7.2 Etude de l'évolution du prix du WTI et du
Brent
Considérons les séries mensuelles du prix du
Brent (transformée en logarithme) LBt, et du prix du WTI
(transformée en logarithme) LW t sur la période allant
de Juin 1987 à Février 2005. Ces deux séries exhibent une
tendance commune à la hausse (Figure 2.1).
Figure (2.1)
Pour trouver la relation de cointégration entre ces deux
séries, nous avons appliqué la procédure en deux
étapes de Engle et Granger.
Estimation de la relation statique entre LB et LW
Cette étape consiste à estimer la relation de long
terme suivante :
LB =/3+aLW +Z (1)
L'estimation des paramètres de la relation (1) est
donnée par la table suivante :
Nous remarquons que les coefficients /3 et a sont
significativement différents de zéro au seuil 5% car leurs
statistiques de Student relatives sont en valeurs absolues supérieures
à 1.96. La relation de long terme s'écrit sous la forme suivante
:
LB = --0.33 + 1.04L W + Z
avec Z les résidus de la relation estimée.
En observant le corrélogramme des résidus Z
(Figure 2.2) nous constatons que la série Z est stationnaire. Pour
confirmer la stationnarité des résidus notés Z nous avons
appliqué le test ADF dont les résultats sont reportée dans
la table 2.1.
Figure (2.2)
Table (2.1)
Afin d'interpréter ces résultats nous utilisons
les tables de valeurs critiques de Engle et Yoo ou de MacKinnon. Nous
constatons que la statistique ADF estimée (-6.86) est inférieure
à la valeur tabulée par Engle et Yoo au seuil 5% (-3.37). Nous en
déduisons donc que les résidus de la relation entre LB et LW sont
stationnaires. Par conséquent, les séries LB et LW sont
cointégrées. Après avoir estimé la relation de long
terme entre les séries LB et LW , il convient à présent
d'estimer le modèle à correction d'erreur.
Estimation du modèle à correction d'erreur
Dans cette étape nous avons modélisé le
taux de croissance du prix du Brent en fonction des résidus
retardés d'une période, du taux de croissance du prix WTI
retardé d'une période et du taux de croissance du prix du Brent
retardé d'une période, c'est à dire que nous avons
estimé le modèle suivant :
DLB = ~ dZ ~1+ aDLW ~1 + /3DLB ~1 + ~
A partir du résultat de cette estimation (Table 2.2)
nous constatons que le coefficient associé à la force de rappel
est négatif (-0.51) et significativement différent de zéro
au seuil 5% puisque son t de Student (-2.72) est supérieur à 1.96
en valeur absolue. De plus les résidus associés à ce
modèle forment un bruit blanc (Figure 2.3), donc Il existe bien un
mécanisme à correction d'erreur.
Table (2.2)
Nous retenons alors le modèle à correction d'erreur
qui s'écrit sous la forme suivante : DLB = --0.51 dZ _1+ 0.25DLB
_1 + ~
ou encore
LB = --0.17 + 0.74LB _1 -- 0.25LB _2 + 0.53LW
_1 + ~
avec ~ les résidus du modèle à correction
d'erreur estimé.
Graphe des séries réelle, estimée et
résidus
Figure (2.3)
Prévision :
Le modèle à correction d'erreur de la série
LB s'écrit sous la forme suivante : LB = -0.17 + 0.74LB _1 -
0.25LB _2 + 0.53LW _1 + ~ .
D'où la prévision de la valeur de la série
LB à un horizon h > 1 est donnée par la formule suivante:
dLB (h) =
|
8
<
:
|
-0.17 + 0.74LB - 0.25LB _1 + 0.53LW ,
-0.17 + 0.74dLB (1) - 0.25LB + 0.53 dLW
(1),
-0.17 + 0.74dLB (h - 1) - 0.25dLB (h - 2) +
0.53 dLW (h - 1),
|
h=1
h=2 h>3
|
Les prévisions de la série LB sont données
dans le tableau suivant :
Mars 2005
|
7:207824
|
Avril 2005
|
7:247234
|
Mai 2005
|
7:288030
|
Juin 2005
|
7:315420
|
Juillet 2005
|
7:307897
|
Août 2005
|
7:277292
|
Septembre 2005
|
7:267395
|
Octobre 2005
|
7:282051
|
Novembre 2005
|
7:291229
|
Décembre 2005
|
7:295082
|
Le graphe représentant la série brute B et la
série prévue BF est le suivant :
Comparaison entre la méthodologie de Box-Jenkins et de la
théorie de coitégration en terme de prévision
Après avoir fait les prévisions sur le prix du
gaz naturel (sur le marché régional du Texas) par la
méthodologie de Box-Jenkins et par la théorie de
cointégration, il convient de juger laquelle de ces deux approches est
meilleure en terme de prévision.
Pour ce faire, nous nous somme basé sur la somme des
carrées des résidus obtenue par chaque approche. Ainsi, une
méthode est jugée meilleure qu'une autre son RMSE(e) est plus
faibles. Le RMSE(e) est donné par la formule suivante :
r
RMSE(e) = e 2
n1 Pn t où et = (Xt - bxt).
t=1
Pour savoir laquelle des deux approches est meilleure en terme
de prévision pour la série du prix du gaz naturel au Texas, nous
avons réestimé son modèle générateur en
négligeant les dix dernières valeurs (le modèle obtenu par
la méthodologie de Box et Jenkins et par la théorie de
cointégration), et nous avons constaté que le modèle est
resté le même (pour les deux approches). Après avoir
réestimé les modèles nous avons calculé les
prévisions à un horizon h = 10, en suite nous avons
calculé le RMSE(e) associé à chaque méthode. La
table suivante donne les résultats pour la méthodologie de Box et
Jenkins :
Données LT
|
t
|
Prévisions cLT t
|
e2 t
|
|
01/04/2003
|
1:615420
|
2:087036
|
0:222422
|
|
01/05/2003
|
1:583094
|
1:816601
|
0:054525
|
|
01/06/2003
|
1:795087
|
1:875996
|
6:5404 x
|
10~3
|
01/07/2003
|
1:667707
|
2:034125
|
0:134262
|
|
01/08/2003
|
1:612430
|
2:080196
|
0:217870
|
|
01/09/2003
|
1:623341
|
1:887394
|
0:069724
|
|
01/10/2003
|
1:528228
|
1:939636
|
0:169256
|
|
01/11/2003
|
1:589235
|
1:954421
|
0:134107
|
|
01/12/2003
|
1:735189
|
1:970983
|
0:055598
|
|
01/01/2004
|
1:796747
|
2:125774
|
0:108226
|
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RMSE(e)
|
|
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0:342422
|
|
De la même manière nous avons calculé le
RMSE(e) associé à la prévision par la théorie de
cointégration et nous avons trouvé:
RMSE(e) = 0:2031:
Ainsi nous constatons que la théorie de
cointégration révèle la meilleure, en terme de
prévision.
|