B/ La création d'empois dans le secteur formel
Le principal défi est de comprendre pourquoi la demande
d'emplois dans le secteur formel n'a que faiblement augmenté pendant la
dernière décennie du alors que les emplois dans le secteur
informel ont explosé. En effet, la création nette d'emploi dans
le secteur formel s'est située autour de 11% par an entre 1995 et 2004,
uniquement stimulée par expansion des secteurs de l'éducation et
de la santé. Contrairement à l'argument qui est parfois
avancé la faible création d'emplois dans le secteur moderne n'a
pas été le résultat de l'expansion modérée
de ce secteur qui a rapporté dans son ensemble une croissance annuelle
autour de 4%, équivalente à la performance du secteur informel,
depuis 1995. Il semble plutôt que ce secteur s'est
caractérisé par une relative inélasticité de
l'emploi, qui n'a pas dépassé en moyenne 0,06 pendant la
période 1995-2004. Ce taux est non seulement environ 10 fois plus fin
que celui associé au secteur informel, mais il a encore sensiblement
diminué au cours du temps.
La faible élasticité de l'emploi par rapport
à une hausse de l'activité économique. Elle traduit un
changement de structures et de fonctions de production au sein des entreprises,
qui doivent faire face à des techniques plus sophistiquées en
faisant appel à des investissements massives en capital physiques. Le
ratio de l'investissement par rapport à la valeur ajoutée au sein
du secteur moderne sénégalaise a d'ailleurs augmenté de
24% à 41% entre la période 1985-2004 et la période
1995-2004(ce comportement n'a pas fais place dans le secteur informel ce qui
explique la relative stagnation de l'investissement privé au niveau
macroéconomique).
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