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Le corps du schizophrène face à l'injection de neuroleptique

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par Sylvie D'HULST
IFSI Pamiers - I.D.E. 2008
  

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3. Pôle empirique

3.1 Choix de l'outil d'enquête

Plusieurs objectifs m'ont guidée lors de cette enquête.

Afin d'avoir des informations sur le travail infirmier sur le terrain, j'ai tout d'abord ciblé la population infirmière en service de psychiatrie.

Dans un second temps, j'ai choisi de faire des entretiens semi-directifs. L'objectif était d'explorer certaines questions en particulier, tout en laissant une porte ouverte à de nouvelles hypothèses auxquelles je n'aurai pas pensé.

Enfin, je souhaitais savoir s'il existait des différences dans la prise en charge de patients schizophrènes en phase aigüe de la maladie et des patients stabilisés, ainsi qu'en intra et extra hospitalier. Mon choix s'est donc porté sur des services de psychiatrie allant des soins intensifs au CMP, en passant par un pavillon d'admission et un hôpital de jour.

J'ai donc réalisé 4 entretiens semi-directifs (dont un avec deux soignants) à partir d'une grille d'entretien jointe en annexe III.

L'objectif de la première question était de cibler la population enquêtée : âge, sexe, fonction, années d'expérience en psychiatrie, dans quels types de services.

La deuxième question avait pour objectif d'étudier comment se manifeste « le corps du schizophrène » sur le terrain. Qu'observent les soignants ? Qu'est-ce qui est le plus fréquent ? Existe-t-il des signes « discrets » auxquels ils prêtent attention ? De quels effets secondaires se plaignent les patients ?

La troisième question me permettait d'explorer comment les infirmiers abordent l'injection intramusculaire auprès d'un patient schizophrène atteint de troubles corporels. Ont-ils des difficultés ? Au contraire est-ce un soin « facile » ? Mettent-ils des stratégies particulières en place et si oui, lesquelles ?

Enfin, j'ai hésité avant de laisser à la quatrième question une place à part entière dans le questionnaire. En effet, je me disais que cette question concernant l'injection intramusculaire dans le muscle deltoïde pouvait simplement être abordée lors d'une relance. Mais réflexion faite, je l'ai gardée telle quelle car elle me permettait de laisser une place à part entière à plusieurs thèmes très importants pour mon enquête : tout d'abord je voulais comprendre si le site d'injection pouvait avoir une influence sur ce soin (position du soignant par rapport au patient, position du patient lui-même) ; elle me permettait aussi d'avoir des informations sur la pudeur, sur la douleur.

3.2 Résultats de l'enquête

L'échantillon enquêté se compose de 5 infirmiers ayant de dix à 30 ans d'expérience en psychiatrie. Deux d'entre eux sont Infirmiers de Secteur Psychiatrique. Il y a quatre femmes pour un homme. En hôpital de jour, deux infirmiers ont souhaité répondre ensemble à mes questions. Les entretiens ont duré entre 30 et 45 minutes, plus d'une heure pour l'entretien double (Tableau récapitulatif joint en annexe IV).

3.2.1 L'importance du contexte

En premier lieu, les soignants me précisent tous que le contexte est aidant lors de ce soin. En effet, soit le patient est « en crise » et il faut l'apaiser rapidement (cf. loi de bioéthique concernant les soins sous contrainte p. 11) ; dans ce cas, il convient d'agir vite et le soignant ne tient pas forcément compte des signes corporels que pourrait donner à voir le patient. De plus, le délire étant le plus souvent très envahissant, c'est lui qui est le plus « bruyant » et qui peut immédiatement poser problème.

Soit le patient n'est pas en crise et a déjà un traitement à action prolongé, et dans ce cas, il est « habitué » à l'injection. Trois soignants ont parlé d'« habitude », deux de « rituel ». Ce que j'ai moi-même observé lors d'un récent stage où le patient me disait qu'il était « habitué » à ce soin. Je sais que pour le névrosé le rituel a une fonction de défense contre l'angoisse14(*). Qu'en est-il du rituel chez le psychotique ? A-t-il la même fonction ? Serait-il « contenant » ? La question reste dans ce mémoire sans réponse et nécessiterait des recherches plus poussées.

Enfin, une troisième situation concerne les patients pour qui il s'agit de la première injection de neuroleptique à action prolongée ; dans ce cas me précise une infirmière de CMP, le médecin fait une « grosse partie du travail » ; en effet, il prépare le patient, lui donne le maximum d'explications et répond à ses premières questions ; et avant tout, il « choisit » la personne prête à recevoir ce type de soin. J'en comprends que le médecin ne prescrira pas ce type de thérapeutique à un patient qui aurait des troubles corporels tels que recevoir l'injection lui serait insupportable.

Bien que le contexte aide à l'acceptation du soin, les soignants ont remarqué des caractéristiques du schizophrène qu'il convient de prendre en compte afin de faciliter le ressenti des patients.

* 14

Névrose obsessionnelle  et obsessions. Transcription de l'intervention orale de MR BON en mai 86. Écrit et mis en forme par MR DOMINIQUE GIFFARD pour le site "Psychiatrie Infirmière". Disponible sur internet : < http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychiatrie/adulte/pathologie/nevrose-obsessionnelle.htm)>.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe