2.3 La méthode de résolution des
problèmes
Dans la vie, on raisonne plus en termes d'adéquation que
d'équation.
En effet, la manière dont on aborde un problème et
les méthodes utilisées pour les résoudre importent peu
dès lors qu'une solution efficace est apportée.
Cependant, la nature du problème et les conditions dans
lesquelles il s'est produit déterminent naturellement la meilleure
façon de parvenir à une solution.
Néanmoins, il existe une démarche de
résolution : la résolution de problème par la
qualité. Les causes des problèmes sont
identifiées par une série de questions permettant de remonter
jusqu'à la source en partant des faits. Cette démarche doit
être suivie rigoureusement si on veut résoudre des
problèmes graves dans des unités de travail présentant un
taux de défaut important.
Adopter le point de vue qualité est indispensable à
la démarche de résolution de problème par la
méthodologie qualité. Le point de vue qualité revêt
une très grande importance car il repose sur une démarche
rationnelle.
En effet, par souci de commodité et par simplicité,
nous allons passer en revue quelques points qui jouent un rôle
particulier dans la résolution de problèmes.
?Les outils de la qualité
Ce sont des techniques utilisées dans les activités
qualité, qui permettent de découvrir des problèmes, de
sérier les données, de générer des idées,
d'analyser des indications de résultats.
Citons quelques exemples d'outils d'analyse de
problèmes :
- Le diagramme de PARETO
C'est l'étude statistique d'une distribution de valeurs de
population dont les priorités sont connues.
La distribution de PARETO montre que lorsqu'on analyse certaines
populations statistiques, on constate que :
· 10 à 20 % du nombre des
individus représentent 70 à 90 % de la valeur
totale réalisée ;
· 20 à 40 % en nombre
représente 10 à 25 % en valeur ;
· 40 à 60 % en nombre
représente moins de 15 % en valeur
On appelle souvent ces 3 catégories A,B,
C.
On parle aussi de la loi de 20/80. Dans cette loi, le groupe A
représente 20 % des clients, mais 80 % des ventes de l'entreprise.
Dans une analyse des causes et des effets pour un problème
donné, la règle des 20/80 signifie que 20 % des causes produisent
80 % des effets, il en résulte qu'il faut systématiquement
hiérarchiser les causes pour s'occuper des principales en premier
lieu.
- Le diagramme causes effets ou arbre des causes ou
diagramme en « arête de poisson »
C'est une représentation graphique, visuelle de l'ensemble
des causes ayant pu produire un effet constaté ou un
phénomène donné. Il constitue une recherche
méthodique des causes d'un problème. Cette méthode est
particulièrement efficace lorsqu'elle est pratiquée en groupe.
Elle se déroule en quatre étapes :
Première étape :
Rechercher toutes les causes possibles à partir d'un
problème donné, d'un effet constaté. Rechercher toutes les
idées de causes possibles et les écrire au tableau.
Exemple : Problème posé : « le
café n'est pas bon »
Liste des causes :
· percolateur usagé
· percolateur sale
· qualité du café
· pas de sucre
· eau trop calcaire
· trop serré
· compétence de l'opérateur
· etc.
Deuxième étape :
Classer les causes. Il s'agit maintenant de classer les causes
par famille. Cinq familles sont proposées.
Les cinq M :
· Machines, matériels
· Matériaux, matières
· Méthodes de travail
· Milieu
· Main d'oeuvre
Les 5 M : diagramme en arête de poisson ou
diagramme d'Ishikawa :
Milieu Matériel
Mauvais éclairage Percolateur usagé
Qualité du café
Eau calcaire Dose Compétence
Matières Percolateur sale
Méthodes Main d'oeuvre
Le café n'est pas bon
Troisième étape :
Troisième étape :
Identifier les causes les plus importantes. Il s'agit simplement
de repérer les causes qui paraissent les plus importantes
vis-à-vis du problème analysé.
Quatrième étape :
Vérifier l'importance des causes. A partir de
résultats de la troisième étape, il faut tester le poids
relatif des causes identifiées comme les plus importantes.
On peut alors faire des diagrammes de PARETO, utiliser d'autres
outils, faire des expériences sur le terrain, les observer et en tirer
les conclusions. Cette étape est donc expérimentale.
? L'audit qualité
Il porte sur tout ce qui correspond aux attentes des
consommateurs en amont et en aval de la prestation : la
réservation, l'accès et la signalisation, les extérieurs,
l'accueil et la prise en charge, la prestation, les services optionnels, le
départ du client...
L'analyse de cette grille détermine l'indice
qualité de l'établissement. L'audit permet de s'assurer que
l'organisation de l'établissement fournisseur est telle que les produits
ou prestations (qui peuvent faire l'objet de livraisons successives) seront
livrés exactement conformes à ce qui a été
qualifié ou homologué (= zéro défaut). Le but est
de donner confiance à l'acheteur en garantissant que tout ce qui a
été prévu pour la réalisation du service ou du
produit sera effectué correctement, sans exception d'étapes ou
d'opérations, sans la moindre impasse.
En effet, identifier, maîtriser, mesurer et
améliorer sont les composantes à intégrer dans tout
système de management de la qualité. C'est pourquoi, le processus
d'audit qualité, comme tout processus, doit répondre à
cette nouvelle logique. Il faut auditer pour progresser. Les auditeurs doivent
devenir des vecteurs de progrès à l'écoute de leurs
clients en faisant preuve d'empathie.
Ecouter, analyser, observer, reformuler, synthétiser et
décider sont les nouveaux comportements des auditeurs. Sur la voie
d'excellence, le progrès doit être permanent.
De plus, l'auditeur doit avoir des qualités
personnelles : le sens de l'écoute, la curiosité, la
volonté de comprendre, l'objectivité, la pertinence, l'esprit de
synthèse.
? Le suivant dans le processus (ne
pas transmettre des produits défectueux ou d'erreurs au suivant dans le
processus)
L'entreprise est un réseau de clients-fournisseurs. A
l'intérieur de l'entreprise, chaque service, chaque processus, chaque
individu travaille pour un ou des clients internes et reçoit d'autres
services des informations ou des travaux ou entrée. Ainsi, existe-t-il
dans l'entreprise des réseaux de clients-fournisseurs.
La méthode dite « relation client
fournisseur », utilisant cette constatation,
s'applique à l'entreprise pour :
- faire apparaître les processus,
- identifier les couples de clients et fournisseurs
- clarifier les besoins et fournitures.
C'est une méthode puissante de clarification et de
sensibilisation qui provoque un éclairage nouveau pour les individus,
leur faisant apparaître le sens de leur activité. Elle est source
de simplifications voire de suppression de travaux qui ne servent à
personne.
La méthode consiste, pour un service, une entité,
processus ou un individu à répondre aux questions :
Vers les clients :
- qui sont mes clients ?
- quels sont leurs besoins ?
- sont-ils satisfaits de mes prestations ?
Vers les fournisseurs :
- Qui sont mes fournisseurs ?
- Quels sont mes besoins ?
- Ai-je bien défini mes besoins ?
- Mes fournisseurs connaissent-ils mes besoins ?
Méthode d'analyse et de clarification, elle est aussi
très formatrice pour favoriser une culture d'entreprise tournée
vers le client.
En effet, chacun est responsable de la qualité de ce qu'il
livre au « client ». C'est-à-dire à celui qui
le suit dans le processus. Ce que nous produisons étant la
matière première du « suivant dans le
processus », nous devons faire en sorte que notre travail donne
satisfaction à tous ceux qui interviennent en aval et pas seulement au
suivant immédiat. C'est pourquoi il importe de s'imprégner de
l'idée que le suivant dans le processus est notre client.
« Le suivant dans le processus pour client »
signifie que l'on doit considérer le destinataire des produits ou des
services que l'on a fabriqués ou offerts à un client, et veiller
à lui remettre uniquement des produits sans défaut.
Pour ce faire, chacun doit effectuer son travail avec rigueur
avant de le transmettre à la personne qui le suit dans le processus.
L'autorégulation remplace la régulation externe. On
fait en sorte que le tout soit plus important, et efficace, que la somme des
parties.
C'est dire que l'on pose comme principe systématique,
anti-taylorien, que la capacité d'un groupe à traiter et
résoudre des problèmes est supérieure à la somme
des capacités individuelles.
La communication, essentielle, est à la fois ascendante et
descendante (et, à l'intérieur de chaque équipe
horizontale) et l'information est accessible par tous, y compris au niveau de
chaque poste de travail. On communique autour de la qualité, on met en
valeur, et à l'honneur, les solutions apportées par l'ensemble
des collaborateurs.
? Maîtrise du processus
Un processus est un enchaînement d'actions dans le temps
avec des moyens et selon des règles en vue d'un résultat.
Les principales caractéristiques :
- Ses bénéficiaires, les clients du processus
- Sa finalité, sa raison d'être
- Les produits d'entrées et les exigences
- Les produits de sortie et les exigences
- Ses déclencheurs (aléatoires ou
planifiés)
- Les acteurs qui contribuent à sa mise en oeuvre
- Les moyens mis en oeuvre
- Sa décomposition en quelques grands sous processus
- Ses indicateurs.
La maîtrise des processus est l'évaluation de la
performance des processus, leur maintenance et les actions correctives s'ils
s'éloignent des normes.
Ses objectifs sont :
Visualiser les actions nécessaires dans le temps pour
atteindre un résultat. La non qualité du processus est
constituée de tous les écarts entre le processus optimal
défini et le processus effectivement réalisé.
- Identifier les éventuels « points à
risque » dans la suite d'actions, diminuer le temps de
réaction et le coût de fonctionnement du processus.
- Mieux prendre en compte les attentes des
bénéficiaires et être capable de tenir ses engagements.
- Permettre à chacun de s'impliquer davantage
- Clarifier les rôles et les responsabilités, les
marges de manoeuvre la contribution de chacun dans les prestations fournies
La méthodologie à suivre est la suivante :
1- Analyser le processus
- Caractériser le processus
- Identifier l'ensemble des bénéficiaires
concernés par le processus
- Repérer tous les actions et leurs relations
- Repérer tous les moyens mis en oeuvre
- Identifier globalement les grandes phases du processus (2
à 6 fois)
- Identifier les dysfonctionnements de l'accueil de leur point
de vue.
- Confronter les attentes repérées avec la
stratégie et les moyens du service et veiller à la
cohérence des actions avec les politiques publiques.
- Décrire l'ensemble du processus en précisant
pour chaque étape « qui fait quoi »
comment »
schématisant cette description sous forme d'un
diagramme.
2- Améliorer le processus
- Recueillir l'ensemble des propositions de l'accueil
- En réaliser la synthèse, choisir et justifier
les propositions d'amélioration.
- Décrire les moyens nécessaires et proposer un
planning.
- Faire valider les décisions auprès des
responsables
- Définir les indicateurs de suivi des
améliorations
- Faciliter l'appropriation des modifications par toutes les
personnes concernées.
- Faire connaître les nouvelles règles et points
de vigilance
- Développer les compétences nécessaires
pour le bon fonctionnement du processus de l'accueil.
? Le cycle PDCA (Plan, Do, Check, Act)
Le cycle PDCA connu sous le nom de la roue de Deming est une
méthode qui permet d'exécuter un travail de manière
efficace et rationnelle. Elle comprend quatre étapes :
Prévoir :
déterminer la politique par des objectifs qualité c'est anticiper
par un pilotage préventif en établissant un plan.
Faire : il s'agit de
mettre en oeuvre cette politique et obtenir les résultats
escomptés. Pour se faire, il faut détecter les
dysfonctionnements, voire les anomalies, au niveau du processus de base.
Vérifier : la
mesure renforce le résultat
Réagir : il s'agit de
mesurer et recadrer éventuellement le
« prévoir » et / ou le « faire »
c'est pour éliminer définitivement toute source de non
satisfaction du client en compensant chaque erreur lorsque le problème
est détecté par ce dernier.
Comme la gestion peut se définir comme l'ensemble des
activités nécessaires pour exécuter une tâche de
manière systématique, rationnelle et efficace afin d'atteindre un
objectif, il est important de passer par les quatre étapes
précitées tout en respectant la série du cycle.
En définitive, dérouler le cycle PDCA,
c'est-à-dire établir un plan, le mettre en oeuvre,
vérifier les résultats et prendre des mesures correctives est la
meilleure manière de piloter une activité.
v La prévention de la répétition des
erreurs.
Il s'agit de mettre en place des évolutions
définitives pour éviter la répétition de la
même erreur.
Quelque soit l'activité, maintenir la stabilité des
processus est la condition sine qua non de tout système de production
performant. Mais stabiliser un processus n'est pas chose facile et les
problèmes sont fréquents. Ils peuvent avoir plusieurs
causes :
Ø L'inattention des opérateurs
Ø Une défaillance des machines
Ø La contamination des matières premières
par des corps étrangers
Ø Des erreurs dans l'exécution des
procédures de travail.
Le problème étant susceptible de provoquer des
dégâts, il est essentiel de les trouver des solutions car les
mesures ponctuelles ne suffisant plus pour régler les problèmes.
Une solution n'est véritablement efficace que si elle empêche leur
réapparition. Mais mieux vaut prévenir que corriger.
La solution peut être faite à deux niveaux :
- elle est prospective lorsqu'elle
est assurée par la modélisation la simulation du fonctionnement,
la formation préventive, la maîtrise des procédés et
des processus ; son objectif est de faire en sorte que le défaut ne
se produise pas ;
- elle est active lorsque
le défaut s'étant néanmoins produit, on met en place les
dispositifs qui permettent de constater son apparition et de réagir sans
délai pour le corriger ou l'éliminer et pour en identifier les
causes et agir à leur niveau, il ne faut jamais oublier que le
défaut est un symptôme.
Le contrôle n'apporte pas de valeur, c'est une
dépense à éviter. Si une erreur est possible, elle sera
faite
Par conséquent, il faut empêcher l'erreur, la
déceler dés qu'elle est commise et corriger.
La non-conformité doit devenir impossible par
l'utilisation de dispositions anti - erreur. Autrement dit, il faut faire en
sorte que la conformité s'obtienne d'une façon
systématique en rendant l'erreur impossible.
Le dispositif anti-erreur assure la conformité à
100% et supprime tout contrôle.
Solution immédiate
CLARIFICATION DES CAUSES
Solution systématique visant à prévenir la
répétition
SOLUTION INDIVIDUELLE
MESURES D'URGENCE
IDENTIFICATION DU PROBLEME
Solution
corrective
Solution
systématique
|
- Tout ce qui a un effet négatif sur les processus
suivants
- Tout ce qui est susceptible de provoquer des
dégâts en cas de réapparition
- Pourquoi ce problème ?
- Pourquoi n'a - t-il pas été
détecté dans les processus en amont
- déterminer la cause profonde en procédant par
élimination.
- Proposition d'amélioration en urgence pour le
produit, le processus ou la tâche qui pose problème.
- Plan d'amélioration permanente pour le processus ou
la tâche problématique
- Plan d'amélioration des méthodes de
détection dans les processus ou la phase où le problème
aurait dû être détecté.
- Plan d'amélioration des méthodes de travail ou
des systèmes à l'origine du problème.
|
Figure : Système de prévention de la
répétition des erreurs.
? La démarche de résolution de
problèmes.
Dans la vie, on raisonne plus en termes d'adéquation que
d'équation. Aucune amélioration n'est possible si l'on ne suit
pas la procédure correcte ou si les actions sont menées de
façon désordonnée. Pour concevoir des solutions plus
efficaces (les plus susceptibles d'atteindre le but recherché), il faut
connaître la démarche à suivre.
Le PARA - PROBLEME est une démarche pour
résoudre les problèmes de façon scientifique, rationnelle
et efficace. C'est une stratégie qui permet à chaque individu en
groupe de trouver des solutions aux problèmes les plus difficiles par un
processus logique et structuré.
Poser
1- sélectionner un problème
2- définir le problème et l'objectif
Analyser
3- rechercher les causes possibles
4- vérifier les causes principales
Résoudre
5- rechercher les solutions
6- choisir une solution
Agir
7- mettre en oeuvre le plan d'action
8- suivre l'action
v Une politique de formation et de développement
de l'homme.
Il faut garder à l'esprit que le personnel est une
composante essentielle du système qualité. Le savoir faire de
chacun, la place qu'il occupe dans l'organisation, la façon dont il
perçoit sa participation dont il se sent écouté ont une
très grande importance pour le fonctionnement de l'ensemble.
La gestion de la qualité est dépendante de la
gestion des ressources humaines : recrutement, politique salariale,
organisation valorisante, formation, écoute ... doivent faire l'objet de
la plus grande attention. La richesse de l'entreprise est fondée pour
une grande part sur la compétence et le dynamisme de sa composante
humaine.
Par conséquent, une mauvaise adéquation du
personnel, une mauvaise prise en considération de celui-ci et / ou un
mauvais climat social sont des en travers avérées à une
bonne gestion de la qualité.
- La politique de formation
Dans `TQC ou la qualité à la japonaise »,
Icaoru Ishikawa, affirmait : « on peut dire que la gestion de la
qualité commence par la formation et se termine par la formation ...
L'homme est fondamentalement bon. Plus on l'instruit, plus il est
compétent et digne de confiance. Plus l'instruction et
l'entraînement rendent le personnel formé, plus ce personnel est
capable lui-même de former les autres ».
Ainsi, la formation est à la base de la démarche
qualité, elle a accompagné les plans d'actions sur ses trois
axes : axe métier, axe structurel et organisation puis axe
management et animation. Sur l'axe métiers, la formation et
l'entraînement ont pour but d'amener le personnel à utiliser les
méthodes et outils dites de la qualité dans l'exercice quotidien
de leur métier, rationalisant ainsi leurs activités supprimant
l'à peu près.
Sur l'axe structurel et organisation, la formation permet de
remplacer le système D par le professionnalisme, de formaliser des
règles acceptées de tous (standard de performance,
procédures de modifications), supprimer les chapelles.
Et sur l'axe management et animation une formation adaptée
et orchestrée avec les évolutions (animation de groupes, conduite
de réunion, techniques de communication ...) permet une transformation
culturelle à tous les échelons.
En effet, pour être responsable de la qualité de
leurs activités, les acteurs de l'entreprise doivent savoir :
- ce qu'ils ont à faire,
- comment le faire,
- pourquoi,
- quels sont les rapports avec les autres,
- comment réagir.
Dans l'ignorance, des non conformités sont
générées en toute bonne foi.
Quelques principes concernant la formation :
L'effort de formation doit être adapté,
c'est-à-dire correspondre aux besoins à court terme. Ce qui est
enseigné doit trouver son application immédiate :
Les plans de formation doivent accompagner les plans
d'actions.
A plus forte raison, la pratique des enseignements
dispensés ne doit pas être entravée par l'organisation car,
alors les dysfonctionnements apparaissent en pleine clarté et soulignent
l'incapacité du management à les résoudre ;
- une technique, une matière enseignée à
un échelon de la hiérarchie doit être connue et
appréciée des échelons supérieurs pour que le
dialogue soit possible et la pratique encouragée ;
- le renforcement du savoir faire de l'encadrement quant
à l'animation des équipes est un passage obligé pour la
réussite de la démarche, il sera ainsi valorisé et ne
craindra pas de voir son rôle de « chef »
disparaître ;
- la formation est à gérer soigneusement :
objectifs / résultats
- une action de formation pour un individu ou une
équipe doit être définie par un objectif clair et si
possible mesurable. Après l'action, un bilan est à faire pour
comparer résultat et objectif.
En résumé, nous pouvons dire que le futur d'une
entreprise est lié au niveau de formation du personnel car pour
participer, pour être responsable, il faut comprendre la formation peut
amener le personnel au niveau de compréhension et de compétences
adéquates.
Le développement de l'homme
Francis Icher disait « l'homme porte en lui tous les
chefs d'oeuvre ».
En effet, la gestion de la qualité est une oeuvre
humaine : elle nécessite pour le personnel intelligence, savoir
faire et la connaissance du but poursuivi. C'est ainsi que le salarié
doit devenir un acteur responsable. Dans un cadre bien défini, il doit
prendre des initiatives, oeuvrer avec intelligence dans l'accomplissement de sa
tâche et faire connaître, aux niveaux supérieurs et
latéraux, les informations captées qui peuvent être utiles
à d'autres.
Au centre de la démarche qualité c'est l'homme
qu'il faut conduire vers le changement et la responsabilisation pour qu'il
retrouve pleinement son goût naturel de bien faire et pour que sa
conscience professionnelle s'exerce d'une façon bénéfique
orientée sur la qualité de son travail, le bon fonctionnement de
son équipe et finalement la satisfaction du client. Ceci implique un
changement dans la conduite des hommes : davantage de confiance et de
participation.
D'ailleurs, la qualité du service dépend tellement
de l'attitude du personnel que l'organisation n'est pas en mesure de la
maîtriser facilement. Après tout, qu'est ce qui peut motiver le
personnel à faire des efforts pour entrer dans une spirale d'interaction
positive. Quel est son intérêt ?
Cette attitude positive est essentiellement
déterminée par trois facteurs :
1- La motivation du personnel
A-t-il la possibilité d'agir selon sa motivation sans
être trop sous pression ?
Les conditions permettant d'installer un climat et une motivation
nécessaires pour libérer l'énergie de chacun
sont :
- créer un climat de confiance d'où la peur est
absente ;
- accorder du temps, de l'aide et des ressources ;
- mettre en phase les systèmes de récompense ou
de reconnaissance avec les performances, permettre à chacun de
répondre à la question : « Que dois je faire pour
être mieux payé, ou promu ?
- le système d'incitation recourt à la
récompense plutôt qu'à la sanction.
En un mot, la direction doit créer un contexte où
il est dans l'intérêt de chacun d'être à
l'écoute du client. Ceci aura pour effet d'avoir un impact positif sur
la définition de son poste, de sa carrière, de ses
responsabilités, de son estime de soi et de son développement
personnel.
2- Le contexte ou le climat de
l'organisation.
Comment le travail est il organisé ? Les objectifs
sont ils clairs et motivants ? Dispose t-il des ressources
nécessaires ? Le climat de l'unité de travail est
influencé par un certain nombre de facteurs que nous allons examiner
successivement.
Définir des objectifs et communiquer
Vision claire et culture forte permettent aux dirigeants de
donner des orientations précises et des objectifs stimulants non
seulement sur le plan financier et de l'efficacité, mais
également en termes de prestation et de résultats perçus.
Le plus difficile reste de les communiquer et de convaincre le personnel du
bien fondé de ces orientations. Et pour ce faire, sa participation et
son implication sont essentielles à tous les niveaux.
Les responsables doivent faire du prosélytisme, motiver et
convaincre en allant sur le terrain et en appliquant à eux - même
ce qu'ils prêchent. « On apprend davantage de l'observation que
de la conservation ». Ainsi comme le comportement des responsables
est sans cesse observé, c'est bien de cette façon qu'ils peuvent
inculper leurs valeurs, leur vision, leurs principes.
Responsabiliser et guider
Responsabiliser l'employé en contact avec le client
implique de le laisser faire son travail sans constamment intervenir et le
surveiller. On doit lui faire confiance et le respecter. Il doit être
encouragé et rassuré, et non pas réprimandé et
critiqué.
Néanmoins, il est du ressort des responsables de les aider
à comprendre le processus plus large dans lequel les tâches
spécialisées et ponctuelles auxquelles ils les focalisent
s'inscrivent.
Aussi, la responsabilisation nécessite en parallèle
des filets de sécurité et une certaine discipline des
opérateurs.
Mesurer et rendre compte
Vous ne pouvez rendre une personne responsable de ce qu'elle fait
que si elle dispose d'objectifs clairs, que si elle peut mesurer les
résultats de son travail et ajuster son activité au moyen des
compétences et des outils appropriés.
Exprimer son accord sur les résultats à atteindre
signifie s'engager à tenir ses promesses. La responsabilisation implique
de passer de la surveillance à l'auto - discipline. Aussi faut il
mesurer, enregistrer et publier la performance pour permettre à chacun
d'évaluer les résultats.
Les mesures peut être `physiques » (enquête
de clientèle, « baromètres de satisfaction »
des clients, systèmes de suivi de la qualité et de
l'efficacité) ou financières (budgets, analyse des coûts,
audits). Dans les deux cas, si les critères sont transparents et
clairement négociés, le personnel ne peut que respecter son
engagement et fournir ce qui a été convenu.
Donner du feed - back et reconnaître les
mérites
Pour créer un contexte positif, les responsables doivent
distinguer et récompenser le personnel qui réagit positivement
à une exigence inhabituelle du client ou qui assure une prestation qui
dépasse ses attentes. On peut le faire de multiples focus : par une
réaction immédiate (une bourrade sur l'épaule), par une
reconnaissance publique (nomination comme meilleur employé du mois ou de
l'année, voyages, primes, ...).
Les blâmes, par contre, doivent concerner les actes et les
processus et non les personnes directement.
Concevoir des postes et responsabiliser les
structures
Il est très important, pour permettre au personnel de
contact d'avoir une meilleure interaction et ravir éventuellement le
client, d'organiser les postes de façon à faciliter leur action
et lever tout obstacle organisationnel. Ceci nécessite une structure
plate et non bureaucratique permettant les échanges d'informations
à l'horizontale (feed - back du client, communication transversale,
élargissement et enrichissement des tâches), des outils et des
systèmes appropriés, l'occasion de faire des expériences
originales (équipes d'amélioration, rotation des tâches),
etc.
Développer le travail d'équipe et la
coopération
L'esprit et le travail d'équipe auront un impact
très positif sur le climat, car ceux qui sont en contact avec la
clientèle ont besoin de ceux qui restent à l'arrière
(cuisiniers par exemple). Le travail d'équipe sera optimisé si
les responsables soulignent clairement l'importance d'une forte orientation
client, aussi bien auprès de ceux qui sont en interface que de ceux qui
sont en support à l'arrière.
Recruter et promouvoir
Un employé « moyen » n'a pas envie
d'aller au-delà des attentes du client. Pour cela, l'entreprise a besoin
d'un personnel bien formé et compétent avec un fort
intérêt pour son travail.
Il faut donc recruter de bons professionnels, les former et les
responsabiliser, puis établir un certain contrôle grâce
à des mesures internes ou externes clairement visibles.
Ces mesures incluent une politique de promotion interne. La
clé du succès est d'obtenir une bonne adéquation entre le
candidat et le poste.
Former et développer
Une fois que le personnel a reçu la formation requise, les
responsables devraient le laisser faire son travail.
Le développement personnel nécessite de mieux se
connaître et se perfectionner. Cette découverte s'effectue avec
les autres à travers les autres. Les cercles de qualité, les
groupes d'amélioration de la qualité deviennent des outils
puissants de détection des besoins et de potentiels.
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