CHAPITRE 3 : PRESENTATION DES RESULTATS : LA
MODELISATION ARIMA
3.1. Méthodologie de recherche et présentation du
terrain d'étude 113
3.2. Présentation des résultats : La
méthodologie de Box et Jenkins. 126
Conclusion générale 146
Annexes. 150
Bibliographie 161
Table de matière 164
INTRODUCTION GENERALE
Le mouvement général de
déréglementation, la montée des financements de
marché, l'institutionnalisation de la gestion de l'épargne, la
modification du jeu de certains acteurs (banques centrales des pays
émergents), la montée en puissance de nouveaux investisseurs
(hedge funds, fonds souverains), le progrès technique (informatique,
télécommunications) et innovation de produits ont
profondément modifié la finance internationale depuis un quart de
siècle. Celle-ci a fait d'impressionnants progrès dans sa
fonction de base d'intermédiation entre les agents économiques ou
les pays disposant d'un excédent de ressources et ceux présentant
des besoins de financement. En se globalisant et en capitalisant sur les
avancées enregistrées dans le domaine de la gestion des risques,
la finance a élargi le champ de sa collecte de ressources et de
distribution de fond, Elle y est parvenue en répondant plus finement aux
exigences des acteurs en matière de rendement et de risque. La finance
globalisée, par sa contribution à une meilleure allocation des
ressources, constitue un facteur positif de développement. Toutefois,
par certains des mécanismes qu'elle met en jeu, elle peut avoir parfois
tendance à amplifier les fluctuations du cycle des affaires, du fait
notamment de l'apparition de comportements moutonniers et des
phénomènes de gonflement/éclatement de bulles qui peuvent
en résulter. Les efforts actuels pour adapter la réglementation
prudentielle et les dispositifs de supervision, tout comme les débats
sur l'action des banques centrales (doivent-elles tenir compte du prix des
actifs dans la conduite de leur politique monétaire) ou des grandes
institutions internationales comme le FMI, en fournissent une claire
illustration.
Un autre sujet qui a fortement affecté l'environnement
financier mondial, est le passage d'un régime fixe à un
régime de change flottant. En effet, les accords de Bretton
Woods1 signés en 1944, ont instauré un régime
de change fixe, les devises ont été converties en dollar
considérée comme monnaie de référence. Les taux de
change, fluctuaient dans une fourchette déterminée et les banques
centrales interviennent à tout dépassement de cette
fourchette.
Mais après quelque année de bon fonctionnement,
le système de Breton Woods entre dans une situation de
défaillance : Beaucoup de pays trouvaient des difficultés
à conserver un système de change fixe, car la plupart des devises
fortes étaient appréciées au dollar. Ce qui a
obligé les américaines à supprimer la
convertibilité du dollar en or et par la suite, abandonner le
1 Accords signés par 44 pays, qui avaient
pour objectif principal de mettre en place les bases de la politique
monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le
développement économique des pays touchés par la Seconde
Guerre mondiale. Bretton Woods est située aux Etats-Unis, dans le New
Hampshire.
système de parité pour laisser la place au
système monétaire actuel qui se base sur des taux de change
flottants, ce qui permet à toutes les devises de fluctuer librement en
fonction de l'offre et de la demande des devises.
Suite à cette décision américaine, un
certain nombre de pays développés adoptèrent un
système de change flottant, car ils n'ont pu abandonner les changes
fixes. La spéculation à la baisse du dollar qui a repris d'une
manière intensive, a mené à la fermeture du marché
de change à plusieurs reprises et par conséquent, au
déséquilibre de la balance des paiements américaine. Par
la suite les autorités monétaires abandonnèrent
définitivement le régime de change fixe, et le régime de
change flottant devient généralisé à toutes les
devises. Mais le flottement n'était pas une règle absolue, parce
que certaines devises ont conservé un taux de change fixe par rapport
à d'autres monnaies comme le Dollar US et le Franc Français
à l'époque.
Etant confrontées à cette nouvelle situation du
paysage financier mondial, les entreprises et les institutions
financière se sont vues astreintes d'entrer dans ce nouvel ordre
économique mondial, avec des perspectives orientées vers
l'international. Leurs opérations effectuées en dehors du
territoire national représentaient à la fois une source de
contraintes et d'opportunités : d'une part elles se lancent sur les
marchés étrangers en exportant leurs biens et services ou
à l'inverse en important des produits dont elles ont besoin, cette
internationalisation se traduit également par des emprunts ou des
prêts en devises ainsi que des investissements à l'étranger
(établissement de filiales) ; d'autre part ces activités vont
engendrer, parallèlement à ces opportunités, de nombreuses
contraintes liées, entre autres, aux fluctuations des cours des devises
impliquées par la réalisation de ces transactions ; le cours
d'une devise étant le prix d'achat ou de vente d'une devise contre une
autre.
Le monopole Bank Al Maghreb, a donné naissance à
une contestation sur les décision en matière de politique
financière au Maroc et sur leur efficacité ainsi que sur leur
rôle dans le développement du tissu économique marocain, en
matière de change et de gestion de son risque , principale
préoccupation des entreprises exportatrices.
Ainsi, face à la mondialisation de l'économie,
les opérateurs économiques devant disposer des mémes
instruments que leurs homologues internationaux, l'Institut d'émission,
qui est garant de la stabilité de la monnaie nationale, a entamé
la libéralisation progressive des opérations de change tout en
maintenant la continuité du contrôle de la cotation des
principales devises par
rapport au Dirham en se basant sur son système de panier
et de coefficient de pondération.
D'ailleurs, le 3 Juin 1996 représente la date
d'ouverture du nouveau marché des changes au Maroc et l'abolition du
monopole de Bank Al Maghrib dans la cotation du Dirham et la gestion des avoirs
en devises.
Cette institution du marché des changes au Maroc entre
dans le cadre du démantèlement des barrières
douanières, suite à l'adhésion du Maroc au GATT, de la
libéralisation progressive de la réglementation des changes et de
la réalisation de la convertibilité du dirham sur les
opérations courantes, suite à l'adhésion du Maroc depuis
1993 aux obligations de l'article VIII du FMI.
Le transport aérien est une industrie en croissance
régulière depuis les années cinquante, mais sensible
à la conjoncture économique et aux évènements tels
que les pandémies, les guerres, les attentats terroristes. De 1976
à nos jours, le taux de croissance moyen du nombre de passagers
transportés est de 4,5% par an2. La crise de 2008, a
introduit une rupture dans cette continuité et un infléchissement
momentané de la croissance du trafic de passagers.
Depuis quelques années, le secteur du transport
aérien traverse des zones de crises qui se sont succédé
à des intervalles assez proches. On peut évoquer la crise
énergétique ou crise du pétrole, la crise
écologique avec les modifications climatiques dues aux rejets de gaz
à effet de serre et enfin, la crise financière de 2008. Ce
contexte de crise est très contraignant pour le transport aérien
particulièrement exposé à leurs effets. L'aviation est en
effet très dépendante du kérosène et donc
très sensible aux hausses du prix du pétrole. Elle est
confrontée également au défi technologique de moins
polluer. Enfin elle est une industrie où les pertes des entreprises sont
fréquentes. Pour toutes ces raisons, le transport aérien se
tourne vers les constructeurs d'avions pour réclamer des avions de moins
en moins gourmands en carburant, même si les investissements à
faire pour cela sont considérables.
Le groupe Royal Air Maroc est gravement touché par
cette crise aérienne, à cause de nombreuses contraintes
liées à la conjoncture économique mondiale, pour rester
actif sur les marchés internationaux et réaliser des profits. Cet
objectif ultime nécessite une gestion prudente des risques financiers,
et le risque de change est inéluctablement le plus
2 L'Association internationale du transport
aérien (IATA), 2010.
important et difficile à cerner. Aussi appelé
« taux IATA3 », une prévision-prospective de ce
dernière apportera une meilleure vision de la trésorerie en
devise, ce qui impactera positivement sur le résultat
prévisionnel global de la compagnie. Dès lors, notre
problématique peut être définie ainsi : Comment une
prévision-prospective du taux IATA, permettra une meilleure optimisation
de trésorerie en devise de Royal Air Maroc ?
De cette situation décrite, nous pouvons nous poser
d'autres questions, qu'on tentera également d'y répondre à
travers ce mémoire : La méthodologie de Box et Jenkins,
permetelle une meilleure approximation de ce taux ? Comment la prévision
obtenue, permettra aux responsables de trésorerie, d'élaborer les
meilleures stratégies (financière et marketing), adéquates
aux évolutions futures ? Est-ce que la gestion du risque de change doit
se limiter à de simples opérations de couverture, ou bien elle
devrait essayer d'anticiper le changement plutôt que le subir ? Aussi
d'autres questions d'ordre national et international du secteur de transport
aérien : Quelles options stratégiques pour les compagnies
aériennes nationales ? Comment élargir l'accès aux
marchés aériens et multiplier les privilèges des
compagnies les plus puissantes pour assurer à l'avenir une expansion
mondiale du transport aérien ? Parce que le mouvement est devenu la
règle, la question qui se pose avant d'agir, est de savoir sur quoi l'on
peut agir et quand, pour réussir mieux, avant, plus vite ou moins cher
que les autres ?
Pour bien répondre à notre problématique
ainsi qu'aux questions de recherche, nous avons adopté une approche
méthodologique comprenant une phase exploratoire et une phase
d'étude quantitative. Lors de la phase exploratoire, Les lectures
préparatoires nous ont servi, d'abord à s'informer des recherches
déjà menées sur le thème du travail et à
situer la nouvelle contribution envisagée. Quant à l'étude
quantitative, on a procédé à la modélisation des
deux séries chronologiques (taux IATA EURO/MAD, et taux IATA USD/MAD)
par la méthodologie de Box et Jenkins, afin de reproduire le plus
fidèlement l'évolution de ces deux taux et d'établir les
prévisions-prospectives servant le mieux de réponse à
notre problématique.
Le corps de ce mémoire est organisé en trois
chapitres. Pour le premier chapitre nous nous intéresserons dans un
premier temps sur les différentes explications théorique du
risque de change comme est tant un risque financier inhérent des autres
types de risque, ensuite on va présenter l'ossature des études
prévisionnelles et prospectives, à savoir les séries
temporelles.
3 Taux comptable mensuel fixé par IATA, afin de
minimiser les fluctuations journalières du taux de change du
marché.
Le deuxième chapitre sera consacré à la
présentation du secteur de transport aérien international, avec
tous ses enjeux, et ses options stratégiques, en particulier pour les
compagnies aériennes d'Afrique et des Pays Arabes, dont Royal Air Maroc.
Ensuite on parlera sur les stratégies nécessaires qui doivent
découler de leur vision du futur en rapport avec leurs missions de
service public.
Dans le troisième chapitre qui englobe tous le
côté empirique de ce travail, on va commencer par des
éclaircissements essentiels quant à l'intérêt du
sujet abordé dans ce mémoire, puis nous pencherons sur le choix
du terrain d'étude retenu : Royal Air Maroc, ainsi que sur la
délimitation du terrain d'étude. Nous aborderons ensuite la
question du choix de la méthodologie de recherche liée au stage
effectué.
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