4.3 L'acteur judiciaire, le SJF137
En ce qui concerne la CAS, la coordinatrice et l'agent de
quartier précisent qu'elle permet, d'une part, d'obtenir des
informations générales sur le décrochage scolaire, des
échanges d'informations entre les participants et, d'autre part,
d'identifier chaque acteur de façon à ne plus travailler dans
l'anonymat (pour l'agent de quartier, cela influe sur la perception du
décrochage). C'est dans ce contexte que l'agent de quartier a
rencontré la personne de référence qui travaille à
la DGEO (ce contact a permis d'établir des pistes de collaboration entre
les deux services), ainsi que le coordinateur de l'équipe mobile et le
coordinateur du SAS de Mons. Selon la coordinatrice, à l'époque,
il fallait défendre l'image de la Police considérée par
les différents acteurs traitant le décrochage scolaire comme un
service purement répressif (procès verbal, procès,
sanctions). Aujourd'hui, les choses ont évolué, la Police est de
mieux en mieux acceptée, elle n'est plus sur la défensive puisque
la CAS lui a permis de présenter un autre visage. En effet, elle
précise que la CAS a amélioré d'une part, l'image du
service en facilitant les échanges qui ont permis de démontrer
que le SJF travaillait, en grande partie, sur un volet préventif et,
d'autre part, a créé un langage commun avec les acteurs sociaux.
La CAS a également permis au SJF de faciliter les collaborations avec
ses participants et, grâce au Pass scolaire, d'obtenir des renseignements
sur les décrocheurs. Il en résulte pour le SJF que la CAS est un
lieu qui répond à sa demande et facilite ainsi, son travail de
terrain. Cependant, lorsque les projets demandent un investissement important,
les acteurs judiciaires ne peuvent pas y participer (manque de personnel et de
temps).
136Nous retrouvons les discours de l'acteur issu du
milieu associatif en annexe 3, p. 38. 137Nous retrouvons les
discours de l'acteur Judiciaire en annexe 3, p. 49-52.
4.4 L'acteur communal, l'AAS
L'AAS coordonne la Commission Accrochage Scolaire qui
réunit les acteurs scolaires, communaux, judiciaires et issus du milieu
associatif. Dans ce cadre, L'AAS a une «double casquette» : d'une
part, elle orchestre la Commission et, de l'autre, elle se positionne au
même titre que les autres acteurs comme une organisation qui traite le
décrochage scolaire. L'acteur communal relate que la CAS est un lieu qui
permet aux différents acteurs de démystifier les autres
organisations en présentant les fonctions de chacun ; par ailleurs,
c'est un lieu où l'on peut cibler les besoins des participants et ceux
des jeunes «décrocheurs». L'assistant social précise
également que la CAS ressemble à un petit marché où
l'on vient chercher des outils pour traiter le décrochage scolaire.
Selon l'interviewé, la CAS donne la possibilité de créer
des partenariats avec l'AAS mais aussi entre les différents membres. Un
des objectifs de l'AAS est de connaître son réseau en identifiant
les organisations mais également, de développer des relations de
confiance et de viser une plus grande efficacité en mettant en place des
actions concrètes sur le terrain. L'AAS a ciblé les besoins des
acteurs par des constats de terrain et tente d'y répondre en mobilisant
la casquette de la CAS. Le sujet interviewé a une forte conscience du
sens qu'il donne à son action. Ce constat n'est pas anodin, l'objectif
stratégique de cette organisation est en lien avec son objectif
stratégique n°1 qui est de promouvoir une approche
intégrée et intégrale. En outre, les objectifs
opérationnels sont d'une part, de s'insérer au sein d'un
réseau de partenaires travaillant activement sur le
phénomène du décrochage scolaire ; d'autre part, de
participer à des groupes de travail sur des problématiques
localisées, initier des groupes de travail. En effet, lorsque nous
interpellons l'assistant social quant au rôle de l'AAS relatif à
la CAS, il a tout a fait conscience qu'il peut «changer» certains
modes de fonctionnement des différents services sociaux en abordant le
décrochage scolaire. De plus, la plupart des partenaires de l'AAS
participent à la CAS.
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