II. EPIDEMIOLOGIE ET FACTEURS DE RISQUES DE l'ASPHYXIE
NEONATALE
II.1. Épidémiologie
Selon l'OMS, l'asphyxie à la naissance constitue la
troisième cause de mortalité néonatale après les
faibles poids et les infections néonatales
(Figure1).
Bien que devenue rare en occident, l'asphyxie néonatale
n'a pas complètement disparu, sa fréquence variant en fonction
des centres et des pays.
Aux États-Unis d'Amérique cette fréquence
est de 6 pour 1000 naissances vivantes à terme au sein desquelles 2,1
pour 1000 représente un tableau sévère incluant les
convulsions et le coma(4).
En Europe et particulièrement en Suède,
l'incidence de l'asphyxie néonatale est de 5,3 pour 1000 naissances
vivantes à terme (5). Par contre en Espagne cette
incidence reste très élevée, estimée à 46
pour 1000 naissances vivantes. (6). En Asie
particulièrement en Inde, cette incidence est passée de 76 pour
1000 des naissances vivantes à terme en 1993 à 36,3 pour 1000 en
1997 (7, 8).
En Afrique, au Nigeria, son incidence varie de 26,5 pour 1000
en 1991 à 100 pour 1000 naissances vivantes en 2003
(9). Au Cameroun l'incidence de l'asphyxie néonatale
est passée de 18,6 pour 1000 en 1992 (10) à 113
pour 1000 en 2001(11), ceci étant dû à une
différence de méthodologie entre les deux études.
Figure 1 :
Les différentes causes de décès
néonataux
Source: World Health Organization. The global burden of
disease: Geneva 2008.
II.2. Facteurs de risques
Chandra et al (8) à New-Delhi trouve
une prévalence de l'ANN de 35,6 pour 1000 naissances avec comme
principaux facteurs de risque retrouvés : la durée
prolongée de la seconde phase du travail, l'accouchement par
siège, la césarienne élective, l'hypertension induite par
la grossesse, et le retard de croissance intra-utérin.
Douba quant à lui au Cameroun et au CME/FCB de
Yaoundé retrouve comme principaux facteurs de risques la
primiparité, la césarienne tardive, l'extraction difficile, et le
travail prolongé (12).
Monebenimp et al au Centre Hospitalier et Universitaire de
Yaoundé recense comme principaux facteurs de risque la présence
d'un liquide amniotique méconial, l'âge gestationnel de plus de 42
semaines, le retard de croissance intra-utérine, la procidence du
cordon, l'éclampsie/prééclampsie, le diabète
maternel, et le placenta prævia (11).
Par contre les enfants susceptibles de faire une
encéphalopathie ont, comme l'a observé Badawi
(17) en 1998 les principaux facteurs de risques
suivants :
- en antépartum : les métrorragies,
l'hypothyroïdie, les malformations, la primiparité, le
dépassement de terme ;
- en intrapartum : le liquide amniotique méconial,
les anomalies du rythme cardiaque foetal, la fièvre chez la mère,
l'induction du travail, une rupture prématurée des membranes >
12h, les accidents aigus du travail, la présentation de l'occiput, la
césarienne en urgence, l'anesthésie générale,
l'extraction instrumentale ;
- en post partum : un score d'Apgar < 3 à la
1ère minute et un poids < 3000 grammes.
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