2.4- Pratiques agronomiques
2.4.2- Gestion de la culture
Une dizaine de jours après la levée (lorsque la
plantule à 6 à 7 feuilles), il faut procéder au
démariage à un ou deux plants par poquet selon le cas. Le premier
sarclage doit intervenir au même moment. Par suite, les autres sarclages
doivent être réalisés de façon à
empêcher les mauvaises herbes de concurrencer le sorgho. En Afrique
tropicale et précisément au Bénin, le désherbage se
fait souvent à la houe, mais il arrive qu'on ait recours à des
bineuses tirées par des boeufs de trait ou des tracteurs. Le nombre de
sarclage n'est pas standard et varie selon la pression des adventices et la
durée du cycle du sorgho cultivé. Par contre, dans les endroits
où le chiendent (Imperata cylindrica) pose problème, il
est nécessaire de désherber plus souvent. Les Striga
adventices parasites (en particulier Striga hermonthica (Del.)
Benth., mais aussi Striga asiatica (L.) Kuntze, Striga densiflora
Benth. et Striga forbesii Benth.) sont devenues une contrainte de
poids dans la culture du sorgho, surtout en Afrique où les infestations
sont graves. On peut lutter contre les Striga au moyen de
méthodes culturales comme la rotation avec des cultures pièges ou
avec des plantes non sensibles (par ex. l'arachide, le coton ou le tournesol),
une élimination rigoureuse des mauvaises herbes avant la floraison et
l'emploi d'engrais azotés et d'herbicides. Des cultivars
résistants ou tolérants au Striga ont été
identifiés (Balole & Legwaila, 2006). La lutte chimique contre les
mauvaises herbes est pratiquement inexistante chez les petits paysans.
2.4.3- Nuisibles et moyens de lutte
Les pourritures courantes des semences et des semis du sorgho
sont provoquées par des champignons transmis par les semences et le sol
: Aspergillus, Fusarium, Pythium, Rhizoctonia
et Rhizopus spp. La lutte se fait au moyen de traitements
fongicides des semences, le recours à des cultivars résistants et
la rotation des cultures. L'anthracnose (Colletotrichum graminicola)
est courante dans les régions chaudes et humides d'Afrique. Les
ravageurs importants du sorgho en Afrique tropicale sont la mouche du sorgho
(Atherigona soccata) et des foreurs de tiges (en particulier
Busseola fusca, Chilo partellus et Sesamia
calamistis). Les larves de la mouche du sorgho s'attaquent aux pousses des
semis et aux talles, et provoquent les «coeurs morts». Les foreurs de
tiges quant à eux font des dégâts à tous les stades
de la culture. Les dégâts causés par les mouches du sorgho
et les foreurs de tiges peuvent être réduits en procédant
à un semis précoce et non échelonné, et un
traitement des semences ou du sol aux insecticides. La résistance
à la mouche du sorgho est associée avec un
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Caractérisation agro-morphologique des cultivars
traditionnels de sorgho colorant (Sorghum bicolor) au
Bénin.
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s4#~+Esz 1J1(z"3 c4~+~52z
rendement faible. Les larves de la cécidomyie du sorgho
(Stenodiplosis sorghicola, synonyme : Contarinia sorghicola)
se nourrissent des jeunes grains de la panicule. On peut limiter les
dégâts en semant des cultivars précoces et en
évitant d'échelonner le semis. Des punaises des panicules
(Eurystylus et Calocoris spp.) piquent les graines en cours
de développement, ce qui aboutit à une perte de rendement, une
déformation et une décoloration du grain, ainsi qu'une
contamination par moisissures. Le sorgho du type guinea est
généralement moins touché (Balole & Legwaila,
2006).
En pratique, les méthodes de lutte contre les maladies
et ravageurs, essentiellement préventives ou culturales, font appel
entre autres au choix de dates optimales de semis, au traitement des semences
et à la rotation des cultures. La précocité du semis
revêt une importance toute particulière comme mécanisme
permettant d'éviter le pullulement des insectes à des
époques où les plantes sont le plus sensibles aux
dégâts. On dispose chez les plantes hôtes de niveaux de
résistance élevés à la cécidomyie du sorgho,
mais seulement de faibles niveaux pour les autres ravageurs. La lutte chimique
contre les maladies et les insectes ravageurs est rarement mise en oeuvre en
Afrique tropicale (Balole & Legwaila, op cit).
Les oiseaux, en particulier Quelea quelea, provoquent
d'importantes pertes de rendement. Les mesures de lutte font appel entre autres
au choix de dates de semis adaptées, à une récolte au bon
moment, aux épouvantails et à la destruction des dortoirs et des
sites de nidification des oiseaux. Le sorgho brun et le sorgho colorant (sorgho
rouge) n'ont pas autant la préférence des oiseaux que le sorgho
blanc, exempt de tanin. Le sorgho est très sensible aux
dégâts provoqués par les ravageurs des greniers, les
principaux étant le charançon du riz (Sitophilus
oryzae), le ver de la farine (Tribolium castaneum) et l'alucite
des céréales (Sitotroga cerealella). On peut limiter les
dégâts en faisant correctement sécher le grain avant son
stockage.
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