CHAPITRE VIII : DISCUSSION
Cette étude avait pour objectifs d'identifier les
facteurs de risques et d'évaluer le devenir hospitalier de l'asphyxie
néonatale à l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et
Pédiatrique de Yaoundé.
L'analyse des résultats a été faite
conformément aux objectifs de l'étude et a permis de mettre en
évidence les principaux facteurs de risques qui influencent la survenue
de l'asphyxie et de l'encéphalopathie hypoxo-ischémique à
la naissance.
LIMITES DE L'ETUDE
L'enquêteur principal n'était pas présent
24h/24 et les données prises par les équipes infirmiers bien
qu'ayant été briefées pouvaient influencer sur la cotation
du score d'Apgar en salle d'accouchement et donc sur les résultats.
Le fait également de ne pouvoir faire le pH du scalp ou
du cordon a également été une limité à la
fiabilité de nos résultats.
I. EPIDEMIOLOGIE
I.1. Incidence
De cette étude, 180 nouveau-nés ont
été recrutés sur les 1117 accouchements ayant eu lieu
à l'HGOPY de Mai 2010 à Septembre 2010 parmi lesquelles 90
étaient des nouveau-nés asphyxiés soit une incidence de
80,5 pour 1000. Cette incidence est de loin supérieure à celle de
Monebenimp et al (11) au Centre Hospitalier et Universitaire
de Yaoundé en 1992 qui était de 18,6 pour 1000 mais
inférieure à celle de Douba (12) au Centre
Mère-Enfant de la Fondation Chantal Biya de Yaoundé de 112 pour
1000. Comparée aux études africaines cette incidence est
supérieure à celle d'Airede et al (9) au Nigeria
en 1998 qui était de 26,5 pour 1000 mais reste inférieure
à celle d'Ogunlesi et al (10) toujours au Nigeria en
2003 de 100 pour 1000. Par rapport aux études européennes cette
incidence est de loin supérieure à celle de Thornberg et al
(5) en Suède de 5,3 pour 1000 et de Gonzales de Dios et
al (6) en Espagne de 46 pour 1000. Cette variation d'incidence
peut s'expliquée par la différence de méthodologie dans
les différentes études.
I.2 Le sexe
La majorité soit 55,6 % des nouveau-nés dans
notre étude était de sexe masculin avec un sexe ratio de 1,2 mais
la différence entre les deux sexes n'était pas statistiquement
significative. Cette prédominance de sexe masculin a été
également retrouvée par Douba en 2001 au CME-FCB de
Yaoundé (12), par Monebenimp et al au CHU de
Yaoundé en 1992(11), retrouvé également
dans l'étude de Chandra et al (8) en Inde en 1996 et
dans l'étude de Mohammad et al au Pakistan en 2004
(70), mais sans qu'aucune signification statistique ne soit
établie. Par contre Badawi et al (17) en Australie
trouve que le sexe masculin augmente de 50% le risque de faire une asphyxie
sans qu'aucune explication ne soit donnée à cette observation.
D'après Johnston et al (74) les
hormones sexuelles (oestrogènes), favoriseraient une protection contre
les lésions anoxo-ischémiques.
|