I.4. Causes de l'insalubrité [44I
On distingue deux causes:
Les causes extérieures : les amas d'immondices dans les
cours ou enclos attenants aux habitations, les stagnations d'eaux provenant du
mauvais état ou de l'absence de pavage des cours, des allées, le
défaut de l'entretien de conduites d'eaux ménagères, la
mauvaise odeur des fosses et de cabinets d'aisances, des puits, des puisards,
la saleté des murs, des corridors, des escaliers, etc.
Toutes ces causes sont considérées comme
l'infection indépendante de l'habitation mais on peut les
considérer comme des cas d'insalubrité publique qui tombent
généralement sous l'application des règlements de police
et qu'il suffit d'invoquer pour qu'elles disparaissent.
Les causes intérieures et inhérentes à
l'habitat même, sont notamment, l'agglomération des habitants,
l'humidité, le défaut d'air ou de lumière,
l'exiguïté des logements, la malpropreté, etc. Ces causes
sont celles qui paraissent rentrer plus particulièrement sous l'action
de la loi, en ce qu'elles tendent à compromettre la santé, et
même la vie des habitants.
~ 12 ~
I.5. Défis majeurs de l'hygiène et
assainissement dans la ville de Bujumbura [18].
· . La faible implication des autorités
politico-administratives et des leaders de la communauté à la
base ;
· . Les difficultés de coordinations et de
collaboration dans la mise en oeuvre des interventions ;
· . L'insuffisance des ressources humaines bien
formées dans le domaine de l'hygiène, de l'assainissement et de
la santé environnementale ;
· . L'insuffisance des ressources matérielles et
financières, peu de ressources sont investies dans le secteur ;
· . La non actualisation des outils de gestion tels que
le code de santé publique, le code d'hygiène, et d'autres textes
de lois en la matière et les données sur le secteur de
l'hygiène et de l'assainissement ;
· . La situation en milieu urbain en matière de
couverture en eau potable n'est pas bien maîtrisée car les
quartiers périphériques ne sont pas tenus en compte. Ces
quartiers ont des taux de desserte semblables à ceux du milieu rural.
Pourtant, la DIEPA s'était fixée des objectifs de couverture
à 100% en l'en 2000 pour ces deux secteurs ;
· . La gestion des déchets solides, des EU et des
eaux pluviales est un autre défi majeur à relever. Beaucoup
d'agglomérations se créent instantanément sans
planification préalable et là où les canalisations
existent, si elles ne sont pas abîmées par les utilisateurs, leur
capacité est souvent inférieure au volume des eaux à
évacuer ;
· . L'hygiène des habitations et des
établissements publics et des lieux de
loisirs reste encore à désirer ;
· . Certains gaz dégagés dans
l'atmosphère créent l'effet de serre et contribuent à la
réduction de la couche d'ozone.
~ 13 ~
I.6. Critères fondamentaux de la
salubrité de l'habitat [46 ; 47]
Les critères fondamentaux auxquels doit répondre
l'habitat salubre :
1) Chaque ménage doit pouvoir disposer d'une
unité d'habitation bien construite en bon état et
indépendante, il faut prévoir au minimum :
a) Un nombre de pièces, une surface utile et un volume
clos suffisants pour satisfaire aux exigences de l'hygiène et pour
permettre une vie familiale conforme aux usagers et à la culture de la
région ; les locaux devraient être utilisés de façon
à ce que ni les pièces de séjour ni les pièces de
repos ne soient sur-occupées;
b) Le minimum d'intimité souhaitée pour
permettre aux divers membres du ménage :
i) De s'isoler les uns des autres
ii) De ne pas être indûment dérangé
par les facteurs extérieurs ;
c) Une séparation :
i) Entre les pièces où couchent les adolescents
et les adultes de sexe différents, sauf en ce qui concerne les
époux
ii) Entre les pièces d'habitation et les locaux
où sont logés les animaux domestiques ;
d) Un réseau d'approvisionnement amenant sous conduite
de l'eau potable de saveur acceptable dans l'unité d'habitation ou dans
la cour, et ce en quantité largement suffisante pour les usages
individuels et domestiques nécessaires à l'hygiène, au
confort et à la propreté ;
e) Un bon système hygiénique d'évacuation
des eaux usées, des ordures ménagères et autres
déchets ;
f) Des installations appropriées pour le lavage et le bain
;
g) Les installations nécessaires pour la cuisine, les
repas et rangement
des aliments, des ustensiles de ménage et des effets
personnels ;
h) Une protection suffisante contre la chaleur, le froid, le
bruit et l'humidité ;
i) Une aération adéquate et une
atmosphère intérieure ne contenant pas des substances
délétères ou toxiques ;
j) Un éclairage naturel et artificiel suffisants.
2. Le logement doit être situé dans un voisinage
ou microcrédit rationnellement aménagé dans le cadre d'un
plan local et régional ; les conditions requises sont les suivantes :
a)
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Dans la mesure où la situation économique le
permet, existence d'un approvisionnement public en eau, d'un réseau
d'évacuation et de traitement des eaux-vannes, d'un service de ramassage
et d'élimination des ordures ménagères et d'autres
déchets, et un système d'évacuation des eaux de pluie ;
b) Absence de gaz, d'odeur, de fumées ou de
poussières toxiques ou délétères ;
c) Existence des services de police et de protection contre
les incendies ;
d) Existence d'installations industrielles, commerciales,
culturelle, sociales, religieuse, scolaires, récréatives,
sanitaires et sociales, reliées à la zone résidentielle
par un réseau de route et de chemins, ainsi que par des transports
publics ;
e) Absence de tout ce qui peut mettre en danger la
santé, le bien-être et la moralité publique.
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