3.3.3. Conclusion
Ces résultats expliquent dans large mesure pourquoi
l'investissement en capital humain n'a pas été
récompensé par une croissance plus rapide dans de nombreux pays
en développement
v' La scolarisation massive s'est souvent faite au
détriment de la qualité de l'éducation reçue
v' la distribution inégalitaire des services
d'éducation a eu des effets néfastes en
termes d'efficacité des dépenses publiques.
Ces deux effets ont eux mêmes probablement freiné
l'accumulation de capital humain, pour deux raisons. D'une part parce que le
faible rendement privé de l'éducation a du limiter la demande
d'éducation. D'autre part parce que la concentration inégalitaire
de l'éducation a sans doute réduit les possibilités de
financement public de l'éducation.
Birdsall, Ross et Sabot (1995) suggèrent ainsi que
c'est dans les sociétés les plus égalitaires que l'on
trouve le plus fort consensus pour le développement d'un système
éducatif pour tous.
Il serait intéressant d'aller plus avant dans ces voies
de recherche, tout comme dans celle qui consisterait à employer des
indicateurs plus précis de qualité du système
éducatif que ceux dont nous disposons actuellement en matière de
comparaison internationale. Les trappes de pauvreté qui résultent
de ces cercles vicieux ne semblent pas inéluctables : une
priorité
marquée pour l'éducation primaire et accessible
à tous devrait produire, à fardeau budgétaire égal,
plus d'effets positifs en termes de croissance que l'inverse.
Toutefois, restreindre au seul système scolaire le
champ des actions publiques à mener pour augmenter la contribution
effective du capital humain à la croissance est probablement
insuffisant. Des actions parallèles doivent être envisagées
dans d'autres domaines, comme ceux des échanges et des libertés
individuelles, pour maximiser le rendement social de l'investissement
éducatif (Berthélemy et Dessus, 1999).
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