4 Résultats et interprétation de la
participation des différents acteurs à la Commission Accrochage
Scolaire
L'acteur scolaire, l'école technique
subventionnée
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Force: Pour l'éducateur la CAS a permis
de s'enrichir et d'obtenir des réponses à certaines questions
liées au DS ; d'avoir des pistes face à la problématique
et d'obtenir
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des informations pour faciliter le travail. Remarque :
En ce qui concerne la légitimité de la coordination de
la CAS gérée par l'AAS, l'éducateur note que les membres
de
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l'AAS savent de quoi ils parlent et font de leur mieux ; qu'ils
sont confrontés au DS en présentant des exemples concrets.
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Force : Pour le CPM la CAS a facilité la
construction de partenariats, d'outils et de procédures pour traiter le
DS ; la création de nouveaux liens avec les médiateurs
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scolaires, l'AAS et la Police (perspectives de partenariat) ;
une meilleure connaissance des missions de chacun ; l'humanisation des
relations professionnelles ; la formation d'un groupe de réflexion et
de travail (création d'un outil pédagogique ; création de
normes communes à partir du projet Pass scolaire). Rassemblement des
différents acteurs traitant le décrochage scolaire ;
création de projets communs et innovants. Remarque : En
ce qui concerne la légitimité de la coordination de la CAS par
l'AAS :
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les travailleurs de l'AAS sont perçus comme ayant une
connaissance approfondie du territoire louvièrois, du réseau et
des différents services sociaux (connaissances importantes pour la
gestion de la CAS); l'assistant social considère que le Service de
l'Aide à la Jeunesse, excentré de La Louvière, ne serait
pas à même de gérer la CAS car cette mission
nécessite d'être au plus proche du terrain.
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Faiblesse : Les projets demandent de temps et de
l'investissement ; l'impression de perdre de vue les objectifs et de se noyer
dans différents projets et des détails
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organisationnels. Proposition : Eviter les
objectifs à long terme car ils sont difficilement réalisables
pour des questions d'organisation ; se montrer plus modeste dans la
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définition de certains objectifs; réaliser les
objectifs dans un délai raisonnable.
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L'acteur issu du milieu associatif, l'Aide en Milieu
Ouvert : l'ASBL Transit
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Force : A permis de diminuer les tensions avec
l'acteur communal du PSSP ; d'identifier les acteurs locaux ; d'influer sur les
perceptions du DS ; d'activer des services
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compétents en fonction de la situation du jeune ;
d'intensifier la collaboration avec les CPMS et de s'inscrire dans des projets
en lien avec les missions du service. Remarque : En ce qui
concerne la légitimité de la coordination de la CAS par l'AAS :
c'est le service le mieux placé pour la gérer, c'est son
rôle de coordonner la CAS.
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Faiblesse : Etre attentif aux différentes
attentes des acteurs : certains risquent de s'exclure s'ils n'adhèrent
pas à tel ou tel projet.
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L'acteur judiciaire, le Service Jeunesse et
Famille
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Force : A permis d'obtenir des informations sur
le DS, d'échanger avec les différents acteurs ; d'identifier les
intervenants sociaux (cela influe sur la perception de la
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gestion du DS, rencontre avec la DGEO, les équipes
mobiles, le SAS) ; d'être mieux accepté par les membres de la CAS
(une meilleure image de la Police) ; de créer un langage commun ; de
faciliter les collaborations et d'obtenir des informations sur les
décrocheurs grâce au Pass scolaire, de faciliter le travail sur le
terrain.
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Faiblesse: Risque de mettre en chantier des
projets trop lourds qui demandent un investissement tel de la part des membres
de la CAS que certains renoncent à s'y
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impliquer. La légitimité de la coordination
de la CAS par l'AAS : elle a une disponibilité, les moyens pour
coordonner et elle est bien implantée sur le territoire.
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L'acteur communal, l'Antenne Accrochage Scolaire du
PSSP
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Force : A permis de démystifier les
autres organisations en présentant les fonctions de chacun. De cibler
les besoins de chaque acteur et ceux des jeunes en DS; de
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chercher des outils pour traiter la problématique ; de
créer des partenariats ; de développer des relations de confiance
; viser une plus grande efficacité dans les interventions sociales en
mettant en place des actions concrètes; s'insérer au sein d'un
réseau pour travailler activement sur le phénomène ;
d'initier à un groupe de travail et d'y participer ; de changer certains
modes de fonctionnement des différents services sociaux.
Remarque : L'AAS jouit d'une certaine
crédibilité auprès de ses partenaires parce qui
soulèvent son professionnalisme et sa cohérence dans le
travail.
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Faiblesse : La crédibilité de la
CAS est néanmoins fragilisés par les changements organisationnels
du service, les partenaires risquent de ne plus y voir très clair.
Des
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clarifications sur ces changements sont inscrites dans l'agenda
de la CAS (à suivre...).
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Commentaires :
Comme nous l'avons soulevé dans les pages
précédentes, la CAS génère différentes
logiques de solidarité. Selon nos constats, on peut dire que la CAS
répond aux besoins des acteurs et influe sur leurs perceptions du
problème. Ces perceptions génèrent des logiques de
solidarité conditionnelle, contractuelle, fusionnelle et affective.
Ces logiques relèvent des aspects positifs
abordés dans le chapitre précédent et le tableau ciavant.
De ce fait, nous ne reviendrons pas sur ce sujet. En revanche, nous allons nous
intéresser à la légitimité et aux faiblesses de la
CAS.
La légitimité de l'AAS :
L'AAS est reconnue par les participants que nous avons
interviewés.
Pour l'acteur scolaire, l'AAS est perçue comme un
service ayant une connaissance approfondie du territoire louvièrois, du
réseau et des différents services sociaux (connaissances
importantes pour la gestion de la CAS) ; tout comme l'acteur judiciaire,
l'acteur scolaire considère que le Service de l'Aide à la
Jeunesse, excentré de La Louvière, ne serait pas à
même de gérer la CAS car cette mission nécessite
d'être au plus proche du terrain. De son côté, l'acteur
judiciaire souligne la disponibilité et les moyens de l'AAS pour la
gestion de la Commission.
L'AMO considère également que l'AAS est le
service le mieux placé pour la gérer, dans la mesure où le
Plan Stratégique de Prévention et de Sécurité a
ciblé le décrochage scolaire pour prévenir voire diminuer
la délinquance sur le territoire. L'AAS a une légitimité
légale octroyée par le Ministère de l'Intérieur
pour animer la Commission. Pour le directeur de l'AMO151, si les
écoles géraient ce type de Commission, cela ouvrirait d'autres
perspectives pour les projets et dans la dynamique de travail, l'école
ayant une autre perception que l'AAS du PSSP.
Outre l'assise légale et la légitimité
donnée par ses partenaires à l'AAS en tant que gestionnaire de la
CAS, les intérêts, les valeurs et les affinités des
différents acteurs renforcent la position de l'AAS dans son rôle
de coordinateur.
151Il aurait été intéressant de
relancer des questions sur ce sujet pour obtenir davantage
d'éléments qui auraient pu enrichir notre étude.
Les faiblesses :
Le CPMS, le SJF soulèvent qu'il faut éviter
d'élaborer des projets qui demandent une part d'investissement
importante. En effet, les projets doivent être raisonnables et
réalisables tout en prenant en considération les limites
organisationnelles de chaque acteur.
L'AMO souligne qu'il faut être attentif aux organisations
qui ne s'inscrivent pas dans des projets de la CAS, cela risquerait de les
exclure.
Quant à l'AAS, sa crédibilité
auprès des participants au sein de la CAS est un enjeu réel. En
effet, de nombreux changements organisationnels intervenus récemment
durant l'année empêchent l'AAS de s'impliquer dans des projets et
dans la gestion des réunions. Dans ce contexte, les partenaires risquent
de discréditer l'AAS et, par conséquent, la CAS.
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