3.2.3. L'exemple de l'expérience marocaine
a. Commerce extérieur : Quel apport pour la
croissance ?
Le plan de développement économique et social a
opté pour un modèle de croissance par les exportations. Ce choix
a incité le Conseil à consacrer la quatrième partie de
l'édition 1999 du rapport annuel sur les échanges
extérieurs à l'analyse des conditions nécessaires pour que
le commerce extérieur en général et l'exportation en
particulier joue le rôle moteur de croissance souhaité par le
plan.
Le rapport du conseil confirme que si le choix de la
croissance par les exportations demeure pertinent, il n'en demeure pas moins
que le marché intérieur peut être d'un apport
considérable pour l'amélioration du commerce extérieur
à travers la mise en oeuvre d'une stratégie de substitution
compétitive aux importations.
Pour réussir ces deux objectifs, le rapport
suggère de dépasser les mesures ponctuelles d'incitation
accordées de façon horizontale. Une politique appuyée sur
des incitations sectorielles appropriées est en mesure d'orienter
l'investissement destiné à l'exportation et à la
substitution compétitive aux importations. Dans cette mouvance, le
développement de l'intégration sectorielle est à
rechercher pour améliorer la valeur ajoutée locale contenue dans
les exportations.
Par ailleurs, la recherche d'alliances stratégiques et
de partenariats ciblés sur le plan international devrait constituer une
autre priorité. Le rapport confirme, également, que ces
politiques ne pourront apporter les fruits escomptés qu'en
présence de deux préalables : un environnement compétitif
favorable à l'épanouissement de l'initiative privée et des
mesures de soutien et d'encouragement au déploiement de l'investissement
direct marocain sur le marché international.
39 Politiques économiques et commerce extérieur
« maquette CNCE »modification par G4 Fatma : 04 /03 / 2008
.p.p(8-15)
b. Commerce extérieur et croissance
économique : Nécessité d'une nouvelle dynamique
Le commerce extérieur marocain demeure dominé
par des exportations à faible valeur ajoutée, un déficit
structurel important et des structures géographique et sectorielle
relativement invariables en longue période, tant à l'importation
qu'à l'exportation, avec de surcroît, ces dernières
années, des tendances à l'essoufflement des exportations et au
renforcement du taux de pénétration du marché
intérieur par les importations. Seule une nouvelle dynamique est
à même de renverser ces tendances et permettre au commerce
extérieur d'assurer une contribution positive à la croissance
économique.
La première démarche essentielle d'une nouvelle
stratégie est de faire du développement des échanges
extérieurs et des exportations en particulier un choix fondamental de
politique économique. Il s'avère que le Maroc a
déjà opté pour ce choix en érigeant la croissance
des exportations à un rythme largement supérieur à celui
de ces dernières années comme priorité fondamentale du
plan de développement économique et social 2000-2004.
La stratégie de l'optimisation de l'apport du commerce
extérieur à la croissance devrait, également,
privilégier le marché intérieur. Tous les interlocuteurs
estiment que le marché intérieur marocain, aussi bien au niveau
des biens que des services ou du tourisme ne constitue nullement un levier
susceptible d'appuyer les exportations par des économies
d'échelles.
Le marché intérieur peut améliorer aussi
le commerce extérieur à travers le développement de
l'offre, dans certaines branches comme le matériel agricole, le froid,
certains intrants dans la fabrication des voitures et leur maintenance,
l'intégration du cyclomoteur, le matériel informatique et
bureautique, ainsi que pour l'exportation de certains services comme le BTP ou
des services d'assurance. Stratégie de soutien aux exportations et
développement de l'offre sont les deux composantes de base pour une
nouvelle dynamique du commerce extérieur pouvant contribuer positivement
à la croissance économique.
Cependant, le constat est unanime que les politiques
économiques menées au cours de la décennie 90 ont
ignoré le commerce extérieur, à l'exception de la
poursuite de la libéralisation des importations et la tendance à
la suppression de toute forme de protection pour aller dans le sens des accords
de l'OMC et des zones de libre-échange. Si durant les décennies
70 et 80, des politiques d'incitations sectorielles ont contribué au
développement des investissements et à la croissance des
exportations, force est de constater que les lois de finances de la
dernière décennie ont été neutres vis à vis
des exportations.
Il convient, à cet égard de noter, que la
politique économique fondée sur des mécanismes sectoriels
appropriés d'incitation peut orienter, également,
l'investissement destiné à l'exportation et au
développement de l'offre.
D'abord en privilégiant les secteurs dans lesquels le
Maroc dispose d'avantages compétitifs : les textiles, les produits de la
mer, le tourisme, les mines, certaines branches de l'agroalimentaire et de
l'électronique.
En suite, en renforçant la valeur ajoutée dans
certaines branches de l'industrie
manufacturière par l'intégration ou/et
l'élargissement du marché intérieur, à travers la
maximisation des effets d'entraînement des secteurs
précédemment cités.
Par ailleurs, la conjugaison des efforts du secteur
privé et ceux de l'Etat doit, également, s'orienter vers
l'exploitation des possibilités offertes par la " nouvelle
économie " où le Maroc peut disposer d'avantages
indéniables notamment, au niveau des ressources humaines
Il convient, en outre, de préciser une stratégie
d'alliances et de partenariats ouverte sur un marché international
ciblé à même de permettre l'exploitation des avantages
comparatifs du Maroc.
Sur le plan de la politique monétaire, il est
indiscutable que le financement des exportations a subi l'impact de la
libéralisation du système financier et des taux
d'intérêt. Il appartient aux banques de soutenir les efforts des
exportateurs pour leur assurer les financements nécessaires; l'Institut
d'Emission ne pouvant intervenir que par le refinancement des avances sur
créances nées. Les banques affichent un taux
d'intérêt spécifique pour le papier export. Egalement, il y
a des possibilités de financement en devises sur le marché
international.
Cependant, l'accès à ces financements est
souvent très difficile pour les PME exportatrices et les garanties
importantes exigées constituent un handicap supplémentaire. A ces
deux handicaps s'ajoute-la cherté et la méconnaissance des
instruments disponibles de gestion du risque de change liés à
l'usage des financements en devises.
Il convient de noter par ailleurs que, bien que les
autorités monétaires aient mis en place des mécanismes de
cession à terme de devises et même un marché à
terme, les entreprises semblent désarmées en matière de
gestion de trésorerie en devises et de risque de change
Au totale, les autorités économiques de la zone
M.E.N.A ont orientées leurs projets vers une perspective d'ouverture
pour améliorer leurs compétitivités.
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