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Les facteurs déterminant le risque associé à  l'habitat insalubre en milieu urbain. Une étude transversale à  visée analytique réalisée en commune urbaine de Buyenzi au Burundi

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par Eric NSENGIYUMVA
Institut national de santé publique - Bujumbara au Burundi - Licence en sciences de la santé publique [EDUS] 2013
  

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I.2. Relation santé et habitat

La qualité de l'habitat est un élément déterminant de santé pour son occupant et un élément essentiel d'intégration sociale [27]. Le logement et la santé sont intimement liés. La structure, l'emplacement, l'équipement, l'environnement et les utilisations de logement influent fortement sur l'état de bien-être physique, mental et social. De mauvaises conditions des logements peuvent affaiblir les défenses contre la mort, la maladie et les traumatismes, voire accroitre la vulnérabilité à cet égard. De bonnes conditions de logement, en revanche, protègent les gens contre les risques qui pourraient menacer leur santé et les aident en outre à se protéger tout en favorisant la productivité économique, le bien-être psychologique et l'activité sociale [28].

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I.3. Milieu urbain et dangers sur la santé

L'environnement mondial est marqué depuis des décennies par une aggravation de pressions de toutes sortes, exercées par l'homme. Les conséquences immédiates sont la diminution des ressources naturelles, l'accroissement de la population, les risques pour la santé, l'exode rural, un

développement urbain mal contrôlé, la pauvreté et le mauvais
développement [29].

Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, en 2007, la moitié de la population mondiale vivait en zone urbaine. Malheureusement, le taux d'apparition des bidonvilles était presque le même que celui de la croissance urbaine, en sorte que le nombre total d'habitants de taudis allait atteindre dans la même année le chiffre d'un milliard [30]. Jusqu'en 2050, c'est 70% de la population mondiale qui vivra dans les villes. « Même si la vie en ville offre toujours de nombreuses possibilités, dont celle d'accès à des soins de meilleure qualité, les environnements urbains actuels peuvent aussi concentrer les risques sanitaires et être à l'origine de dangers nouveaux » [31]. La violence urbaine est principalement imputable à l'exclusion sociale, à la pauvreté, au chômage et à l'insalubrité des logements [32].

La mauvaise qualité des logements dans les villes est un problème mondial, mais la situation est bien plus grave dans les pays en développement. On signale qu'aujourd'hui 600 millions d'hommes vivent dans des logements insalubres, parfois très dangereux, en Asie, en Afrique, et en Amérique latine. La mauvaise qualité des logements, l'eau non potable, le manque d'hygiène publique dans les villes à population dense sont chaque année responsables de 10 millions des décès dans le monde et jouent un très grand rôle dans l'apparition des dangers environnementaux qui seraient évitables et qui sont cause de 25% des décès prématurés dans le monde. Les maladies d'origine hydrique à elles seulement tuent chaque année 4 millions de nourrissons et d'enfants [33].

Dans de nombreuses villes, 30 à 60% des habitants vivent dans des taudis délabrés et surpeuplés. Le surpeuplement favorise la transmission des maladies véhiculées par l'air ainsi que la violence et le délabrement des bâtiments accentue l'exposition à la chaleur, au froid, à la pluie, aux insectes et aux rongeurs, d'autant qu'ils sont souvent construits dans des lieux insalubres, notamment en raison de la mauvaise évacuation des eaux usées [34]. La plupart des grandes cités de la planète éliminent leurs déchets municipaux par incinération dans les grands complexes

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spécialement connus à cet effet. Selon les études faites dans différents pays sur les cendres volantes d'incinérateurs municipaux des traces de PCDD, ont été retrouvées dans tous les échantillons analysés quel que soit la nature des ordures brûlées, les caractéristiques de l'incinération ou la quantité d'organiques totales absorbées sur les particules de cendres volantes [35].

En Afrique l'urbanisation est associée à la pauvreté [36]. L'Afrique sub-saharienne est la région du monde la moins urbanisée [37]. Le Programme des Nations Unies (UN-HABITAT) définit un bidonville comme une zone urbaine manquant des services de base (assainissement, eau potable, électricité), et dont les habitants vivent dans des logements ne répondant pas aux normes, dans des conditions insalubres, dangereuses et de surpeuplement et sans garantie de maintien dans les lieux. Dans cette partie de l'Afrique, 71,8% des habitants vivent dans des bidonvilles, soit la plus forte proportion dans le monde [38]. En effet, plus de 60% de la population urbaine africaine est pauvre et vit dans les quartiers défavorisés, caractérisés par l'insuffisance des infrastructures d'approvisionnement en eau potable, d'évacuation des excréta, de gestion des ordures ménagères, d'évacuation des eaux de pluies et des eaux usées ou de soins de santé primaires, d'éducation, de transport, etc. [29].

Une étude menée sur l'une des plus grandes décharges d'Afrique, la décharge de Dandora à Nairobi, a montré que 50% des enfants examinés dans les environs de la décharge avaient dans le sang de concentrations de plomb supérieures aux niveaux internationalement acceptées. Ces enfants avaient été exposés à des polluants tels que les métaux lourds et d'autres substances toxiques se trouvant dans le sol, dans l'eau et dans l'air (les fumées provenant des brulages) [39].

Au Burundi, la population vivant en milieu urbain est de 50% [40]. Le pourcentage de la population urbaine vivant dans les bidonvilles est de 64% [41]. En milieu urbain le taux de raccordement à un système d'assainissement est relativement faible. Les ménages relient plutôt à un système des fosses septiques et de puits perdu au niveau individuel. Seulement les eaux noires sont transportées via des tuyaux aux caniveaux si existants. Sinon les eaux restantes sont simplement versées dans la brousse ou dans l'environnement voisin [42].

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A Bujumbura, le nombre de dépôts sauvages a montré que la situation actuelle de la collecte des déchets n'est pas satisfaisante. De plus, l'évacuation individuelle des déchets moyennant des fosses à ordures entrainent des nuisances pour les habitants et l'environnement, provoquées par l'incinération de déchets ou l'utilisation incontrôlée des dépotoirs ; et ces fosses n'empêchent pas l'existence des décharges sauvages [43I.

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