VI- ECONOMIE
Le Burkina Faso est un pays en voie de développement.
Une situation qui s'explique en partie par la faiblesse des ressources
naturelles, et de celles des prix de ces ressources naturelles sur le
marché mondial, l'aridité des sols et l'absence de mise en valeur
durant la période coloniale, la démographie. L'agriculture
représente 32% du produit intérieur brut et occupe 80% de la
population active. Il s'agit principalement d'élevage mais
également, surtout dans le Sud et le Sud-Ouest, de culture de sorgho, de
mil, de maïs, d'arachides, de riz.
Dominée par le coton, dont le pays est le premier
producteur en Afrique avec 700 000 tonnes en 2006 principalement
tournées vers l'exportation, l'économie résiste tant bien
que mal à la chute des cours mondiaux.
Le chômage entraîne un fort taux
d'émigration : par exemple, trois millions de Burkinabé vivent en
Côte d'Ivoire. Selon la Banque Centrale des États de l'Afrique de
l'ouest, ces migrants rapatrient chaque année des dizaines de milliards
de francs CFA au Burkina Faso. Depuis les expulsions du Ghana en 1967, cette
situation provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La
dernière crise remonte aux événements de 2003 en
Côte d'Ivoire qui ont entraîné le retour ponctuel de 300 000
migrants. Le tiers de la population du pays vit en dessous du seuil de
pauvreté. L'aide internationale contribue également pour une
grande part à l'activité économique du pays. Il convient
par ailleurs de citer quelques productions minières : cuivre, fer, zinc
et surtout or dont la production s'intensifie depuis 2008 avec l'installation
de plusieurs entreprises minières canadiennes et américaines.
La monnaie est le franc CFA, divisible en 100 centimes,
émis par la Banque Centrale d'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Il a
été dévalué de 50% en 1994. À la veille de
la dévaluation était créée à Ouagadougou
l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) groupant
le Bénin, le Burkina, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le
Sénégal et le Togo, à laquelle s'est jointe la
Guinée-Bissau en 1997. Ces pays, qui visent à une
intégration régionale, ont abaissé leurs droits de douane
de 60% en 1997 sur un certain nombre de produits, contre 30% lors de la
création de l'UEMOA.
Le Burkina exporte surtout du bétail, du coton, des
noix de karité (beurre végétal qui entre notamment dans la
composition du chocolat) et de l'arachide. La balance commerciale est
déficitaire, car le pays importe tous ses produits pétroliers,
métalliques et ses machines. En rendant compétitifs ses produits
alimentaires et son bétail, la dévaluation du franc CFA a
favorisé le Burkina dans ses exportations vers la côte, et
même sur le marché international pour le coton et l'or. En 2001,
les importations étaient de 788,4 millions de dollars, contre 188,2
millions de dollars pour les exportations. La France, l'Italie, l'Allemagne et
la Côte d'Ivoire sont les principaux partenaires commerciaux.
Quelques données économiques :
* Produit Intérieur Brut PIB : $7,136 milliards
(2007 -Québec -Institut de la Statistique)
* Produit Intérieur Brut PIB par habitant : $483
(2007 -Québec -Institut de la Statistique)
* PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA) : $1185
(2007 -Québec -Institut de la Statistique)
* Produit Intérieur Brut (PIB) - Taux de croissance
réelle : 3,50 % (2006)
* Taux d'inflation (indice des prix à la
consommation) :6,40 % (2006)
* Exportations: $835 millions (2007 -Québec
-Institut de la Statistique)
* Importations: $1745 millions (2007 -Québec
-Institut de la Statistique)
VI- INFRASTRUCTURES
La faiblesse des infrastructures est un des principaux
obstacles au développement du Burkina Faso et à sa
capacité d'attirer les investissements étrangers. La
problématique se pose en matière de qualité, de
coût, de fiabilité et de disponibilité des infrastructures
de transport, d'électricité, d'assainissement, d'eau et de
télécommunications. La position enclavée du Burkina Faso
impose également une problématique régionale, étant
donné que les marchandises transitent par les ports du Bénin, de
Côte d'Ivoire, du Ghana ou du Togo.
Le réseau routier a une longueur totale de 61 366
kilomètres (km), dont 2 868 km seulement sont bitumés. Des
investissements importants ont été faits ces dernières
années, ce qui a permis l'amélioration des routes et a
favorisé le développement du transport routier. Les grands axes
vers les principaux ports sur la côte ouest africaine et les autres
capitales de la région UEMOA sont donc relativement bien desservis. En
ce qui concerne le transport ferroviaire, la seule ligne est celle qui relie
Abidjan à Ouagadougou et Kaya. En 1995, la ligne a été
placée sous la gestion de la Société internationale de
transport africain (SITARAIL), dont l'entreprise française
Bolloré est le principal actionnaire. Après l'arrivée de
SITARAIL, qui avait prévu un investissement de CFA 40 milliards ($96
millions) sur la ligne, le trafic ferroviaire de marchandises a presque
doublé pour atteindre 760 000 tonnes en 2005, dont 81 pour cent sont des
importations en provenance de la Côte d'Ivoire. Malgré les
perturbations de trafic causées par le conflit en Côte d'Ivoire en
2002, le groupe Bolloré a consenti un apport financier de 1,5 million
pour sauver la société qui a repris le trafic en 2003.
Les infrastructures aéroportuaires sont peu
développées, aussi bien en ce qui concerne le transport de
passagers que le fret. L'aéroport de Ouagadougou a une capacité
limitée et enregistre un trafic annuel de passagers d'environ 140 000
personnes. Peu de compagnies aériennes desservent l'aéroport de
Ouagadougou, particulièrement en ce qui concerne les vols
transcontinentaux. Le fret embarqué n'était que de 1 500 tonnes
en 2006, avec un fret débarqué de 3 000 tonnes. L'aéroport
ne dispose pour le moment pas d'infrastructure d'entrepôt
frigorifié. Le gouvernement envisage la construction d'un nouvel
aéroport à Donsin à l'horizon 2011, avec une
capacité d'accueil de 1,5 millions de passagers par an. Une
deuxième phase d'extension est prévue entre 2015 et 2017 et
comporterait la construction d'une bretelle de voie ferrée, d'une zone
franche, l'érection d'un complexe hôtelier et de commerce, ainsi
que la réalisation d'études de faisabilité d'une
deuxième piste d'atterrissage.
Les infrastructures de télécommunications se
sont sensiblement améliorées ces dernières années
suite à l'ouverture du secteur à l'investissement privé et
à la privatisation de l'Office national des
télécommunications (ONATEL) en 2006. La téléphonie
fixe représente un total de près de 100 000 lignes, couvrant 251
villes et localités. Le coût d'un appel fixe-fixe a baissé
de CFA 142 ($0,34) par minute en 2000 à CFA 25 ($0,06) en 2008,
en-dessous du coût en Côte d'Ivoire et au Mali. Le prix des appels
internationaux est légèrement inférieur à ceux au
Mali et au Niger, mais reste de loin supérieur au tarif en vigueur au
Ghana.
La téléphonie mobile et l'accès Internet
se sont également bien développés ces dernières
années. Le Burkina Faso a accordé trois licences de
téléphonie mobile : une pour l'opérateur historique ONATEL
et deux pour les sociétés privées Airtel et Telecel. Des
améliorations technologiques ont également été
réalisées récemment, comme l'installation d'un
réseau de fibre optique entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire,
le Mali et le Togo ainsi que l'amélioration de la largeur de bande pour
la transmission de données. L'offre de produits Internet s'est
améliorée avec le lancement de services ADSL, et il existe
aujourd'hui sept fournisseurs d'accès aux particuliers.
Les investisseurs continuent de faire face à des
contraintes majeures en ce qui concerne les infrastructures électriques.
Selon l'évaluation du climat des investissements de 2006 de la Banque
mondiale, 62 pour cent et 72 pour cent des entreprises dans l'industrie et
l'hôtellerie estiment que la fourniture en électricité est
une contrainte majeure ou très sévère. Les
problèmes se posent tant au niveau des coupures de courant, qu'au niveau
des variations de tension et des prix élevés pour
l'électricité à usage industriel.
Le Burkina Faso dispose d'un potentiel hydro-électrique
faible, et la capacité totale installée est de 220
mégawatts (MW), ce qui est largement inférieur à la
demande. Pour compléter ses besoins, le Burkina Faso importe 20 pour
cent de sa demande totale d'électricité de la Côte d'Ivoire
et du Ghana. Une interconnexion des réseaux a été
réalisée en 2001 de la Côte d'Ivoire jusqu'à Bobo
Dioulasso. La ligne de haute tension devrait être prolongée sous
peu entre Bobo Dioulasso et Ouagadougou avec le soutien de la Banque
mondiale.
En dehors des principales zones urbaines,
l'électrification est extrêmement limitée et la grande
majorité des zones rurales reste sans aucun accès à
l'électricité. Le taux de couverture est actuellement d'environ
18 pour cent de la population. De même, la majorité des
opérateurs miniers opèrent exclusivement sur la base de leurs
propres systèmes de génération.
Le Burkina Faso, conscient de son retard économique,
s'est engagé dans un processus de réformes structurelles visant
à promouvoir le développement du secteur privé et des
capacités de production, en vue de réduire la pauvreté,
d'augmenter le niveau de vie et d'atteindre les objectifs de
développement du millénaire. Le potentiel existe pour attirer un
niveau plus élevé d'IED dans le futur et faire en sorte que
ceux-ci contribuent au développement durable du pays. Le Gouvernement a
lancé des réformes structurelles et institutionnelles dans cette
perspective. Les chapitres à venir se proposent d'examiner les efforts
d'amélioration du climat des affaires et d'attractivités des
capitaux étrangers ; cet examen sera assorti de recommandations.
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