III.1.2. La politique de la
production et de la commercialisation
En matière de production et de commercialisation, le
Projet ne s'est pas appuyé sur des études de planification. La
production devrait simplement répondre au deuxième
objectif : celui de participer à la réduction du
déficit alimentaire de la ville de Kinshasa.
En première analyse, il ressort que les limites de
l'action du Projet n'ont pas été définies. Il fallait
tenir compte de certains paramètres à savoir :
- évaluer les besoins alimentaires de la ville de
Kinshasa pour déterminer le déficit total et ainsi
déterminer la marge d'intervention du Projet ;
- étant donné que les principales cultures
vivrières pour la ville de Kinshasa sont le manioc, le maïs et le
riz, choisir laquelle des variantes serait la plus rentable ;
- déterminer les coûts et avantages que cela
procurerait aux fermiers pour justifier le premier objectif ;
- fournir des garanties de conservation par un bon stockage et
un conditionnement adéquat ;
- mener des études sur la nature du terrain pour
déterminer quelles sont les cultures qui seraient les plus avantageuses,
c'est-à-dire qui présenteraient un coût de production
faible mais une marge brute élevée.
Quant à la commercialisation, elle visait uniquement le
marché de Kinshasa. Ici aussi il fallait tenir compte de :
- l'impératif du transport : la viole de Kinshasa
est un peu mieux lotie en matière de transport. Le Projet a mis à
la disposition des fermiers les moyens de transport. Il fallait à
présent déterminer le coût de ce transport et son influence
sur les prix de revient ;
- évaluation de l'importance de la
concurrence ;
- détermination des normes à respecter en
matière de conditionnement et veiller sur la qualité. Etudier les
lois de l'offre et de la demande.
La politique du PIFK en matière de production et de
commercialisation a été beaucoup trop simpliste. On a choisi de
cultiver la manioc parce que c'est une culture qui pousse sur tous les sols et
que c'est la culture la plus consommée à Kinshasa. L'étude
du marché n'a pas été réalisée étant
donné que la structure des prix est inexistante en RDC et que les prix
se déterminent selon la loi de l'offre et de la demande.
En fin de compte, il n'existe pas de prévision en
matière de production ou de bénéfices probables attendus.
C'est ainsi qu'il a été presque impossible de déterminer
les écarts et de trouver les moyens de les corriger. On peut comprendre
cet aspect dans la mesure où le Projet n'est pas une
société de production ordinaire mais plutôt une structure
devant aboutir à l'implantation agricole d'une communauté de
personnes.
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