Conclusion générale
L'Esca et le Black Dead Arm sont des maladies graves,
complexes et multifactorielles qui impliquent plusieurs agents
pathogènes. Les interactions entre le climat, le sol, le cépage
et l'équilibre physiologique de la plante rendent l'étude de ces
pathologies particulièrement difficile. On peut penser que de nombreuses
investigations seront nécessaires afin de mieux comprendre ces syndromes
de dépérissement. L'alimentation hydrique de la vigne est un
facteur étiologique difficile à étudier, notamment parce
qu'il suppose un niveau de connaissances géo-pédologiques
approfondi des sites d'études. L'utilisation de cartes de
résistivité des sols nous permettra à l'avenir de
définir des zones d'études homogènes et comparables. Par
ailleurs, il serait impératif de mieux connaître les sources
d'infection et de transmission des différents agents pathogènes
afin de pouvoir prendre des mesures sanitaires adéquates. Rappelons
qu'une réintroduction de l'arsénite de soude serait une
aberration, tant au niveau environnemental qu'en matière
d'efficacité, puisque les pays qui ne l'ont jamais appliqué sont
touchés au même degré que les pays qui l'ont utilisé
régulièrement (Viret, 2004).
Perspectives et améliorations du dispositif
expérimental
Nous avons vu que le millésime 2011 ne constituait pas
une année à forte expression symptomatologique pour les parcelles
étudiées. Nous considérons donc qu'il serait important et
intéressant de poursuivre les observations dans le but d'obtenir des
résultats qui soient plus significatifs. Dans cette optique il
conviendrait d'améliorer le dispositif expérimental en tenant
compte des remarques suivantes.
Tout d'abord, il semble primordial de définir des zones
d'études qui soient homogènes d'un point de vue hydrodynamique,
et si possible géo-pédologique. L'utilisation de cartes
parcellaires de résistivité des sols permettrait même de
délimiter plusieurs micro-zones d'étude par parcelle afin de
réaliser des comparaisons intra-parcellaires. Par ailleurs, il serait
particulièrement intéressant de disposer de stations
météorologiques supplémentaires afin de pouvoir travailler
avec des jeux de données climatiques précis et individuels pour
chacune des parcelles concernées. En outre, il serait également
judicieux d'intégrer plus de parcelles à cette étude (si
possible avec une date de plantation qui soit comparable), afin de lui
conférer plus de poids.
Enfin, il serait utile d'intégrer la notion d' «
itinéraire hydrique » pour caractériser plus
précisément et comparer plus facilement les niveaux de contrainte
hydrique au cours d'une saison. Cette méthode utilisée pour
imager le vécu hydrique d'une parcelle viticole au cours de la saison a
été proposée par Codis (2000). Elle présente
l'avantage de discriminer les conditions d'alimentation en eau à deux
niveaux : par la date d'apparition et par l'intensité de la contrainte.
Le cycle végétatif est scindé en cinq classes
représentatives des principaux stades phénologiques de la vigne.
A chaque classe est attribuée une note de contrainte hydrique de 0
à 3 (ou « note de stress ») en fonction des réserves en
eau sur la période considérée. Un «
itinéraire hydrique » est ainsi défini par un
quintuplé pour chaque parcelle et par cycle végétatif. Ce
quintuplé constitue l'image du régime hydrique qui a
prévalu sur une parcelle en cours d'année.
ANNEXE I : Profils pédologiques des parcelles
d'études
Source : Ayachi (2010)
- Profil pédologique de la parcelle
Saint-Martin-sous-Montaigu SL4 - (Calcosol)
- Profil pédologique de la parcelle Volnay CD8 - (Brunisol
rédoxique sur colluvion calcaire)
- Profil pédologique de la parcelle Chassagne Montrachet
(CD9) (Colluviosol rédoxique complexe)
0 cm
LAca
18 cm
Sca
30 cm
S/Cca
40 cm
Cca
80 cm
0 cm
LA
25 cm
S
40 cm
Sg
100 cm
IICk
140 cm
Profil pédologique de la parcelle Volnay
CD8 (Brunisol rédoxique sur colluvion calcaire)
35 cm
S
50 cm
IIS
80 cm
Sca(g)
105 cm
IICca
125 cm
Ccag
140 cm
Profil pédologique de la parcelle Chassagne
Montrachet (CD9) (Colluviosol rédoxique complexe)
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