Conclusion.
La contribution des ressources forestières à
l'environnement ne fait plus de doute quelconque. Leur rôle en
matière de régulation écologique et de biodiversité
justifie la nécessité de leur conservation dans
différentes parties du monde. Au Bénin, il existe en dehors des
forêts classées et celles dites sacrées, deux grandes
réserves de biosphères communément appelées Parcs
Nationaux. Il s'agit du Parc national de la "Pendjari" et du
Parc National du "W". Ces deux Parcs sont situés dans
le Nord du Pays.
La présente étude s'est
intéressée au Parc National de la Pendjari situé dans le
NordOuest du pays. En effet, vue que les jeunes ne s'adonnent pas aux
activités surtout culturelles comme l'artisanat local et autres qui
peuvent quant même leur rapporté de l'argent avec l'essor
touristique du parc, vue également que les populations riveraines,
malgré les avantages que leur procure la gestion participative
continuent de détruire les ressources naturelles de la Réserve,
nous nous sommes posé une série de question à savoir : les
populations riveraines sont-elles conscientes du rôle écologique
que joue la RBP ? Ne se pose t-il pas un problème d'éducation
environnementale ? Ou du moins, ne serait-il pas utile d'attirer l'attention
des jeunes sur l'importance écologique de la RBP ? Quelle perception
ont-ils par rapport à la RBP ? Le Parc n'a qu'un rôle
socio-économique pour elles ? La jeunesse est-elle réellement
prise en compte ? Ainsi, l'hypothèse que la prise en compte des
perceptions des acteurs de l'environnement de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari permet de dégager des activités
de jeunesse favorables à la conservation des ressources naturelles.
L'objectif général de cette étude est de contribuer
à l'Education Environnementale des jeunes, en vue de la conservation des
ressources naturelles de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari.
De façon générale, il ressort de cette
étude que l'importance de l'éducation environnementale est une
évidence car tous les acteurs s'accordent là dessus. Des actions
d'éducation environnementale ont même été
menées par la Direction du Parc. Mais elles restent insuffisantes et
méritent d'être reprises et intensifiées surtout à
l'endroit des jeunes. Par ailleurs, il apparaît que l'Education
Environnementale doit conduire à l'initiation des jeunes aux
métiers que nous appelons environnementaux. Car, aujourd'hui, il semble
nécessaire d'accompagner l'éducation environnementale
d'activités de jeunesse génératrices de revenus. Parce que
les jeunes, bien qu'en reconnaissant la nécessité de
l'éducation
environnementale, suggèrent la création pour
eux, des conditions favorables au développement des activités
génératrices de revenus. Pour eux, l'Education Environnementale
doit être soutenue par des activités génératrices de
revenus. Car, à la lecture des différents discours, on
s'aperçoit qu'ils pensent que les activités qu'ils mènent
ne sont nécessaires qu'à cause de leur aspect économique.
Le lien écologique entre la promotion de ces activités et le parc
est inexistant pour eux. C'est-à-dire qu'ils perçoivent la
nécessité de la protection des ressources naturelles de la RBP
non pas parce qu'elles contribuent à l'équilibre
écologique mais, parce qu'elles leur donnent à manger. Autrement
dit l'engagement des jeunes aujourd'hui et des populations riveraines en
général, dans les actions de protection des ressources naturelles
de la RBP, en dehors des considérations culturelles, s'explique ou du
moins, est subordonné à l'intérêt financier qu'ils
en tirent. Ce qui, à notre avis est très dangereux pour la
conservation durable des ressources naturelles de la RBP. Car, lorsque
l'intérêt financier accordé aux ressources du parc par les
jeunes disparaîtra, il va sans dire que la RBP n'aura plus d'importance
pour eux, parce qu'elle serait vide de ressources naturelles. Ainsi, pour
pallier à ce drame, il urge d'éduquer les jeunes de sorte
à développer en eux, en dépit des réflexes
culturels et économiques, des réflexes écologiques.
D'ailleurs, à part les responsables de la DPNP,
très peu de personnes perçoivent l'objectif écologique
visé par la protection de Ressources Naturelles en général
et de l'éducation environnementale en particulier. La plupart des
interviewés, même les enseignants, ne perçoivent que les
aspects socio-économique et culturel de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari. Cet aspect de la question nous a paru
déterminant dans l'échec des actions menées par le service
de la promotion touristique et de l'éducation environnementale de la
DPNP. De même une éducation environnementale qui n'est pas
soutenue par la promotion des activités génératrices de
revenus nous semble ne pas avoir beaucoup de chance de réussite. En
conséquence, nous proposons la prise en compte de la filière
culture à travers l'animation socioculturelle notamment pour les
villages Tanongou et Batia. Car par l'animation socioculturelle, on peut
à la fois faire de l'éducation environnementale et la promotion
des activités de jeunesse génératrices de revenus
(métiers de l'environnement). Les attaques aux ressources naturelles
ayant continuées malgré la gestion participative, il nous semble
que l'éducation environnementale, plus que jamais, apparaît
nécessaire pour la conservation durable des Ressources Naturelles de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari.
Suggestions.
Nous pensons que la réussite de l'éducation
environnementale dépend de la perception des différents acteurs
qui interviennent dans le processus de l'éducation environnementale.
C'est pourquoi, la première action qui nous semble primordiale est
l'établissement d'une collaboration entre trois niveaux distincts : la
DPNP, la Circonscription Scolaire (et à une échelle
élevée la Direction Départementale de l'Enseignement
Primaire et Secondaire (DDEPS)) et les ONG spécialisées dans le
domaine. Cette collaboration sera établie par la DPNP et permettra une
harmonisation des objectifs. Cela est très capital parce que tant que
les objectifs ne seront pas les même pour chaque acteur de chaque niveau,
les actions d'éducation connaîtront toujours d'échec. Dans
cette collaboration qui doit être nourrit par une relation franche, la
DPNP se chargera de fournir les thématiques et de suivre leur mise en
oeuvre et réalisation (suivi et évaluation). La DDEPS par le
biais de la Circonscription Scolaire, et les ONG se chargera de la
réalisation ou du développement de chacune des
thématiques. La Circonscription Scolaire aura pour cible les
scolarisés. Nous incluons dans la Circonscription Scolaire le niveau
secondaire. Ce sera une synergie d'action entre le secondaire et le primaire.
Les ONG auront pour cibles les non scolarisés ou les
déscolarisés parce que leurs actions sont souvent
orientées vers les villages. Dans ce cadre, la DPNP intensifiera sa
collaboration avec les ONG spécialisées dans le domaine telle que
l'ONG Action et Développement de Tanguiéta par exemple. Mais les
actions devront commencer par des villages comme Tanongou et Batia compte tenu
de leur position stratégique qui favorise le tourisme, qui permet
à son tour la création de petits emplois aux jeunes.