2.3 Besoins en eau de la vigne
Il est admis que la vigne nécessite un minimum de 250
mm de pluie durant la période végétative et la maturation
des baies, même si la vigne peut subsister dans des conditions encore
plus sèches (Galet, 2000). Sous un climat où la
pluviométrie annuelle est inférieure à 350 mm, la plupart
des vignobles nécessitent une irrigation, quel que soit le type de sol.
L'évapotranspiration moyenne annuelle (ETM) des vignobles est
estimée de 350 à 600 mm (Deloire, 2008). On considère que
la culture de la vigne avec des rendements économiquement viables est
difficile lorsque la pluviosité annuelle est inférieure à
400 mm. Cette valeur doit cependant être modulée en fonction de la
répartition des précipitations au cours de l'année et de
la capacité de rétention d'eau des sols (Choné et al.,
2001-a).
2.4 Mouvements de l'eau dans le continuum
sol-plante-atmosphère (CSPA)
Du point de vue des transferts hydriques, le sol, la plante et
l'atmosphère forment un continuum (Cruiziat, 1997). L'eau en provenance
du sol est absorbée au niveau des racines et elle transite par la plante
avant de rejoindre l'atmosphère en sortant par les stomates des
feuilles. L'auteur explique que la transpiration au niveau des feuilles induit
une tension qui est le moteur principal du transfert de l'eau à travers
la plante. Elle crée un appel qui est retransmis dans le système
vasculaire grâce aux forces de cohésion de l'eau.
Laberche (2010) ajoute par ailleurs qu'un certain nombre de
plantes (dont la vigne) génèrent également une pression ou
« poussée radiculaire » au niveau de la racine. L'action de
cette poussée est annulée le jour dès que la transpiration
prend le relais, en induisant une tension dans les vaisseaux du xylème
(qui se comportent comme des capillaires).
D'après Zufferey et Murisier (2004), le continuum
sol-plante-atmosphère est parcouru par des résistances au
transfert de l'eau (résistance hydraulique de la part du sol et de
l'interface sol-racine, résistances dans la plante, depuis la racine
jusqu'aux feuilles et résistance stomatique). Ces auteurs
indiquent que les plantes tentent de maintenir la
différence de potentiel entre les feuilles et les racines
en-deçà du seuil de cavitation (voir paragraphe 1.6.4 :
Complication pathologique : cavitation, embolie et thyllose). La
régulation stomatique constitue en effet un moyen de réguler les
flux d'eau à travers la plante pour permettre le métabolisme et
la croissance du végétal, mais aussi pour éviter la
cavitation.
2.5 Régulation stomatique
Les stomates jouent un rôle clé dans la
régulation des flux d'eau et de CO2 des feuilles. Ils constituent le
moyen de contrôler les pertes d'eau par la transpiration et le
prélèvement de CO2 nécessaire à la
photosynthèse. Les mouvements stomatiques (ouverture et fermeture)
dépendent des variations de turgescence des cellules de garde et des
cellules épidermiques voisines. La turgescence résulte soit d'une
variation du potentiel hydrique des cellules de garde (phénomène
passif), soit d'une variation active du potentiel osmotique10 de
celles-ci. De nombreux facteurs externes (présence de lumière,
taux de CO2, température, hygrométrie, état hydrique du
sol, etc...) et internes (hormones végétales et état
hydrique du végétal notamment) influent sur le fonctionnement des
stomates (Laberche, 2010 ; Adrian et Fournioux, 2011).
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