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La gestion du parc automobile de l'état et le déploiement administratif au Togo (1937-1992)

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par Ahogla Egbèssi GBAMEHOSSOU
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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2.2 - Agrandissement du parc automobile togolais

Le mauvais état du réseau routier est un facteur défavorable à l'accroissement sensible des matériels roulants l'utilisant. Son amélioration entre 1966 et 1976 a eu pour corollaire l'essor du parc automobile du territoire togolais.

La mauvaise gestion documentaire et la volonté manifeste des autorités de maintenir discrets certains documents, n' a pas permis d'avoir une idée très nette et évolutive du nombre des véhicules appartenant à l'Etat pendant cette période. Les statistiques les confondaient aux matériels roulants routiers privés qui étaient souvent réquisitionnés par l'Administration en raison de l'étroitesse de son parc de véhicules, pour ses besoins de transport d'intérêt public. Le parc automobile du Togo a fait un pas de géant à la fin des deux premiers plans quinquennaux. Le nombre de véhicules immatriculés sur le territoire en est une illustration.

Ainsi, avant 1967, on comptait au total, 7 262 automobiles. Mais, à partir de 1967, chaque année, au moins près de 1 300 véhicules étaient enregistrés. Les détails sur le patrimoine roulant du territoire entre les débuts des premier et troisième plans quinquennaux sont contenus dans le tableau n° 7121.

Selon les données de ce tableau, on est passé de 7 262 véhicules immatriculés avant 1967 à 13 876 à la fin du premier plan quinquennal (1970) puis à 19 990 au début du troisième (1976). Impressionnants encore, sont les chiffres concernant les engins lourds à savoir les semi-remorques, les tracteurs routiers, les grues sur roues et les tracteurs agricoles.

En effet, avant 1967, le nombre total de ces matériels catalogués était de 262. En quatre ans (en 1970), il est passé à 485 avant d'atteindre 1 322 en 1976 soit 223 engins lourds immatriculés entre 1967 et 1970 et 837 de 1971 à 1976. Cela s'explique par l'intérêt porté d'une part aux travaux d'amélioration du réseau routier qui en nécessitaient et d'autre part, au secteur agricole où les tracteurs sont indispensables pour la culture et d'autres engins pour l'évacuation des produits (coton, café-cacao, etc.).

121 Voir page 80.

Tableau n ° 7 : Etat des immatriculations au Togo de 1967-1976

Annees

Voitures communes et particulieres

Camionnettes

Autocars

Vehicules de 3 A 6 T

Vehicules 7 A9 T

Vehicules de 10 A 2 T

Vehicules de plus de 12T

Vehicules speciaux

Semi-remorques

tracteurs routiers

Tracteurs agricoles

Grues sur roues

Total 4 roues

Engins deux roues de c11.111G11GT

Engins de 25 cm3

Total 2 roues

Totaux

Avan t

1967

3860

731

39

500

 

386

17

45

50

124

39

4

7262

436

494

93 0

8192

1967

870

238

4

23

15

96

12

14

4

-

8

4

1285

52

157

20

1494

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

9

 

1968

886

28

10

61

51

17

2

10

4

5

13

6

1340

64

119

18

1523

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 

1969

1147

379

4

21

19

164

28

7

27

14

22

6

1836

64

142

20

2042

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

6

 

1970

1399

413

0

56

6

180

24

35

15

5

20

4

2153

62

148

21

2363

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

 

1971

434

429

8

48

14

20

3

16

65

23

3

0

2198

229

265

49

2692

 
 
 
 
 

9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

 

1972

479

386

6

40

18

12

1

30

12

16

4

0

2104

151

209

36

2494

 
 
 
 
 

8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

 

1973

1567

317

10

21

5

117

13

12

16

3

12

0

2093

152

282

43

2527

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4

 

1974

325

333

4

20

81

29

0

15

15

20

3

0

1845

153

370

52

2368

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 

1975

545

465

27

18

10

22

0

45

24

29

19

0

2295

174

389

56

2858

 
 
 
 
 

1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

3

 

1976

1804

515

30

25

10

60

85

42

80

77

15

5

2841

231

530

76

3602

 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1

 

Source : Direction générale des transports, répertoire du 16/ 12 / 02 cité par Tsigbé (2009 : 366).

L'accroissement très net des véhicules communs et particuliers témoigne, selon Tsigbé (2009), du souci des Togolais ayant les moyens, surtout les fonctionnaires, de posséder leurs propres moyens de transport. La réalisation de ces ambitions au niveau des agents du secteur public est aussi favorisée par les crédits que l'Etat leur octroyait depuis 1962 sous forme de prêt pour s'acheter des véhicules. L'avance accordée, prélevée sur les fonds hors budget, ne pourrait excéder les 3/4 de la valeur du véhicule à acheter, ni dépasser 300 000 F CFA et ne pourrait être consentie pour une durée de 2 ans122. La même disposition officielle qui accordait ces crédits, autorisait certains agents de l'Etat, par rapport à leur fonction et poste, à utiliser leurs voitures personnelles pour des besoins de service contre des indemnités. Ce qui fait dire que les véhicules privés, par réquisition, servait l'Etat.

L'intérêt accordé au transport routier pendant les deux premiers plans quinquennaux a entraîné l'amélioration du réseau routier togolais et l'essor du patrimoine automobile du territoire. Globalement, les équipements de transport routier togolais, entre 1959 et 1976, ont connu deux phases. Pendant la première, qui va de 1959 à 1966, marquée par des crises politiques, diplomatiques et socioéconomiques, le transport automobile était limité par l'état délabré du réseau routier. C'est au cours du second, qui couvre les deux premiers plans quinquennaux (1966-1975), que le trafic automobile a reçu une bouffée d'oxygène avec l'amélioration des infrastructures routières et l'augmentation des véhicules automobiles. Compte tenu de son importance, le transport routier fut régularisé par les autorisés.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite