II. La question de la politique de l'enseignement
universitaire à la Conférence Nationale Souveraine CNS
(1991-1992)
Le sujet de la politique universitaire, fut longuement
traité durant la CNS par la « Commission de l'éducation
». Cette commission fustigea la politisation à outrance qui avait
cours dans le milieu éducatif. Un bilan des différentes
réformes fut fait et
entre autres, il a été mis en exergue « la
nomination, dans plusieurs cas de responsable médiocres à la
tête des établissements, lesquels responsables n'ont eu pour
principale préoccupation que de maintenir dans les établissements
une soit disant paix sociale, dans l'optique de l'idéologie du MPR
Parti-Etat »163 ou encore «
l'instauration d'un système de quotas [...][qui] a souvent conduit
à l'exclusion de meilleurs élèves au
bénéfice de médiocres, entraînant, par
conséquent, la non- maîtrise des inscriptions et un accroissement
du taux de déperdition à tous les niveaux
»164. La « commission de l'éducation
» fustigea aussi « le manque d'impact de la formation sur le
processus du développement national » et « la
modicité des crédits alloués par l'Etat au système
éducatif »165.
La CNS proposa des solutions pour remédier aux
problèmes qu'elle avait trouvés. Des propositions qui selon nous
méritent d'être considérées. Il s'agit entre autre,
de l'intérêt de créer un Conseil Académique National
qui sera « un organe consultatif d'harmonisation
générale et de coordination des normes et principes
académiques et scientifiques de l'enseignement supérieur national
»166. Grâce à cet organe, l'Etat pourra
organiser et contrôler le système éducatif. Ou encore la
proposition de pourvoir chaque établissement de l'enseignement
supérieur et universitaire d'un « Conseil d'administration
». Pour permettre de « doter chaque institut
supérieur et chaque
162 MABIALA, P., Art. Cit., p. 246 :
L'incapacité, pour certains professeurs, de fournir deux articles
publiés pendant un délai de quatre ans ou un syllabus [...] est
le signe manifeste d'une performance scientifique ou académique
médiocre.
163 SABAKINU Kivilu - MPEYE Nyango, Education
recherché scientifique et technologie au Zaïre : analyse et
décisions de la Conférence Nationale Souveraine, Kinshasa,
Bibliothèque Nationale du Zaïre, p. 11
164 Idem, pp. 11-12
165Idem, p.12 166Idem, p.70
université des structures administratives et
dynamiques indispensables à leur rapide développement
»167.
Pour arriver à ce renouveau, la CNS conseillait
à l'Etat de mettre dans le système éducatif les moyens
qu'il faut, pour pouvoir alors accomplir les réformes et le suivit dont
les universités ont besoin pour leur développement. Afin de
permettre une meilleure gestion de ce dossier, elle proposa de créer
« une Commission d'Etude Permanente du Financement de l'Education
auprès du gouvernement. Elle serait chargée en toute autonomie de
la préparation d'un plan général de financement des
institutions d'éducation, des études et projets
nécessaires à la définition des budgets annuels, des
modalités de leur emploi et de l'évaluation de leurs effets, des
dossiers techniques préparatoires à des négociations avec
des partenaires nationaux et étrangers»168.
Ces propositions restèrent lettre morte, et même
si une année après la fin de la CNS une nouvelle réforme
fut mise en application, elle ne pris pas en considération les
revendications de la « Commission de l'éducation ».
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