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La gestion du parc automobile de l'état et le déploiement administratif au Togo (1937-1992)

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par Ahogla Egbèssi GBAMEHOSSOU
Université de Lomé (Togo) - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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2- Les sociétés concessionnaires privées de transport routier au service de l'Administration

Le Garage central était chargé d'assurer la gestion des véhicules de l'Etat colonial français (surtout du chef lieu) et du transport administratif à bien des égards. Ses avatars en matériels roulants étaient l'élément principal ayant poussé l'autorité coloniale locale à s'attacher le service des sociétés privées pour prendre en charge en partie, le transport de son personnel et de ses biens de service. Après la STAO (1927-1933) ce fut le tour d'autres sociétés pendant la période de tutelle.

2.1- Le renfort de la SGGG

Plusieurs sociétés commerciales étrangères opéraient sur le territoire togolais, au rang desquelles retrouvait-on la Société générale du golfe de Guinée (SGGG). Principale société de transport au Togo, elle était coptée en 1953 par le pouvoir colonial d'alors pour assurer partiellement son trafic automobile. Elle était titulaire à la suite d'une adjudication publique d'un marché de transport pour le courrier postal sur les bureaux des postes et le personnel administratif (en mutation temporaire ou définitive) pour les localités du Nord à partir du terminus du chemin de fer central Lomé-Blitta101. Elle devait ainsi, desservir les différents cercles de la région septentrionale deux fois par semaine dans les deux sens. Elle assurait ce trafic à partir de deux matériels roulants, un car Renault pour les personnes, et un camion pour le courrier postal et les bagages102. Pour ce courrier, indique le rapport, ladite société a investi 6 000 000 de F CFA.

Aussi, la SGGG assurait une fois par semaine la correspondance de la voie ferrée centrale de Blitta à Sokodé uniquement.

Le nombre de fois (une ou deux fois seulement par semaine) que cette société de transport desservait ces différentes localités et le nombre de véhicules (deux) qu'elle disposait pour mener à bien sa mission, nous fait dire qu'une lenteur était observée dans son service à l'Etat et en conséquence, dans le fonctionnement administratif. Cela était vrai aussi bien dans sa région d'intervention qu'au niveau local en général.

101 Le transport de Lomé jusqu'à Blitta pouvait se faire par les rails.

102 Rapport de la France à l'ONU sur le Togo, 1952, p. 153.

Ainsi, autant des ordres, notes et correspondances de service de l'administration centrale parviendraient moins rapidement aux services et autorités déconcentrées des cercles du Nord en vue d'une exécution conséquente, autant les comptes rendus nécessitant une notification n'arriveraient pas vite aux pouvoirs publics centraux. Aussi, tout comme les courriers postaux, les bagages administratifs et le personnel du secteur public en mutation temporaire ou définitive du Sud vers le Nord et vis-versa, devaient aussi suivre obligatoirement et soigneusement le calendrier hebdomadaire de transport de la SGGG rythmé seulement par deux véhicules. Il est aussi évident que la fréquence de transport pourrait être encore allongée en cas de panne d'un engin.

Certes, ce trafic permettait déjà de ne pas isoler les administrés des cercles du Nord des gouvernants, mais les moyens insuffisants de travail de la SGGG n'étaient pas favorables à une liaison rapide dans le système de fonctionnement administratif.

Cependant, le fait que l'autorité coloniale n'ait pas rompu le contrat avec cette société qui a continué sa mission même après l'indépendance, nous fait dire qu'elle était satisfaite de son service.

La SGGG n'était pas la seule entreprise privée de transport apportant son service à l'Administration coloniale française au Togo. Il existait également une société britannique, Jonquet-Prades.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery