§2. Des mécanismes d'encadrement
Les autorités tunisiennes, conscientes que la diaspora
nationale ne peut
95 A.P.I.A
96 A.P.I
soutenir l'effort de développement que si elle
bénéficie, d'ores et déjà, d'un minima de
stabilité et d'épanouissement économique et social dans
les pays d'accueil, mettent en place plusieurs mécanismes de soutien et
d'appui personnalisés qui prennent en considération les
spécificités de cette communauté. Un réseau
d'attachés sociaux fut installé et étendu progressivement
à la plupart des pays de résidence. La délinquance et
l'exclusion sociale, les problèmes liés aux mariages mixtes, et
l'échec scolaire prématuré, constituent les principales
tares des familles résidentes à l'étranger. Les
attachés sociaux jouent également un rôle notable en
matière de clarification des démarches administratives à
entreprendre. Des rencontres régulières sont organisées
avec les personnes désireuses pour leur fournir une bonne base
d'informations sur laquelle ils peuvent s'appuyer pour déclencher les
démarches institutionnelles requises. Seulement, certains observateurs
mentionnent que le rôle des attachés sociaux n'pas
été toujours l'encadrement des émigrés et qu'ils
ont été utilisés, sous l'ancien régime, à
des fins de propagande politique. D'autre part, l'Office des Tunisiens à
l'Étranger veille, en collaboration avec les représentations
diplomatiques et consulaires, à l'animation des espaces familles qui
abritent des activités éducatives et socioculturelles au profit
des jeunes générations de l'émigration et de leurs
familles. Il y a lieu, aussi, d'évoquer le rôle majeur joué
par les associations de Tunisiens résidents à l'étranger
qui, étant de véritables réseaux de socialisation et
d'entraide, bénéficient du soutien indéfectible des
autorités tunisiennes. Nombreux sont les membres de la diaspora
tunisienne qui endurent des difficultés d'ordre relationnel et subissent
un appauvrissement du réseau social, ce qui les emmène à
éprouver un sentiment de délaissement et de déclassement
par la société d'accueil. A cet égard, les locaux des
structures associatives pourraient constituer des lieux de rencontre et
d'échange entre personnes vivant les mêmes
problématiques, ce qui pourrait contribuer à apaiser leurs
angoisses et inquiétudes et rompre l'isolement sociétal. Les
autorités s'efforcent de mettre en place des mécanismes
d'encadrement adéquats et des pôles d'attraction de cette
communauté émigrée parce qu'elles craignent, en premier
chef, les retours hâtifs dus surtout à l'échec de
l'intégration et à l'inadaptation avec les normes sociales qui
prévalent dans les pays récepteurs. L'échec du projet
migratoire et le caractère non pérenne de l'émigration
impliquent, inéluctablement, un taux élevé de retour
non-spontané qui ne pourrait qu'encombrer davantage un marché
d'emploi tunisien déjà défaillant et priver le pays de
ressources supplémentaires de devises. Cela étant, il a fallu
assister les membres les plus vulnérables de la diaspora tunisienne
à développer les stratégies qui leur permettent de trouver
des modalités d'intégration sociale et d'insertion
professionnelle, efficientes et valorisantes, en terre d'immigration.
|