II- Cadre institutionnel de la gestion du transport
automobile au Togo indépendant (1959-1976)
L'Etat togolais a confié le transport routier
administratif à des structures de gestion spécialisées et
l'a quadrillé par les dispositions juridico administratives.
1- Création et reconduction des structures de trafic
automobile
Après l'accession à la souveraineté
internationale du Togo, ses nouveaux dirigeants, loin de balayer de revers de
la main l'ordre préétabli dans le domaine des transports routiers
en guise de révolution contre l'ordre colonial, ont plutôt
reconduit l'essentiel des services de gestion tout en y apposant une emprunte
nouvelle, avant d'en créer d'autres.
122 JOT du 16 mai 1962, décret n° 62- 75 du 4 mai
1962 réglementant l'utilisation des véhicules administratifs
ainsi que l'octroi des indemnités pour l'achat de véhicule, pp.
292-294.
1.1- La SGGG ou la survivance d'une
société privée de transport au service des pouvoirs
publics
L'incapacité de l'Administration coloniale à
gérer seule le transport de son personnel et de ses matériels de
travail sur toute l'étendue du territoire togolais, l'avait conduit
à copter des sociétés concessionnaires privées
spécialisées pour assurer ce rôle dans certaines zones du
territoire, spécialement le Nord. Comme il a été
souligné précédemment, après la STAO,
c'était avec la SGGG, une société anonyme, que l'Etat
colonial a signé en 1953, un accord pour assurer le transport
administratif dans la partie septentrionale du territoire à partir du
terminus du chemin de fer central, Lomé-Blitta.
Cette société, dont le capital était de
300 000 000 F CFA à l'accession à la souveraineté
internationale du Togo, a poursuivi la mission qui lui était
dévolue dans la même zone géographique par la nouvelle
Administration indépendante. Cependant, il était
procédé à un réajustement tarifaire des transports
administratifs (du personnel et des matériels) assurés par la
SGGG, le 8 juillet 1960123.
Ainsi, le tarif voyageur sans bagages fut fixé à
2,80 F CFA le kilomètre et celui des bagages à 16,40 F CFA la
tonne kilométrique. Quant au prix forfaitaire des courriers postaux, il
était arrêté à 16,40 F CFA par kilomètre pour
un poids maximum de 500 kg. Au-delà de ce poids, il était
appliqué aux courriers, le tarif des bagages. Enfin, les colis postaux
étaient soumis à un prix forfaitaire, uniquement établi
par fraction de cinq kilogrammes de 9,60 F CFA quelle que soit la
distance124.
La SGGG a rendu un `'loyal» service à
l'Administration en acheminant les courriers postaux et en assurant le
transport du personnel administratif en service ou en affectation dans le Nord
et des élèves boursiers, au moins jusqu'à la fin des
années 1960125. Si la SGGG date de l'époque coloniale,
c'est après l'indépendance que d'autres structures de transport
routier ont vu le jour.
123 JOT du 1er août 1960, arrêté
n° 6 du 8 juillet 1960 portant réajustement des tarifs des
transports administratifs dans le Nord du Togo, assurés par la
Société générale du golfe de Guinée, p.
495.
124 Ibidem.
125 ANT-Lomé, 2 APA Cercle d'Atakpamé, dossier 188,
demande de réquisition de transport adressée au Chef de
circonscription, 1966-1970.
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