1.7.2 Facteurs biotiques (Esca)
> L'âge
D'après Larignon (2009), l'Esca est
généralement observé sur des vignes âgées
d'au moins 8 ans. Toutefois, Dubos (2002) note que l'apparition des
symptômes a lieu sur des vignes de plus en plus jeunes (dès
l'âge de 4 ans).
> La sensibilité variétale
Les enquêtes réalisées dans le vignoble
ont permis de classer les cépages selon la sensibilité à
l'expression des symptômes foliaires de l'Esca (Grosmann, 2008). Ainsi,
des cépages tels que le Cabernet Sauvignon, le Sauvignon blanc, le
Mourvèdre, l'Ugni blanc, le Cinsault ou le Trousseau, expriment plus
facilement les symptômes de la forme lente que le Merlot, le Carignan, la
Roussane ou le Pinot noir. Larignon et al., (2009) soulignent
qu'aucune étude n'a été réalisée pour
classer les cépages selon l'importance des nécroses dans le bois
et qu'aucune donnée n'est disponible sur les
espèces autres que Vitis. Ils indiquent
également que les vignes mères de porte-greffe ne
présentent pas de symptômes foliaires sur la partie
herbacée, et que seules des nécroses caractéristiques de
l'Esca y sont observées dans le bois.
> Les pratiques culturales (interventions humaines)
Selon Dubos (2002), d'une façon générale,
toutes les opérations entrainant des blessures (suppression des bras
mort, modification du mode de conduite pour la mise en oeuvre de vendanges
mécaniques, etc.) sont favorables à la maladie. Certains
systèmes de taille, notamment la taille guyotpoussard, semble limiter
l'Esca (Geoffrion et Renaudin, 2002). Toutefois, les premières
observations de Dumot et Ménard (2005) sur l'Esca montrent l'absence
d'effet du mode de conduite, de la fertilisation et de la protection des plaies
de taille. Selon ces mêmes auteurs, cette maladie semble
indépendante des différences engendrées par les
modalités, que ce soit sur les plaies de taille (surface des plaies,
protection, date de taille) ou sur la vigueur.
1.7.3 Facteurs abiotiques (Esca)
Bien que le complexe de champignons associés au
dépérissement soit présent de façon très
générale au vignoble, l'expression des symptômes est
pourtant variable en fonction du contexte écophysiologique (facteurs
climatiques et édaphiques), matérialisant un effet parcelle et
même un effet année (Goutouly, 2010). Selon cet auteur, la
progression du complexe de pathogènes dans le bois accentuerait la
vulnérabilité de la plante, la rendant plus sensible aux
variations de l'environnement.
D'après Surico et al., (2000), les
étés doux et pluvieux semblent favorables à l'expression
des symptômes de la forme lente alors que les étés chauds
induiraient davantage l'apoplexie : cette dernière est observée
selon certaines conditions climatiques, notamment lors de périodes de
sécheresse ou de vent fort. Elle est due au fait que
l'évapotranspiration trop importante n'est plus compensée par un
afflux en eau suffisant car il ne reste qu'une faible quantité de bois
fonctionnel. Une étude des bilans hydriques réalisée
pendant trois années consécutives (2004 à 2006) dans le
vignoble bordelais a montré que le stress hydrique de la vigne
contribuerait à inhiber l'expression foliaire (Goutouly et al.,
2007). Toutefois, Christen (2006) montre que l'expression des
symptômes de l'Esca ne peut pas simplement être
corrélée à un stress hydrique (voir paragraphe 1.5.1 :
Impact de l'Esca sur la vigne - Forme apoplectique).
1.7.4 Facteurs biotiques (BDA)
> L'âge
D'après Larignon (2009), le BDA peut
généralement être observé sur des vignes
âgées d'au moins trois ans.
> La sensibilité variétale
Il est connu que les cépages Cabernet Sauvignon, Cabernet
franc, Sauvignon blanc sont plus sensibles à ce
dépérissement que le Merlot (Larignon et Dubos, 2001-b).
1.7.5 Facteurs abiotiques (BDA)
Peu d'informations spécifiques sont disponibles sur les
facteurs environnementaux ayant un rôle majeur dans le
développement de la maladie et de son expression. Selon Larignon et
Vigues (2010) certains facteurs climatiques interviennent sur l'expression des
symptômes, mais leurs rôles ne sont pas connus. Ces auteurs pensent
que la connaissance du climat (pluie, évapotranspiration et
températures maximales pour l'expression des premiers symptômes)
pourrait aider à prédire le pourcentage annuel d'expression.
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