III- Place des véhicules des pouvoirs publics
dans le fonctionnement des structures administratives au Togo (1959- 1976)
Peu avant l'indépendance du Togo en 1960,
l'organisation de l'appareil administratif changea avec des institutions
républicaines pour une gestion conséquente du territoire. Pour
que celle-ci soit efficace dans ce pays, mal restructuré par le
réseau ferroviaire, d'ailleurs en crise, les pouvoirs publics doivent se
servir de véhicules automobiles. La flexibilité de leur trafic
permet d'établir des liaisons plus rapides entre l'administration
centrale et les représentants de l'Etat à l'intérieur du
territoire.
1- La mobilité du personnel et des biens des organes
de l'administration centrale
Pour assurer le rôle exécutif qui leur
était assigné, les structures de l'administration
centrale du Togo, avaient utilisé des automobiles de l'Etat peu
avant son indépendance jusqu'en 1976.
1.1- La Primature puis la Présidence de la
République
Ces deux instances se succédèrent dans le temps au
Togo. Ils disposaient des véhicules administratifs pour accomplir leurs
missions.
-La Primature
L'existence de la Primature au Togo date de 1956 avec la
République Autonome. En 1958, Sylvanus Epiphanio Olympio devenait le
second premier ministre du Togo suite aux élections législatives
du 27 avril de la même année remportées par sa mouvance
(nationaliste). Il occupa ce poste jusqu'en 1961142. En tant que
Chef de l'exécutif, il coordonnait et dirigeait les activités du
Gouvernement. Il effectuait des tournées et missions périodiques
à l'intérieur du pays grâce aux automobiles de
commandement143qu'il disposait pour se rapprocher des
administrés et connaître leurs réels besoins. En 1961, S.
Olympio devient le premier président du Togo.
142 Il faut attendre la période de transition
démocratique pour que la Primature réapparaisse au Togo en
1991.
143 Ces automobiles seraient mises à sa disposition par
les Nana-Benz de Lomé.
-La Présidence de la République
Au Togo, la Constitution du 9 avril 1961 transforma le
régime parlementaire issu de l'indépendance en régime
présidentiel fort. Le premier ministre d'alors, S. E. Olympio
devint président de la République, le premier de l'histoire du
pays. Il succomba à un coup d'Etat militaire le 13 janvier 1963 et fut
remplacé par N. Grunitzky. Ce dernier céda le fauteuil à
Kleber Dadjo en 1967, année où le sergent Eyadema
Gnassingbé s'empara du pouvoir pour plusieurs décennies. Chacun
de ces présidents qui s'étaient succédés avait en
affection des véhicules de commandement144pour leurs divers
besoins de déplacement de service. L'institution qu'ils
présidaient était constituée entre autres d'un Cabinet et
d'un Secrétariat général. Autant le président de la
République a besoin de véhicules, autant les différentes
structures de son instance ont l'impérieuse nécessité de
disposer des moyens de transport automobile de service pour assurer la
circulation de leur personnel et de leurs matériels. A partir de 1962,
seul le Cabinet de la Présidence recevait en affection permanente des
véhicules (camions et camionnettes) de service145. L'article
2 dudit décret autorisait ces services centraux à
acquérir, pour leurs tournées, missions et inspections, des
matériels roulants auprès du Garage central, sachant que les
véhicules payés par leur instance sur son budget étaient
insuffisants. Certaines dispositions prises dans ce domaine pouvaient permettre
de limiter la lourdeur que pouvaient causer la durée des
formalités de réquisition des automobiles, aussi insuffisantes au
Garage central, dans le fonctionnement de la Présidence.
Ainsi, le décret susmentionné autorisait
certaines autorités de cette instance à utiliser leurs engins de
transport privés pour les besoins d'intérêt
général contre des indemnités. Il s'agit du Directeur de
l'assistance technique et du plan, du Chef de l'Inspection mobile et permanente
des services administratifs et financiers, du Directeur de l'africanisation des
cadres et du Chef du protocole. A cette liste s'ajoutent les Chefs des services
de l'information et de la radio diffusion et de la presse. Cette liste a subi
de multiples modifications dans les années suivantes selon les reformes
et la formation des gouvernements qui entraînent des rattachements et
détachements des services de la Présidence. Celle-ci partage
l'administration centrale avec les départements ministériels.
144 Mamadou Assimiou, entretien du 20/ 10 / 2010 dans son bureau
au Garage central administratif.
145JOT du 16 mai 1962, décret n° 62- 75 du
4 mai 1962 réglementant l'utilisation des véhicules
administratifs ainsi que l'octroi des indemnités pour l'achat de
véhicule, op. cit., pp. 292-294.
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