SECTION 3 : Les difficultés de financement des
PME sénégalais
Face au développement économique et social, les
pouvoirs publics ont misé entre autre prérogative, sur la
promotion de la petite et moyenne entreprise (PME). A ce titre la PME a
été assimilé comme des piliers indispensables en ce sens
que les effets sur le reste de l'économie en termes de création
d'emploi, de diversification de la production, d'utilisation des ressources
productives locales sont réels.
D'après une étude menée par le cabinet VA
Conseils pour le compte de la direction, de la PME, on a un défaut de
financement de la PME par le système bancaire classique. Les PME sont de
plus en plus exclues du système bancaire au détriment des
opérations sur les titres de créances qui ont connu une
accélération considérable dans le bilan des banques.
Pour parier à ce défaut de financement, le
Sénégal à opter de privilégier les projets d'appui
à la création et au développement de la PME. Cette
initiative vise d'une part, amener la sphère bancaire à assister
la PME en contribuant à la réduction du risque de crédit
face à cette clientèle particulière qui ne remplit pas
généralement les conditions exigées par les banques (nous
pouvons citer l'absence de garanties réelles) ; d'autre part mettre
à la disposition des PME des guichets pouvant gérer directement
leur besoin de financement en tenant compte de leurs faiblesses.
On a assisté durant ces dernières années
à la croissance rapide des intermédiaires financiers de
proximité encore appelé systèmes financiers
décentralisés ou institutions de partenaires
extérieurs.
En d épit de tous ces efforts, la question de la
création et du développement de la PME n'est pas encore
résolue et cela pour deux principales raisons :
- Au niveau des business, on a plutôt assisté
à une absence de diversification, à une méconnaissance des
créneaux porteurs à un certain manque d'imagination, à une
reproduction à l'identique et en masse d'activités dans des
créneaux souvent saturés provoquant ainsi une forte concurrence
et une diminution de la rentabilité du secteur. La surproduction et la
commercialisation en interne (niveau local) qui semble être
l'activité privilégiée des PME, favorise la concentration
et abat inéluctablement les prix, par conséquent ne concourent ni
à la performance, ni à la compétitivité. On
retrouve alors face à une insuffisance de financement aussi bien pour la
création que pour le financement dudit secteur.
- Le secteur de la micro finance, malgré sa croissance
est en proie à un certain nombre de faiblesses qui constituent autant de
contraintes à sa capacité à appuyer la PME
(difficulté d'accéder à des ressources financières
stables et suffisantes, manque d'expérience dans le secteur
d'activité, ressources humaines parfois insuffisamment formées,
manque de professionnalisme).
Mais il semble que c'est le secteur de la micro finance qui
est le mieux approprié pour la résolution de toutes ces
faiblesses. Pour les institutions financières on développe des
politiques telles que la proximité les produits appropriés,
l'amélioration des conditions et modalités d'accès etc.
Au niveau des renforcements des capacités dans le
secteur privé, le poids marqué par les PME a permis l'Etat
sénégalais ainsi que les autorités monétaires et
les partenaires au développement de mettre en place un ensemble de
dispositif institutionnel et de soutien des initiatives privées.
Les différentes stratégies mises en oeuvre ont
accordé une place à la problématique du financement de la
PME.
La première difficulté à l'accès
au financement réside dans le niveau de rentabilité des
activités des PME.
Pour les institutions financières la décision
d'octroyer dépend avant tout de la viabilité du projet à
financer. L'exigence de la garantie, souvent cité comme la raison
principale d'un rejet de la demande de crédit, ne serait pas le
déterminant principal, mais répond à la
nécessité de se prémunir contre le risque
d'insolvabilité lorsque la viabilité du projet n'est pas
démontrée. Elle permet aussi de se conformer à la
réglementation bancaire.
Le deuxième facteur de blocage réside dans la
méfiance des entrepreneurs. En effet, les PME jugent les institutions de
financement, notamment les banques peu accessibles de par leur mode de
fonctionnement. En outre, elles trouvent le cout du financement trop
élevé. Cette problématique est évoquée sans
que les entrepreneurs fassent la part réelle entre le taux de
d'intérêt souvent récriminé et le cout global
effectif. La contrainte réside dans les couts cachés qui en
définitive pèse lourdement sur la trésorerie des
entreprises qui ont bénéficié de concours bancaires et des
SDF. Selon une étude menée par le compte de la DPME, taux
d'emprunt souhaités par les entrepreneurs interrogés (autour de
11%) n'est loin des conditions actuelles de marché. Ceci confirme que le
taux d'intérêt n'est pas un point de blocage majeur. Peu de
transactions soient bancarisées.
L'espace reste le mode de règlement
privilégié des entreprises informelles.
Enfin la faible intervention des Banques et des structures de
micro finance dans le financement de la PME trouve son explication dans le fait
que ces institutions de crédit sont généralement
localisées à Dakar et leur nombre ne permet pas de couvrir toutes
les entreprises installées sur le territoire sénégalais
ayant un besoin de financement.
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