5/ Le sous emploi
Le sous emploi revêt plusieurs aspects
généralement classés en deux types : le sous-emploi
visible et le sous emploi invisible. Le sous-emploi visible estimé en
termes de temps de travail compare le temps effectivement consacré
à l'activité à une norme spécifiée
(fixée par la loi ou la pratique) tandis que le sous emploi invisible
est analysé du point de vue de l'inadéquation entre l'emploi et
les qualifications professionnelles d'une part, et l'inadéquation entre
l'emploi et le revenu d'autre part. L'ESPS a mesuré le second aspect du
second type, à savoir le sous emploi invisible comme mesure de
l'insuffisance du revenu tiré de l'activité. Selon cette
approche, « les personnes qui ont cherché à augmenter leurs
revenus dans les 7 derniers jours qui ont précédé
l'enquête et qui se sont déclarées prétes, pour
prendre un emploi dans les quatre semaines qui suivent l'interview, sont en
situation de sous emploi invisible ». Sous ce rapport, le taux de sous
emploi invisible ou rapport entre le nombre de personnes en
situation de sous emploi et l'ensemble des personnes occupées,
s'établit à 22,5% au niveau national. Cela signifie que sur 100
personnes occupées, plus de 22 sont en situation de sous emploi
invisible. Ce taux est variable selon le milieu de résidence : le sous
emploi est plus marqué en milieu rural (28,7%) et plus faible à
Dakar (13,6%) et dans les autres villes (16,8%). Ce taux varie aussi selon le
sexe. Il est plus important chez les hommes (25,3%) que chez les femmes
(17,3%). Globalement les indicateurs du marché du travail semblent avoir
enregistré une amélioration au cours des quatre dernières
années. Cela s'est traduit par une baisse du taux de dépendance
et celui du chômage, accompagnée d'une augmentation du taux
d'activité et du taux d'occupation. Toutefois, la différence dans
la période de collecte pourrait expliquer les différences dans le
niveau de certains indicateurs. Au vu des résultats de l'enquête,
on peut affirmer que le principal problème du marché du travail
sénégalais, comme pour la plupart des pays d'Afrique, c'est plus
le sous emploi que le chômage.
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