SECTION 2: La faiblesse des capacités de
financement des PME
La faiblesse des PME en Afrique s'explique par
l'étroitesse des marchés locaux dans un contexte
d'intégration peu poussée et un environnement
général des affaires hostiles : lourdeurs administratives ;
infrastructures déficientes ; manque de crédibilité de
l'appareil judiciaire ; indétermination financière insuffisante
et des régimes fiscaux dés incitatifs. De nombreuses technologies
simples qui n'imposent pas l'utilisation intensive des infrastructures. Leur
petite taille les protège également des recours en justice.
Les grandes entreprises ont les moyens de contourner les
contraintes juridiques et financières. Elles ont un pouvoir de
négociation supérieur et souvent un bon traitement
préférentiel. Elles dépendent moins de
l'économie locale car elles ont accès au financement, à la
technologie et
au marchés étrangers, notamment via les maisons
mères dont elles sont souvent des filiales. Elles peuvent se substituer
plus facilement aux services publics qui font défaut.
Au Sénégal, la majeur partie des PME
évoluent dans le secteur informel, ne tiennent pas une
comptabilité conforme aux normes et sont donc dans
l'impossibilité de fournir le minimum d'informations financières
exigées par les préteurs. Méme pour les PME du secteur
formel, la situation n'est pas des meilleures. Le capital, souvent faible,
reste concentré entre les mains d'un seul propriétaire qui n'a
généralement pas une culture de management. Ainsi la plupart des
PME ne disposent pas de plan d'entreprises leur permettant d'évaluer
leur coüt d'investissement et de fonctionnement, de parfaire leurs outils
de production et de définir des stratégies de
pénétration des marchés, de valorisation des ressources
humaines et de recherches de capitaux suffisants. Cette absence de vision est
la principale cause de la faiblesse des fonds propres et de l'insuffisance de
trésorerie nécessaire au bon fonctionnement de l'entreprise. Ces
comportements antagoniques aux méthodes modernes de gestion des
entreprises rendent les établissements de crédit plus
réticents à financer les PME.
A cela s'ajoute l'insuffisance des débouchés
pour la production inhérente à la faible
compétitivité des entreprises à l'étroitesse des
marchés national et régional, à la
défectuosité des infrastructures routières et aux
nombreuses barrières tarifaires et non tarifaires.
On le voit donc l'insuffisance de financement du secteur
privé, en général et des PME en particulier, relève
de la responsabilité des entreprises, des établissements de
crédits et des pouvoirs publics.
La résolution de cette situation suggère que ces
principaux acteurs ont encore un rôle à ajouter dans la promotion
du financement des PME.
Malgré leur importance numérique, les PME sont
marquées par la faiblesse de leur valeur ajoutée industrielle.
Elles n'ont pas un impact considérable sur le PIB. On se rend compte que
cette catégorie d'entreprises ne contribue qu'à 30% des emplois,
25% du chiffre d'affaire et 20% de la valeur ajoutée nationale.
En outre les PME sont confrontées à des besoins
énormes en matière d'équipements technologiques. Leur
processus à caractère artisanal ne leur permet pas
d'améliorer leur production. La démarche qualité,
indispensable à la compétitivité, est de ce point de vue
quasi-inexistant. Les dirigeants des petites et moyennes entreprises manquent
souvent de formation appropriée et de compétences
managériales et techniques. Cette situation s'explique par
l'inefficacité du système d'éducation de base par rapport
aux exigences du secteur privé.
Le secteur informel qui attire un nombre important de PME
représente un poids énorme dans le tissu économique. Ce
secteur non structuré bien que dynamique, n'offre pas les garanties d'un
développement soutenu.
Les PME rencontrent des difficultés énormes
d'accès au marché du fait de la qualité inférieure
de leurs produits, de l'emballage, des problèmes de logistique et de
marketing.
Les petites et moyennes entreprises sont également
confrontées à un problème de financement et d'accès
au crédit. Elles ne peuvent que rarement et marginalement compter sur le
système bancaire pour leur expansion. Les banques
sénégalaises n'acceptent pratiquement que des crédits
à court terme.
Toute fois la rationalisation des structures d'appui et la
mise en place d'un environnement réglementaire, juridique et fiscal
favorable constitue un gage à la promotion des PME et à leur
développement.
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