CHAPITRE IV : CADRE
INSTITUTIONNEL DE PROMOTION DES INVESTISSEMENTS
I- CADRE INTERNATIONAL ET
TYPOLOGIE DES IED
1) Cadre international des
IED
Le Burkina Faso ne dispose à l'heure actuelle ni d'une
stratégie spécifique d'attraction des IED, ni d'une institution
chargée de la promotion du pays auprès des investisseurs
étrangers et de leur accueil. Le Gouvernement a cependant
décidé récemment de mettre en place une agence de
promotion des investissements (API), dont les objectifs principaux seront de
promouvoir l'image du pays à l'étranger, d'attirer les IED et de
maximiser leur impact sur le développement. Dans le même temps, il
a été décidé de mettre en place un conseil
présidentiel pour l'investissement (CPI), avec pour tâche
principale de favoriser l'amélioration du climat des affaires.
Au vu des choix qui s'offrent aux multinationales dans leurs
décisions de sites d'implantations, la vaste majorité des pays
ont mis en place des structures de promotion et d'accueil spécifiques
aux investisseurs étrangers. Ces structures ont pour tâches
principales la promotion de l'image globale du pays auprès de la
communauté internationale des investisseurs, le ciblage d'investisseurs
potentiels, l'accueil et le suivi.
Certaines ont des mandats plus étendus qui peuvent
toucher à l'amélioration du climat des affaires, la gestion de
zones franches, la promotion des exportations ou la gestion administrative de
certains aspects liés aux investissements étrangers (licences,
incitations).
En plus d'une agence nationale de promotion des
investissements, certains pays comme le Brésil, l'Ethiopie ou le Viet
Nam ont également mis en place des institutions de promotion des IED au
niveau des régions. Bon nombre de ces API sont membres de l'association
mondiale des agences de promotion de l'investissement (AMAPI), qui regroupe 228
membres dans 156 pays.
La volonté de la majorité des pays de mettre en
place des API reflète aussi bien la concurrence pour attirer les IED que
le potentiel de développement lié à ces derniers. Les
bénéfices escomptés des IED touchent à la
création d'emploi, au développement industriel et des services,
à la diversification de l'économie, aux transferts de technologie
et de savoir faire, à l'intégration dans le commerce mondial ou
encore au financement d'infrastructures. L'ensemble de ces
bénéfices ne sont cependant pas présents dans tous les
investissements étrangers, et des coûts liés aux IED
peuvent également se manifester, que ce soit pour l'environnement, la
concurrence ou le développement d'entreprises nationales.
Dans l'ensemble, les IED sont une source majeure de
développement économique et la quasi-totalité des pays du
monde cherchent à les promouvoir, de manière
générale ou sélective. En 2007, les flux mondiaux d'IED
ont atteint $1 833 milliards (tableau III). Une part importante de ces
flux représente des investissements entre pays industrialisés,
qui ont attiré $1 248 milliards d'IED, soit 68 pour cent du total. Les
économies en développement ont néanmoins
bénéficié de flux d'IED de $586 milliards. L'Asie reste la
principale destination parmi les pays en développement, alors que les
IED en Afrique ne représentaient que $53 milliards en 2007. Qui plus
est, les IED vers l'Afrique sub-saharienne ne s'élevaient qu'à
$30,6 milliards. Ceci représente moins de 2 pour cent du total, alors
que la région compte 11,5 pour cent des habitants de la planète.
Les PMA, de leur côté, avaient attiré $13,4 milliards d'IED
en 2007, soit 0,7 pour cent du total.
Tableau 2 : Flux
entrants d'IED par région, 2004-2007
Source : CNUCED
Si les flux d'investissements sud-sud ont pris de l'importance
au cours des dernières années (CNUCED, 2006), les pays
industrialisés restent la principale source de flux sortants d'IED, avec
85 pour cent du total en 2007. Les raisons qui poussent les entreprises et
entrepreneurs à investir à l'étranger sont nombreuses,
quoique toujours sous-tendues par la recherche de profit. Une
compréhension élémentaire de ces motivations est
nécessaire à une agence de promotion des investissements. Chaque
pays peut en effet espérer attirer certains types d'investissements plus
que d'autres en fonction de ses caractéristiques propres et de son stade
de développement. Le travail de l'API doit donc être adapté
aux circonstances nationales. Cette nécessité appelle donc une
typologie de base des IED, qui est proposée ci-dessous.
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