3.2.2 L'acteur issu du milieu associatif, l'AMO
Même si nous ne le relevons pas dans nos analyses, les
AMO sont susceptibles d'être sollicitées par les services
émanant de la Communauté française (Service d'Aide
à la jeunesse, les médiateurs scolaires, les équipes
mobiles, les Services d'Accrochage Scolaire et les écoles). En effet,
nous retrouvons dans la Circulaire 1972 (p.23) une procédure à
suivre lorsque le jeune est en difficulté et peut, dès lors,
être orienté vers les AMO. Nous avons relevé que ce service
active la DGEO afin d'envoyer, avec l'accord du jeune, un recours pour qu'il
redevienne élève libre. Nous le verrons dans les pages qui vont
suivre, le CPMS et l'AMO travaillent en collaboration sur certains dossiers.
Même si le directeur et l'assistant n'ont pas connaissance de la
Circulaire 1972, l'AMO privilégie les acteurs du même pouvoir
subsidiant. En ce qui concerne l'acteur communal et judiciaire, les acteurs
interviewés relèvent qu'il n'y a pas de collaboration avec la
police. En revanche, il existe un partenariat avec les acteurs communaux (AAS
et le PPP) dans le cadre de projets bien spécifiques (la conception d'un
outil pédagogique destiné aux écoles du cycle secondaire
et des activités sportives organisées par les éducateurs
de rue). Enfin, l'assistant social participe, d'une part, aux réunions
de la CAS pour rencontrer les acteurs locaux qui traitent le décrochage
scolaire et, d'autre part, aux réunions de la Commission d'Aide à
la Jeunesse114 - organisées par les
114Cette Commission de pilotage s'inscrit dans le
Décret du 13 mars 2008 portant diverses mesures contre le
acteurs de la Communauté française (les
médiateurs scolaires) - pour créer des campagnes de
prévention et réfléchir sur des questions relatives
à la violence à l'école, l'exclusion et le
décrochage scolaire115. En ce qui concerne
la collaboration avec les autres acteurs, l'AMO collabore avec les
éducateurs de l'action prévention de proximité
(appelée également PPP) pour des
activités sportives. L'intérêt des acteurs
interviewés est de répondre aux objectifs de leur organisation.
Selon eux, les éducateurs de rue rencontrent davantage de jeune dans les
quartiers, ce qui facilite le travail de l'AMO pour toucher un maximum de
jeunes malgré le manque de personnel. De plus, le service communal a
accès aux ressources locales tant pour l'organisation que la gestion des
activités à mettre sur pied. Dans ce contexte, l'AMO
s'intègre dans des projets gérés par l'acteur communal
pour répondre à leur objectif de travail. L'ASBL a très
peu de contact avec les acteurs judiciaires (Police, Parquet) même si ces
derniers orientent les jeunes vers l'AMO. Comme ce service travaille sans
mandat, les jeunes ne sont pas dans l'obligation de se présenter ;
généralement, ils ne présentent pas. Comme nous l'avons
souligné dans les pages précédentes, il existe une tension
pour établir des collaborations avec les écoles. Cependant,
l'acteur privilégié est le CPMS. Selon
l'assistant social, ils se téléphonent et s'informent sur des
situations où le jeune a des difficultés avec la famille et son
entourage. L'idée est que le jeune puisse retourner à
l'école dans de bonnes conditions. Dans la pratique, les acteurs sociaux
partagent des dossiers communs ou relaient la situation pour intervenir en
fonction des compétences et des réalités de chacun face au
décrochage scolaire. Aussi, il y a un intérêt pour l'AMO
à travailler avec la DGEO afin de
réintégrer le jeune en situation d'élève
irrégulier au sein de son école. Enfin, l'ASBL demande des moyens
financiers à la Commission de l'Aide à la
Jeunesse pour envoyer ses jeunes en activités. En participant
aux réunions de concertation, l'AMO utilise les folders et les affiches
de prévention qui émanent de la CAJ. En ce qui concerne
la participation de l'AMO au sein de la CAS, le directeur
souligne que l'objectif est de mettre des noms sur des visages et que cela
facilite le travail de partenariat entre les différents participants.
Pour le décrochage scolaire, il privilégie la Commission de La
Louvière dans le but de rencontrer les acteurs locaux et de
défendre chaque année une idée qui peut s'étendre
sur ce territoire. Selon l'assistant social, les réunions permettent
également de connaître le fonctionnement, les compétences,
les pratiques et la réalité de chaque acteur qui travaille avec
la jeunesse. L'assistant social soulève aussi que les réunions
permettent d'avoir une vision plus complète du décrochage
scolaire et qu'elles influent sur la vision du travail. Concrètement,
l'AMO
décrochage scolaire, l'exclusion et la violence à
l'école (voir p. 22-23).
115Nous retrouvons les discours de l'acteur issu du
milieu associatif en annexe 3, p. 28.
s'inscrit dans le projet qui émane de la CAS. Celui-ci
consiste à créer un outil pédagogique destiné aux
écoles. Le rôle de l'AMO est d'apporter son expérience et
son matériel audiovisuel pour filmer des petites scènes qui
traitent des entretiens d'embauche dans le marché du
travail116 .
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