DEUXIEME
CHAPITRE : ETUDES PREALABLES
II.1.
PRESENTATION DU CHAMP DU TRAVAIL : LE COMMERCE
II.1.1. Présentation
Le substantif commerce désigne l'activité qui
consiste à fabriquer, transporter et vendre des biens ou des services
d'un lieu à un autre dans le but de les échanger.
L'économiste britannique Adam Smith remarque dans
la Richesse des nations (The Wealth of Nations, 1776) que la
volonté d'échanger un objet contre un autre est une
qualité intrinsèque de la nature humaine. Selon cet
économiste classique, fondateur de l'économie politique, l'objet
des « sociétés civiles » consiste en la
réalisation de leurs intérêts matériels.
L'échange permet alors la satisfaction des besoins en permettant aux
individus de se procurer ce qu'ils convoitent sans nécessairement avoir
à le produire eux-mêmes.
Historiquement, les premiers échanges se sont
opérés dans le cadre d'une économie de troc,
système dans lequel un bien s'échange directement contre un autre
bien. Échanger une marchandise directement contre une autre marchandise
pose le problème de la valeur respective de ces deux biens. Si l'on
souhaite échanger de la boisson contre de la nourriture, quelle
quantité d'eau, par exemple, sera-t-il nécessaire de céder
afin de se procurer une quantité de viande qui sera jugée par les
deux parties à l'échange comme équivalente ? En
outre, selon le temps et le lieu, le rapport d'échange entre ces deux
marchandises peut varier, et désavantager l'une ou l'autre des
parties.
Ce simple exemple montre que la nature de
l'échange exige que la valeur des biens puisse être définie
en fonction d'un instrument à partir duquel la valeur de tous les biens
échangés peut être mesurée : la Monnaie.
II.2.2. Evolution du commerce : de l'Antiquité
à l'Epoque Contemporaine
a. La Route de la Soie
La route de la Soie est l'une des
premières voies commerciales de grande importance, reliant la Chine
à l'Empire romain. Elle est établie aux environs de
l'an 100 av. J.-C., grâce à la dynastie Han, qui
autorise les caravanes à circuler en toute sécurité en
Asie centrale. Cette route, qui s'étend sur 6 000 km, permet
le transport de la soie de Chine, de la laine romaine et de métaux
précieux, ainsi que d'autres marchandises de grande valeur, à
partir de points intermédiaires situés en Inde et en Arabie. Les
perturbations politiques qui surviennent après le
Ve siècle apr. J.-C. entraînent l'arrêt
du commerce par les voies terrestres ; il faudra attendre l'époque
des grandes découvertes pour voir le commerce s'ouvrir de nouveau vers
l'Asie.
b. L'Europe Médiévale
Le commerce se développe
progressivement pendant le Moyen Âge, particulièrement durant le
XIIe et le XIIIe siècle. Le commerce entre
villes éloignées devient plus sûr après que les
commerçants eurent formé des associations assurant la protection
des voyageurs à l'étranger. Les villes italiennes et allemandes
(villes de foire) traversées par ces routes développent et
financent leurs activités commerciales (apparition des prêteurs,
ancêtres des banquiers).
c. Le Début de la Période
Moderne
Aux XVe et XVIe siècles, le
développement de la construction des navires de guerre et de transport
des marchandises permet au commerce de s'accroître rapidement. Par
ailleurs, la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb
permet d'échanger de nouveaux produits tels que le tabac et les
rondins.
La découverte et l'exploitation des
richesses du Nouveau Monde par les Espagnols marque un nouvel essor du commerce
maritime. Le commerce est alors conçu comme un moyen
d'enrichissement : sa finalité consiste à attirer les
richesses du dehors afin de les conserver au-dedans selon le credo
mercantiliste de l'époque. Le commerce est alors un moyen de
transférer, et non de créer, de la richesse servant à
asseoir la domination politique et militaire des nations qui en tirent profit,
au détriment de ceux qui subissent l'échange et dont on pille les
ressources.
Ces nouvelles formes d'organisation du commerce, la
diversité des biens échangés, le progrès accompli
en matière de moyens de transport, le développement de nouveaux
moyens de paiement plus sûrs (lettres de change, lettre de crédit)
marquent le développement de l'échange moderne. Le volume du
commerce ne cessera plus de croître, et va s'amplifier grâce
à l'introduction de nouvelles méthodes d'organisation de la
production.
d. Les Conséquences de
l'Industrialisation
Dès 1750, le commerce des épices
est largement dépassé par les échanges des matières
premières. Au cours des décennies suivantes, la nature du
commerce va être de nouveau modifiée par les effets de la
révolution industrielle. Il s'instaure à cette période une
division internationale du travail qui oppose les pays acteurs de la
révolution industrielle qui produisent des biens manufacturés,
à ceux qui ne sont que les fournisseurs de matières
premières.
e. Le XXème Siècle
Avec la révolution industrielle, le
commerce, s'il croît en volume, change également de nature. Depuis
longtemps, les conceptions mercantilistes ont été
supplantées par la diffusion des idées libérales. Aux
premiers qui ne voient dans l'échange que le moyen d'assurer la
prospérité politique d'un État, les économistes
comme Smith ou Ricardo opposent une vision dans laquelle l'échange
s'avère bénéfique et profitable pour toutes les parties en
présence.
Toutefois, la première moitié de ce
siècle va être marquée par une résurgence du
protectionnisme économique. Animés par le souci de
protéger leurs économies, au motif que les droits de douane
engendrent un supplément de recettes fiscales et permettent de
protéger l'emploi dans des activités nouvelles, nombreux seront
les pays qui adopteront des politiques de restrictions au commerce, en oubliant
que les importations des uns constituent les exportations des autres.
f. L'Epoque Contemporaine
À l'opposé des années
d'avant-guerre, la période qui s'ouvre en 1945 va être
marquée par une croissance inédite et sans
précédent du commerce mondial. Entre 1949 et 1974, la croissance
des échanges sera supérieure à celle de la production.
Né des accords de Genève en 1947, le GATT a permis
d'établir des règles de fonctionnement du commerce international
assurant un retour au libre-échange. En assurant la non-discrimination
entre partenaires commerciaux, en imposant la réciprocité entre
les pays membres des différentes réductions des barrières
tarifaires et non tarifaires, au moyen de la clause de la nation la plus
favorisée, les négociations commerciales menées sous
l'égide du GATT ont permis un formidable accroissement du commerce
mondial. Cette évolution contemporaine dans le processus du commerce a,
par un effet de retour, influencé l'organisation du GATT, qui est
devenue à la suite de l'Uruguay Round, l'Organisation mondiale du
commerce (OMC). Au-delà du simple changement de dénomination,
c'est la prise en compte d'une nouvelle réalité mondiale dans la
nature des échanges (tant structurels que par produits) qui a
nécessité la constitution d'un nouvel agent régulateur du
commerce mondial.
g. Effets de la Mondialisation sur le
Commerce
Le commerce actuel est fortement influencé par le
contexte de la mondialisation qui s'impose de plus en plus. En effet,
grâce aux nouvelles technologies de l'information et de la communication
(NTIC) le monde est réduit en un village planétaire. Les
échanges en sont particulièrement favorisés par la
facilité de communication entre les producteurs grossistes, les
demi-grossistes, les détaillants et même les consommateurs. Les
commandes, les payements sont plus que jamais faciles à réaliser
par l'intermédiaire des moyens ultra modernes de communication.
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