3.2.9 La difficulté des soignants
Enfin, un élément que je n'avais pas
soupçonné s'est révélé lors des
entretiens ; il concerne la moitié des soignants interrogés.
Il s'agit de la difficulté des soignants eux-mêmes face à
l'injection de neuroleptique. Je l'ai évoquée brièvement
dans la partie sur la pudeur. La difficulté vient également de la
« taille de l'aiguille » et du geste en
lui-même qui est « sec ». Une des
infirmières a parlé à ce sujet d'acte
« barbare ». Une autre, ayant pourtant 30 ans
d'expérience, n'aimait pas non plus faire ce soin, également
à cause de la taille de l'aiguille, mais aussi car elle était en
difficulté face aux conséquences de l'injection de
neuroleptiques : les effets secondaires, l'entrée dans une maladie
chronique souvent très invalidante (cas de la première
injection). Cependant, trois des soignants ne pensent pas que l'injection
intramusculaire dans le muscle deltoïde soit une
« aide » pour le soignant. En effet, ils se sentent
d'autant plus « en difficulté » face à la
taille de l'aiguille en rapport avec celle du muscle deltoïde ; ils
parlent d'acte « risqué », qui
n'apporterait rien au patient, si ce n'est la possibilité d'un site
d'injection de plus. Même un avantage avancé par les laboratoires
vendant le produit et le présentant comme pouvant-être mieux
accepté car assimilé à une vaccination n'est pas
accepté par les soignants, qui précisent que les patients
connaissent le produit, savent et doivent savoir à quoi il sert.
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