II. FACTEURS SOCIO DEMOGRAPHIQUES DES MERES
Dans notre étude le seul facteur de
risque sociodémographique des mères statistiquement significatif
trouvé était le statut matrimonial. Une explication possible
à cette observation peut être que les mères cohabitant avec
leurs conjoints qu'elles soient mariées civilement ou non pourront mieux
subvenir à leurs besoins pendant la grossesse que les autres
mères célibataires et que la présence du conjoint dans le
ménage reste un soutien tant social que financier facilitant ainsi la
fréquentation régulière des CPN.
Selon Raatikainen, le célibat constitue un facteur de
risque pendant la grossesse pouvant entrainer des asphyxies et des faibles
poids de naissance (68).
Toutefois Houndjahoué au Mali (65)
ainsi que Kinoti en Afrique de l'est (63) ont trouvé en
plus du statut matrimonial l'âge inférieur à 20 ans,
l'absence de travail, et un niveau d'instruction bas.
Rehana et al en Inde (66) ont trouvé
par contre que le risque d'asphyxie augmente avec l'âge de la mère
supérieur à 35 ans, lorsque la mère ne travaille pas ou
lorsqu'elle exerce un travail physique important alors que Diallo et al en
Guinée (67) observe une forte proportion de
nouveau-nés asphyxiés chez les mères non instruites.
III. FACTEURS DE RISQUES ANTEPARTUM CONDUISANT A
L'ASPHYXIE NEONATALE
Dans notre étude les principaux facteurs de risques
antépartum statistiquement significatif conduisant à l'asphyxie
étaient : le lieu de consultation prénatale, le paludisme et
la pré-éclampsie/éclampsie étaient statistiquement
significatifs.
Toutefois il n'en est pas de même dans l'étude
d'Houndjahoué au Mali (65) qui a trouvé en plus
des facteurs de risques retrouvés dans notre étude la grande
multiparité, alors qu'Amiel Tison (34), Douba
(12) et Kinoti (63) trouvaient plutôt
dans leurs études respectives la primiparité comme facteur de
risque.
Meka à l'HGOPY (13) quant à lui
a trouvé le paludisme et les infections uro-génitales comme
étant les principales pathologies maternelles retrouvées pendant
la grossesse. Mohammad et al (70) quant à eux ont
trouvés dans leur étude les saignements pendant la grossesse,
l'hypertension induite par la grossesse, l'éclampsie, et le
diabète maternel comme étant les principaux facteurs de risque
antépartum conduisant à l'ANN.
III.1 Le lieu de CPN
Nous avons observé une forte proportion d'ANN chez les
femmes qui avaient fait leurs consultations prénatales dans les centres
de santé bien qu'elles les aient faites en nombre suffisant. Ceci
pourrait s'expliquer par le fait que les femmes qui vont dans les centres de
santé sont mal suivies car manque de personnel qualifié et ne
sont référées à l'hôpital
qu'en cas de complications avérées.
La majorité des femmes enceintes avait fait au moins 4
consultations prénatales (91,1%) comme recommandé par l'OMS
(69) taux largement supérieur à celui de
l'Enquête Démographique et de Santé du Cameroun en 2004 de
83% (64).
Notons que ce n'est pas le nombre de CPN qui compte mais la
qualité des soins offerts pendant ces visites.
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