CHAPITRE TROISIEME : DE
L'EMBAUCHE ET REMUNERATION DANS LES INSTITUTIONS DE SANTE
Les institutions sanitaires sont des entreprises s'occupant de
la santé humaine. Elles ont besoin tant à la création
qu'à leur expansion (existence) d'un personnel adéquat. Ainsi
pour embaucher dans ces institutions des qualités intellectuelles,
morales, de compétence,... sont prioritaires ; la motivation est
d'une importance capitale. Dans ce chapitre, il sied de donner les
caractéristiques de l'embauche et la rémunération dans le
secteur sanitaire pour les zones de santé de Butembo et KATWA.
Pour bien cerner cette réalité, nous passons en
revue les critères d'embauche, la variable explicative de la
rémunération et les facteurs pilotes de la promotion. Les traits
caractéristiques de l'embauche que nous avons relevés sont le
niveau et le lieu d'étude, les relations entre l'employeur et le
potentiel employé, l'appartenance au même village d'origine,
à la même religion,... enfin la structure d'âge des
employés fait l'objet du dernier paragraphe de la section.
Dans le but de vérifier notre 2ème
hypothèse, nous avons consacré la section deuxième
à la rémunération à travers ce critère sur
le quel on se base pour fixer la rémunération, son niveau, la
politique de la rémunération et son règlement.
La 3ème section est consacrée
à la promotion professionnelle (permettra de vérifier notre
3ème hypothèse). Ce chapitre est bouclé par
une appréciation du système d'embauchage et de
rémunération dans les institutions de santé (l'incidence
de ce système sur la relation médecin (infirmier)-patient.
III.1. DE L'EMBAUCHAGE DANS LES
ZONES DE SANTE DE BUTEMBO et KATWA
Nous avons défini l'embauchage comme étant le
fait d'engager un salarié dans une institution et ce, dans le but
d'obtenir de lui un service, un travail. L'opération d'embauche est
l'aboutissement du processus de recrutement : la recherche et la
sélection des candidatures. Pour être sélectionné,
il existe des critères auxquels il faut répondre. Ce sont ces
critères que nous examinons dans cette section.
III.1.1 Niveau et lieu
d'étude
La formation intellectuelle fait partie des critères
d'appréciation de la qualité d'une population. La profession
médicale n'est pas chose facile car elle se pratique sur le corps humain
n'ayant qu'une seule vie. Ainsi, faut-il un personnel bien
« rodé » dans la matière pour éviter
des dommages éventuels. Les données, portant sur le niveau et le
lieu d'étude que nous avons recueillies auprès du personnel
échantillonné des institutions sanitaires de deux zones de
santé de Butembo et Katwa sont les suivantes :
Tableau N° 3 : Niveau d'étude du
personnel des institutions de santé des zones de santé de Butembo
et Katwa
Niveau d'étude
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Médecin
|
8
|
6,67
|
L2 ou Ao
|
2
|
1,67
|
G3 ou A1
|
23
|
19,17
|
D6 ou A2
|
43
|
35,83
|
D4 ou A3
|
40
|
33,33
|
Praticien
|
4
|
3,33
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source : notre enquête
Ce tableau peut être visualisé par le diagramme
ci-dessous.
A partir de ce diagramme nous voyons que la plus grande
partie du personnel des institutions de santé a le niveau A2
et A3 (plus de la moitié soit 69,16 %). On voit que ceux qui
ont le niveau de A0 sont ou bas de l'échelle. Lors d'un
entretien avec les gestionnaires des institutions sanitaires, les explications
suivantes ont été recueillies :
- le personnel du niveau A3 et A2
occupent la plus grande proportion par ce qu'il coûte moins cher et sa
demande d'emploi est excédentaire sur le marché. Il y a
disponibilité de la main-d'oeuvre du fait de la présence de
plusieurs instituts techniques médicale dans le milieu.
- le cas du médecin, par rapport au coût semble
être en contradiction avec l'explication précédente si on
le prend avec celui des praticiens. Loin de là !
Du fait que le travail médical s'applique sur les
êtres humais, le bagage intellectuel est de grande
nécessité. C'est pourquoi, les médecins sont plus nombreux
que les praticiens. Il faut ajouter que la présence d'un médecin
attire beaucoup de patients du fait de la diversité des services qu'il
offre.
Quant au lieu d'étude, les renseignements que nous
avons recueillis sont résumés comme suit :
* 19,2 % du personnel ont fait l'ISTM dont 10, 8%
à Butembo, 3,3 % à Bukavu ; 2,5 % à Beni ; 1,7 %
à Bunia et 0,8 % à Kinshasa.
* 57,5 % ont fait l'ITM dont 12,7 % à Katwa ; 10,8
% à Kyondo, à Kitatumba et à Matanda ; 7,5 % à
Mutiri ; 5,8 % à Musienene.
* 6,7 % ont fait l'université dont 3,3 % ; 2,5 %
et 0,8 % respectivement à l'UCG, à l'UNIKIS et à l'UNIKIN.
* 6,7 % ont foulé leur pied à l'école
secondaire dans différentes sections. 5,8 % et 0,8 % respectivement
à Butembo et à Beni.
* 3,3 % n'ont fait que la pratique : 1,7 % à
l'hôpital général de référence de Katwa, 0,8
% à Kyondo et 0,8 % à Musienene.
* 0,8 % ont fait l'ISC à Goma et 0,8 % ont fait l'ISAM
à Butembo.
De ces résultats nous voyons que 62,3 % du personnel
des institutions sanitaires des zones de santé de Butembo et Katwa ont
fait leurs études dans les institutions scolaires de ces zones de
santé. Cela s'explique par le fait qu'ils sont disponibles sur le lieu
et peuvent atteindre l'information sur l'offre d'emploi en temps opportun.
A la question « de quelle école ou
institution scolaire préférez-vous que vos employés soient
issus ? », 89 % des employeurs (gestionnaires) ont
déclaré ne pas avoir de préférence tout en
nuançant que le personnel venant d'autres villes (à part Butembo
et Beni) de la République Démocratique du Congo ont plus de
chance à être engagé avant ceux ayant suivi leurs
études dans le milieu. Ces employeurs (gestionnaires) ont
déclaré qu'avec l'expérience ils ont constaté que
ceux d'ailleurs sont plus aptes, gardent le secret professionnel que les
locaux.
On peut dire, sans beaucoup de risque de tromper que l'ITM est
l'institution scolaire fournissant une grande partie du personnel
médical dans les zones de santé de Butembo et Katwa.
L'appartenance (la propriété) de l'ITM joue aussi dans
l'embauchage. C'est par exemple à l'hôpital de Matanda il y a plus
d'infirmiers qui ont fait l'ITM Matanda que ceux d'autres ITM, c'est la
même chose à l'hôpital général de
référence de Katwa (pour ceux de l'ITM Katwa) et à
Kitatumba (pour l'ITM Kitatumba).
Ainsi, pouvons-nous conclure que le lieu et le niveau
d'étude jouent pour l'embauche dans les institutions de santé. Il
est aussi à noter que l'appartenance à telle ou telle autre
confession religieuse détermine la chance d'être embauché
(pour les institutions sanitaires gérées par les confessions
religieuses).
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