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Le corps du schizophrène face à l'injection de neuroleptique

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par Sylvie D'HULST
IFSI Pamiers - I.D.E. 2008
  

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3.3 Synthèse de l'analyse et formulation de la question de recherche.

Je constate que je ne suis pas la seule à trouver ce soin « difficile ». L'infirmier n'est pas une « machine » et lui aussi peut-être en difficulté face à la taille d'une aiguille, face à un produit qui n'est jamais anodin, face à l'impudeur... cependant, il fait le soin, et ceci dans les meilleures conditions possibles. C'est en cela qu'il est « professionnel ». Ce soin semble être vécu d'une manière particulière par le schizophrène et les manifestations corporelles sont caractéristiques et très présentes. Contrairement à mon hypothèse de départ, ce n'est pas la « piqûre » en elle-même qui en est la cause, mais d'autres éléments. Le rôle des vêtements me semble prédominant. Cette autre peau semble contenir le corps et le psychisme. Le « Moi-peau » prend pour moi tout son sens. Il conviendra au soignant lors de ce soin d'y prêter une attention toute particulière (prêter attention à l'incurie), mais également de tenir compte d'une douleur difficile à évaluer, du délire, de ce que représentent les neuroleptiques, pour le patient et pour le soignant, en matière d'efficacité mais également d'effets délétères pour le corps. Enfin le contexte dans lequel le soin est prodigué est un élément essentiel qui va modifier la façon de faire du soignant. Le soignant se devra (et je me devrai) alors de déceler où en est le patient de sa pathologie ? Quelle connaissance il a du soin et de l'effet du traitement ? En est-il à sa première injection ou y est-il « habitué » ? Et où en suis-je moi ? Suis-je à l'aise avec cet acte ? Suis-je capable d'être professionnelle et de ne pas transmettre au patient mes éventuelles inquiétudes ? Suis-je capable de le rassurer ? Ai-je assez de connaissances pour lui expliquer le but du soin ? En un mot, suis-je capable de donner du sens au soin ?

Il y a plusieurs questions qui restent en suspens et que j'aimerais explorer davantage : la douleur et la psychose, le rôle du rituel pour les psychotiques, l'influence du délire sur les soins infirmiers... mais celle qui retient mon attention est issue de la fonction des vêtements pour le schizophrène : la fonction contenante. J'ai évoqué les vêtements « contenants », l'injection « contenante », l'odeur « contenante ». Qu'en est-il de l'infirmier « contenant » ? En quoi l'infirmier peut-il se substituer à la fonction contenante des vêtements ? D'où ma question de recherche :

En quoi l'infirmier peut-il être contenant face au patient atteint de schizophrénie ?

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