Approche d'analyse sur la gestion de la communauté des fermiers de Bankana (COFEBA) par le projet d'implantation des fermiers de Kinshasa (PIFK) 1986-1990( Télécharger le fichier original )par Aubain Lusundji Biasala Académie des sciences de développement Kinshasa - Licence en économie appliquée 2002 |
III.1.1.2. Contraintes relatives aux projets d'implantation« Les programmes d'implantation rurale semblent être particulièrement sujets à des problèmes en raison de conflits d'intérêt entre les nouveaux arrivants et la population locale ou des données inadéquates à partir desquelles il faut planifier des environnements mal connus »((*)2). Les projets d'implantation constituent un cas exceptionnel de projet de développement. Ici, la problématique du développement revêt plusieurs aspects : économique, social et culturel. Les individus sont appelés à faire souche dans ce nouveau milieu. Le dictionnaire Robert Micro Poche((*)1) définit le verbe implanter comme le fait d' »introduire et faire se développer d'une manière durable dans un nouveau milieu ». Nous allons essayer d'analyser la manière dont le PIFK a essayé de surmonter ces contraintes. Commençons d'abord par cerner le problème tel qu'il se pose. Dans le domaine agricole, l'implantation introduit la notion d'un déplacement d'individus, c'est dont un problème de société. Quand un homme accepte de quitter son milieu initial pour une contrée inconnue, inexploitée, cela signifie au départ qu'il y a une cause bien définie qui le pousse à partir. Cette cause peut être d'ordre familial, politique, économique ou écologique. Mais le but poursuivi est le même : la recherche d'une situation meilleure. Comme pour toute action il y a une conséquence, un tel déplacement entraîne d'abord un vide dans la communauté primitive de cet homme. Ensuite, il doit faire face à de nouvelles conditions d'adaptation dans son nouveau milieu. Le PIFK a donc eu à résoudre de multiples problèmes posés par le déplacement et l'implantation de tout un groupe d'individus ne partageant pas la même communauté de culture : tribus différentes, formation et situation familiale différentes ; mais tous animés d'un même idéal : obtenir un emploi rémunérateur et assurer sa survie. Le PIFK était appelé dès lors à avoir la politique de ses moyens et un plan d'action réaliste. III.1.1.3. Objectifs à court termeLes objectifs à court terme sont ceux que le Projet s'était fixé d'atteindre dans un temps n'excédant pas une année. Nous citerons : le recrutement et la sélection de futurs candidats fermiers, la formation, l'aménagement de la concession, la politique d'encadrement et les différentes ressources nécessaires à la réalisation de ces objectifs. 1. Le recrutement, la sélection et la formation Il convient de rappeler ici que nous n'avons disposé d'aucun document décrivant par le menu ce que le Projet se disposait de réaliser dans le cadre du recrutement. Le tout est le fruit d'une observation minutieuse et de quelques renseignements tirés lors de nos enquêtes. Dans la politique de recrutement des futurs candidats, le projet n'a pas été très exigeant : réussir les examens médicaux et être déclaré apte au travail agricole, avoir un niveau d'études minimum de 2 ans post-primaires. Une fois retenu, le futur fermier entre en apprentissage. Sa formation durerait 6 mois afin de lui permettre d'acquérir le minimum de connaissances nécessaires à l'exercice de sa tâche. Le Projet dispose à cet effet d'un personnel qui comprendrait des techniciens agricoles. La formation est d'abord théorique et ensuite, complétée par des séances pratiques sur terrain. Le postulant bénéficie en outre d'un service d'encadrement qui surveille sa formation et lui fournit à titre de crédit, tout ce dont il aura besoin. Une fois qu'au bout de sa formation le candidat fermier a satisfait à tous les tests, il sera déclaré fermier et pourrait devenir autonome. 2. Les ressources disponibles Dans cette rubrique, nous groupons toutes les ressources dont devrait bénéficier le Projet pour ses activités. Il n'y a pas d'indications sur le montant global des crédits qui furent mis à la disposition du projet. Toute l'assistance financière est fournie par la Fondation Hanns-Seidel dans le cadre de la coopération germano-congolaise et cela à titre d'aide non remboursable. Nous pouvons donc grouper les ressources naturelles, les ressources financières et les ressources humaines. a) Les ressources naturelles Pour son fonctionnement, le Projet bénéficie d'une concession de 26.000 ha. Aucune étude disponible ne prouve que des recherches aient été entreprises sur le terrain. On comprend qu'il soit très difficile d'établir une bonne planification en ce qui concerne les cultures à entreprendre. b) Les ressources financières Il est particulièrement difficile de faire une analyse de la situation financière du Projet étant donné l'inaccessibilité des données en matière de finances. Tout ce que nous pouvons affirmer est que toute l'assistance financière est fournie par la Fondation Hanns-Seidel. Elle consiste dans l'acquisition des machines agricoles, des intrants agricoles, le paiement des salaires du personnel autre que les fermiers, les matériels de construction, le carburant ; bref toutes les dépenses relatives à l'exploitation du Projet. c) Les ressources humaines En dehors des fermiers, le Projet bénéficiera d'un personnel salarié pour son fonctionnement. On comptera un ingénieur agronome, trois agronomes, des conducteurs de tracteurs agricoles et de véhicules automobiles, des maçons, charpentiers et menuisiers ainsi que d'un assistant médical. Comme cadres de direction, un directeur du Projet et un directeur technique. Le Projet devrait prévoir donc les structures d'accueil pour son personnel et pour les fermiers. L'importance du personnel serait fonction du développement des activités du Projet. * (2) Anonyme : « Adoption de principes de base dans quatre domaines de réalisation de projets » in Le Courrier, n°112, Bruxelles, Nov-Déc, 1988, p.8 * (1) Dictionnaire Robert Micro Poche Tome I, Paris, 1986, p.547 |
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