La grève dans le transport maritime en Côte d'Ivoirepar David GBENAGNON Université catholique de l'Afrique de l'Ouest - Maà®trise en droit carrières judiciaires 2008 |
CONCLUSIONLa grève est devenue une constante de nos sociétés contemporaines, l'aléa social est une réalité bien définie et prise en compte par les acteurs du transport maritime. Ces derniers doivent faire face à de telles perturbations qui pour la plupart du temps apparaissent comme brusques et génératrices de pertes financières et autres préjudices. Les ports, armateurs et autres auxiliaires du transport doivent se concerter pour éviter une paralysie sociale, la concertation doit apparaître comme un préalable à tout déclenchement d'un conflit social et ce, afin d'assurer un service minimum en temps de grève pour la pérennité des activités portuaires. Le port y trouvera son compte et ne sera pas délaissé par les transporteurs au profit d'un autre ; les auxiliaires du transport maritime et, notamment les manutentionnaires « redoreront leur blason » souvent terni par des conflits sociaux internes, les armateurs, en favorisant une certaine harmonie sociale, placeront une confiance dans les ports touchés et permettront, espérons le, un regain de fiabilité à nos différents ports . Les ports, principales victimes des mouvements sociaux, sont devenus des « entreprises ». A heure où l'on évoque le développement du partenariat entre les autorités portuaires et les investisseurs privés, il est important de prendre en compte ces sujétions sociales. Les directeurs des ports doivent être des personnes avisées et encourageant le dialogue social afin de prévenir d'éventuels conflits. En effet, il ne faut plus voir aujourd'hui les ports comme des services administratifs de l'Etat, mais comme des pôles de développement économique indispensables pour le pays, et ce, dans un contexte concurrentiel international très rude. Les différents acteurs du transport maritime doivent intégrer ces paramètres afin de faire prospérer l'activité maritime dans l'hexagone et relancer la marine marchande ivoirienne, trop souvent discréditée par ces incertitudes sociales, et son manque d'adaptation aux exigences du commerce maritime international. Cependant, il est vrai que le droit de grève est confronté à la liberté du commerce et de l'industrie, ces deux paramètres constitutionnellement reconnus sont antinomiques et il est délicat comme nous avons pu le constater dans les développements précédents de trouver un juste équilibre entre ces considérations ; cela, M. Paniol, dès 1894, l'avait bien compris en constatant que la « grève est un droit contraire au droit ». Mais comme a pu l'écrire M. Simon «le droit accomplit l `une de ses missions les plus nobles lorsque par sa fermeté il contribue à créer un climat de paix sociale et de civilisation nécessaire aux activités portuaires »158(*). * 158 P. Simon : « Etat de la jurisprudence française sur les incidents sociaux affectant les navires au port », DMF 1985, p. 259. |
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