattus
par les policiers à la recherche du bois de chauffage.
53
Mais ce cas est dû au seul problème que les
policiers n'ont pas d'autres sources d'approvisionnement en bois de chauffage,
car le charbon s'avère coûteux et que les tourbes sont
insuffisantes. De plus, la permission pour abattre le bois à condition
que celui-ci soit remplacé, n'est pas accompagnée par un suivi
pour se rendre compte qu'ils sont remplacés après leur usage.
Mais, l'administrateur affirme que les délits ne sont plus commis
à une fréquence élevée ou certains faits se sont
beaucoup manifestés avec l'effet des réunions CMS qui
évoquent les problèmes et des mesures à entreprendre
puisqu'après l'on est traduit en justice ou à réparer le
tort causé.
Pour ce qui concerne la survenance des feux de brousses, des
mesures pour l'éteindre sont entreprises, car la population, la police
et l'administration travaillent en parfaite collaboration. Mais le
problème qui reste est qu'il n'y en a aucune mesure pour sa
prévention, la non pro-activité peut être ici un
défi car on n'a pas encore atteint le degré d'intervention de
proximité avant constatation des faits.
Lors d'une réunion des comités élargis,
un citoyen de Makamba invité dans la réunion évoque le
fait que l'environnement n'est pas protégé et que cela se passe
sous les yeux de la police, de la population et des autorités
administratives. Par exemple, un groupe de gens font des briques sur une
colline, les arbres sont coupés et l'eau utilisée pour ces
briques se déverse dans les plantes et ces dernières ne peuvent
plus pousser. En plus, l'eau a tracé une bifurcation, la rivière
n'est plus la même. Tout ceci constitue une menace pour l'avenir de cette
localité si rien n'est fait d'ici là 15-20 années voire
plus. Eux ils ne s'en rendent pas compte mais leurs petits ou arrières
petits fils en subiront les conséquences. La colline sera
inhabitable.
Ce même citoyen ci-haut intervenu, fait remarquer que
face à la question de savoir si la police de proximité tient-elle
compte de la protection de l'environnement? Ou si la police et la population
travaillent-elles ensemble pour la protection de l'environnement? Il
répond que la police de proximité a un comportement
indifférent et de manque d'initiatives. Elle est là, elle observe
des abus qui se commettent mais elle ne réagit pas. Probablement que
c'est par manque d'information par rapport aux questions de protection de
l'environnement. Si on analyse de près les propos de cet intervenant, la
police de proximité n'en fait pas assez. Et nul n'est sans ignorer que
s'il faut que cette approche soit pérenne, outre la
54
croissance économique et le développement
social, la protection de l'environnement n'est pas à écarter avec
tout ceci la bonne gouvernance.
Le cas de partenariats sexuel multiples : la polygamie
où la constatation du délit ne peut être punie que par une
amande de 10 000 Bif, ce qui ne cause absolument aucun problème pour
ceux qui pratiquent ces délits. Les CMS par exemple, essayent de
résoudre ces problèmes en faisant sortir du dit ménage ces
filles/femmes soient qu'elles sont la deuxième ou la
troisième.
Des satisfactions se font remarquées jusqu'à
maintenant sur ce qui est de la compréhension de l'approche «Police
de proximité» à Makamba. Sur plus d'une cinquantaine de
personnes avec lesquelles nous nous sommes entretenus, elles répondent
par l'affirmative d'`avoir déjà entendu parler de la police de
proximité'. Seules les quelques répondent par le négatif
mais affirment, néanmoins qu'elles observent un changement des policiers
dans leur travail quotidien, et que les administratifs collaborent avec la
population.
Pour ce qui est de la sensibilisation à Makamba, on ne
peut pas s'en faire, il reste à relever plutôt les
défaillances, renforcer les atouts et faire valoir les
opportunités, ce qui pourrait traduire dans le cas qui nous concerne
l'appréhension de la police de proximité : l'appropriation.
D'autres changements qui sont remarquables : le policier n'est plus
aperçu comme un agent qui sert d'outil de réprimer : les
habitants de Makamba n'appartenant pas aux comités élargis font
savoir qu'ils n'ont plus peur de recourir à un policer sur une position
qui se trouve dans la localité. Ils font remarquer néanmoins que
les policiers peuvent intervenir tardivement mais ne peuvent pas ne pas le
faire. Lors d'une réunion des CMS, la question est revenue sur le fait
que les policiers interviennent mais que ce n'est pas à temps et
différentes réponses ont été données sur le
fait que le moyen de transport n'est pas suffisant, les chefs de zones ont un
problème de moyen de communication à tel enseigne qu'ils
demandent à être soutenus pour permettre la durabilité de
ce projet.
En rapport avec l'écologie comme dans toutes les zones,
les citoyens affirment qu'ils travaillent ensemble avec la police lorsqu'il y a
survenance de feux de brousse mais demandent les frais de communications car
l'information peut ne pas arriver à temps. En fait ces feux de brousses
sont saisonniers et les mesures de prévention sont en
général la
55
punition, la sensibilisation, les mesures techniques comme les
paras feux. Les membres des CMS de la même zone font part que la
sécurité est bonne malgré quelques perturbations comme le
vol dans les ménages et dans les champs dus probablement à la
pauvreté. Ils reconnaissent, toutefois, que la police de
proximité résout les problèmes de sécurité
en travaillant ensemble; et que les défaillances ne manquent pas. Les
téléphones mobiles avec flotte ont été
donnés par la GIZ mais pas à tout le monde et ceci n'est pas
suffisant puisque les formations ont été stoppées il y a
un moment de cela, malgré qu'ils essayent de trouver des solutions, ils
demandent l'aide du Gouvernement pour permettre la durabilité de ce
projet.
Ainsi, l'objectif global est d'établir un partenariat
entre les services de sécurité et la population afin de
résoudre les problèmes de criminalité et de troubles de
sécurité à l'ordre public. Il est principalement
visé le rétablissement de la confiance de la population et de
l'administration locale peu satisfaites en la police et mettre en place les
mesures permettant à la police d'être proche et au service de la
population à travers la maîtrise des tâches
policières de base et le code déontologique du policier. Deux
principaux résultats sont recherchés : le changement de
comportement des policiers et les services de qualité de ces derniers
à rendre à la population. Le degré de satisfaction des
résultats par les bénéficiaires, et partenaires du projet
«Police de proximité» est encourageant car ceci se fonde sur
:
(i) l'amélioration de la collaboration entre la police
et ses partenaires à travers les CMS (Collines-Zones-Communes), par les
acteurs locaux. Tous les problèmes/menaces de sécurité ;
en relation avec tous les secteurs de la vie socio-politico-économique
(agriculture et élevage, santé, éducation, environnement,
justice et droits humains, etc.) sont discutés en toute transparence et
des pistes de solutions sont identifiées et proposées de
façon consensuelle. En conséquence, la pro-activité dans
la résolution des problèmes de sécurité est ainsi
assurée et la culture de rendre compte est promue et
développée.
À travers cette collaboration, les acteurs
réunis au sein des CMS: élaborent eux-mêmes les Plans
Communaux de Sécurité (PCS); négocient
l'intégration du secteur de la sécurité dans les Plans
Communaux de Développement Communautaire (PCDC) comme mesure de
durabilité du processus. Les différents acteurs participant aux
activités des CMS maîtrisent
56
les missions et compétences des uns et des autres. Ils
contribuent aussi à l'amélioration du travail/ fonctionnement de
la justice/de la chaîne pénale.
(ii) l'accessibilité et la disponibilité des
services de la police de plus en plus remarquable et à la satisfaction
de la population et de l'administration, même si des progrès sont
encore à réaliser dans certaines localités. Aujourd'hui,
au niveau de la plupart des certaines localités, la population
déclare `Tel est notre policier'.
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