III) Stratégie de lutte contre la
pauvreté
L'analyse des causes, déterminants, manifestations et
vécu de la pauvreté au Sénégal montre que la forte
croissance nécessaire pour réduire de manière durable la
pauvreté nécessite au préalable un cadre
macroéconomique sain et une gestion saine et transparente des ressources
publiques qui passe par une bonne gouvernance économique et judiciaire.
Cette croissance n'est cependant pas suffisante pour atteindre les objectifs,
si elle ne s'accompagne pas d'une réduction des inégalités
de revenus et des discriminations dans l'accès aux services sociaux
entre milieu rural et urbain, le renforcement du capital humain, le
renforcement de la
décentralisation et la participation des acteurs dans
la formulation et la mise en oeuvre des politiques et stratégies. Par
ailleurs, les événements vécu ces dernières
années ont montré que les acquis en matière de croissance
et de renforcement du capital humain sont souvent remis en cause du fait de
l'occurrence de chocs de diverses natures (catastrophes, accidents) et
d'absence de protection contre les risques sociaux.
Pour prendre en charge de manière harmonieuse et
cohérente ces différents défis, le Sénégal a
retenu une stratégie axée sur quatre leviers fondamentaux :
1. La création de richesse
2. L'accélération de la promotion de
l'accès aux services de base
3. La protection sociale et prévention et gestion des
risques et catastrophes.
4. La gouvernance et le développement
décentralisé et participatif. En ce qui concerne la
création de richesse, différentes études
statistiques révèlent une forte corrélation entre le
revenu national par tête et les indicateurs de pauvreté qu'ils
soient monétaires ou non monétaires.
Au Sénégal, les analyses faites sur les
déterminants de la pauvreté montrent biens l'importance du
facteur « insuffisance de revenu » et justifient amplement que la
promotion de la création dans un cadre macro économique sain et
stable, constitue encore le premier pilier dans le but de favoriser
l'émergence et le renforcement de l'emploi productif. L'analyse des
indicateurs du cadre macro économique et des contraintes à la
croissance montre que le Sénégal doit relever les défis
suivants : comment augmenter les exportations de manière durable en
appuyant des secteurs à forte valeur ajoutée où le
Sénégal dispose d'avantages comparatifs sur le marché ?
Comment répondre à la demande intérieure en biens et
services par la production intérieure en vue de garantir la
sécurité alimentaire ?
Pour relever ces défis, le Sénégal mettra
simultanément en oeuvre une stratégie de croissance
accélération, une stratégie d'appui aux secteurs
productifs de substitution à l'importation en particulier dans le
domaine agricole pour garantir la sécurité alimentaire. Le
Sénégal a retenu l'accélération de la promotion de
l'accès aux services sociaux de base comme second pilier de sa
stratégie en vue notamment de relever le stock de capital humain, base
d'une croissance durable, répondre à la demande sociale et
favoriser l'attente des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD).
Les ménages aussi bien en milieu urbain, sont
exposés à une variété de chocs
(sécheresse, inondations, accidents, maladies fluctuations des prix
des produits de base....) qui empêchent d'accumuler les biens et le
capital humain susceptible de les aider à sortir de la
pauvreté.
C'est pourquoi le Sénégal met l'accent sur la
nécessité de faire l'action sur la protection sociale, en
particulier des groupes vulnérables, un des piliers de sa
stratégie pour assurer une réduction durable de la
pauvreté.
Enfin, un des jeux principaux de la lutte contre la
pauvreté est la nécessité de toucher toute la population
sénégalaise ciblée en répondant à ses
besoins spécifiques et en assurant la célébrité et
la transparence dans la formulation, le pilotage, l'exécution et le
suivi évaluation des politiques publiques et des programmes de
développement. A cet effet, le Sénégal a inscrit la bonne
gouvernance et la décentralisation dans les priorités de lutte
contre la pauvreté, confirmant le consensus, exprimé par les
acteurs de la vie socio-économique, sur le rôle important du
capital dans la croissance à long terme.
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