3. Utilisation des huiles essentielles en tant que
biopesticides
L'utilisation répandue des insecticides
synthétiques a mené à beaucoup de conséquences
négatives (c.-à-d., résistance des insecticide,
toxicité sur la faune auxiliaire, problèmes de résidu,
pollution environnemental) ayant pour résultat l'attention croissante
étant donnée aux produits naturels (Isman, 2005). Les plantes
peuvent fournir des solutions de rechange potentielles aux agents actuellement
utilisés contre les insectes parce qu'elles constituent une source riche
en produits chimiques bioactifs. Beaucoup d'effort a été donc
concentré sur les matériaux dérivés de plante pour
les produits potentiellement utiles en tant qu'agents commerciaux de lutte
contre les insectes (Kim et al., 2003). Les plantes aromatiques sont
parmi les insecticides les plus efficaces d'origine botanique et les huiles
essentielles constituent souvent la fraction bioactive des extraits de plantes
(Shaaya et al., 1997).
3.4. Activité insecticide des huiles
essentielles
L'effet insecticide des huiles essentielles par contact,
ingestion et par fumigation a été bien démontré
contre les déprédateurs des denrées entreposées, de
nombreux travaux ont porté sur l'amélioration des formes
d'utilisation des plantes qui permettent de renforcer et de rentabiliser leur
activité insecticide (Isman, 1994). L'objectif est d'améliorer
les techniques
traditionnelles basées sur l'utilisation des ressources
végétales renouvelables pour une meilleure gestion des
déprédateurs dans les stocks de niébé de plus
grande importance. Certaines observations ont montré que l'extrait brut
éthanolique (Tierto-Nieber et al. 1992), hexanique (Nuto, 1995)
ou à l'éther de pétrole (Gakuru et Foua-bi, 1996) de
matériel végétal possède une toxicité
effective vis-à-vis des ravageurs de stocks. D'autres résultats
indiquent que les huiles essentielles extraites de plantes odorantes ont une
activité insecticide indéniable vis-à-vis de
Callosobruchus maculatus F. (Glitho et al., 1997; Gakuru et
Foua-bi, 1995). Ces huiles essentielles agissent par diffusion. C'est ce qui
leur permet d'atteindre toutes les interstices dans la masse de graines
stockées. Elles peuvent donc être utilisées en fumigation
et leur emploi est facile. Selon (Koumaglou ,1992) la technologie de leur
extraction est simple et accessible à tous les niveaux.
Les huiles essentielles des plantes appartenant aux genres
Chenopodium,Eucalyptus, ont témoigné de leur efficacité
insecticide, la poudre de Chenopodium ambrosioides était
testée sur six ravageurs de denrées stockées
Callosobruchus maculatus, C.chinensis, Acanthoscelides
obtectus, sitophilus granarius, S.zeamais et
Prostephanus truncatus, une concentration de 0,4% provoqua la
mortalité de plus de 60% des bruches après deux jours de
traitements (Tapondjou et al., 2002).
En 2003, Tapondjou et al., montrèrent
l'efficacité de l'huile essentielle de la même plante, en plus de
celle d'Eucalyptus saligna sur Callosobruchus maculatus, et
C. ambrosioides. Ces deux huiles exercent également un effet
répulsif sur la bruche de niébé.
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