3.2 Logique de solidarité contractuelle
Ce type de solidarité est fondé sur les
intérêts. L'individu se fixe un objectif et détermine les
moyens les plus efficaces pour y parvenir. Les moyens mis en oeuvre sont
adaptés aux buts recherchés. Les gens sont solidaires parce
qu'ils recherchent un intérêt personnel, c'est-à-dire un
bien qui ne peut venir que d'un autre.
3.2.1 L'acteur scolaire, l'école et le
CPMS113
Les établissements scolaires et leurs agents ont la
possibilité d'activer et ce, en se référant à la
Circulaire 1972, un «éventail» de partenaires comme : le CPMS,
les médiateurs scolaires, les équipes mobiles, les Services
d'Accrochage Scolaire (SAS), les Aides en Milieu Ouvert (AMO), le service
d'Aide à la Jeunesse et la Direction Générale de
l'Enseignement Obligatoire (DGEO). Cette Circulaire encourage le renforcement
de la collaboration entre l'école et le secteur de l'Aide à la
Jeunesse. Ces dispositifs sont des soutiens incontournables pour les
écoles. Cependant, les établissements scolaires ont d'autres
alternatives quant aux
111Nous retrouvons les discours de l'acteur
Judiciaire en annexe 3, p. 45. 112Nous retrouvons les discours de
l'acteur Judiciaire en annexe 3, p. 67. 113Nous retrouvons les
discours de l'acteur scolaire en annexe 3, p. 9-14.
choix du partenariat. Le directeur et l'éducateur que
nous avons interviewés ne reconnaissent pas cette Circulaire. Cependant,
ces derniers privilégient la collaboration avec l'acteur communal,
l'Antenne Accrochage Scolaire (lorsque le CPMS ne sait pas répondre
à la demande) mais aussi avec les acteurs judiciaires comme le Parquet
de Mons et le Service Jeunesse et Famille (S.J.F) de la Police.
En ce qui concerne les collaborations avec les autres
acteurs, nous constatons que le directeur fait
référence à une logique d'action qui se base sur un
intérêt qui est de faire revenir le jeune au sein de
l'établissement scolaire. Pour ce faire, l'école fait appel au
CPMS et l'AAS. Dans l'objectif d'un retour du jeune à
l'école, il existe un échange dans la procédure entre
l'école et la police : l'une donne des informations, l'autre accompagne
le jeune à l'école. Enfin, lorsque l'école estime que le
jeune est en danger, celle-ci passe le relais au Service de la
Protection de la Jeunesse.
L'école a créé un sas d'écoute
auquel collabore le CPMS. Selon
l'éducateur, il y a une complémentarité
en termes de compétence professionnelle. De plus, les éducateurs
transmettent des informations au CPMS dans le cadre de
réunions afin de vérifier si le jeune a repris le chemin de
l'école. L'éducateur soulève qu'il est difficile de
rentrer en contact avec les élèves lorsqu'ils sont en
décrochage scolaire, malgré l'envoi des courriers et les coups de
téléphone. Pour répondre à ce problème, ils
font appel à l'AAS pour les visites à domicile
de façon à obtenir un retour sur la situation du jeune (pour
rappel, l'éducateur ne peut pas se rendre au domicile du jeune mais
pense que cette démarche est efficace). Les éducateurs
n'hésitent pas à demander des informations à
l'AAS afin de mieux cerner les difficultés du jeune
dont ils s'occupent. Dans notre analyse, nous ne relevons pas de collaboration
avec l'acteur issu du milieu associatif. En revanche, après avoir
été informé par l'AAS de l'existence du travail
des agents de quartier, l'éducateur compte, si
nécessaire, établir une collaboration pour l'année
scolaire ultérieure. D'après l'assistant social
du CPMS, son service travaille avec l'AMO pour préparer
le retour du jeune à l'école dans les meilleures conditions.
Cependant, vu le nombre important des dossiers à gérer, l'AMO ne
peu répondre à toutes les demandes. Le CPMS active
également l'AAS pour rencontrer le jeune dans des conditions - endroit
neutre et non contraignant pour l'élève - favorisant
l'écoute et le soutien du décrocheur. En effet, selon l'assistant
social, le CPMS est associé à l'école, lieu de
«malêtre» pour le jeune. Enfin, la DGEO envoie un courrier aux
jeunes et aux familles pour qu'ils prennent contact avec le CPMS. On retrouve
dans cette démarche la procédure à suivre dans la
Circulaire 1972. Le CPMS favorise les acteurs locaux afin de répondre
à la problématique du décrochage scolaire. L'assistant
social soulève que le fait de travailler avec la DGEO
ou le
SAJ ne porte pas ses fruits dans la mesure
où ces derniers relaient vers les services locaux. De ce fait, pour
éviter de tourner en rond, le CPMS active les partenaires de la
région pour apporter des solutions concrètes qui ne prennent pas
trop de temps. En ce qui concerne la police, lorsque l'aide
négociée ne suffit pas, le CPMS reconnaît la place de
l'aide contraignante. Dans notre analyse, nous soulevons des collaborations
bien spécifiques tant avec les agents de quartier que le SAJ lorsque la
situation de l'élève devient compliquée.
En ce qui concerne la perception de la CAS,
le directeur la considère comme un lieu où l'on
peut s'outiller, toujours dans l'objectif de ramener l'élève
à l'école. Il envoie un représentant de l'école, en
l'occurrence l'éducateur interviewé. Celui-ci
participe à la CAS pour obtenir des informations, des outils pour
faciliter son travail et aborder au mieux le décrochage scolaire.
Ensuite, il communique les informations en interne auprès de ses
collègues. La CAS est considérée par l'assistant
social du CPMS comme un lieu d'échange qui permet de
découvrir de nouveaux acteurs pour un éventuel partenariat.
Aussi, c'est un lieu qui crée des liens et des outils de
prévention comme le Pass scolaire.
|