CONCLUSION :
La seule volonté de créer les
collectivités territoriales et de leur reconnaître des
compétences ne suffit pas pour que ces instances puissent d'office
exercer ces compétences et aient les moyens de les mettre en oeuvre.
Conscient de cette situation, le législateur Malien a indiqué que
« tout transfert de compétence à une collectivité
doit être accompagné du transfert concomitant par l'Etat à
celle-ci des ressources et des moyens nécessaires à l'exercice
normal de ces compétences »19.
Au cours du présent travail, il est ressorti des
enquêtes la nécessité de clarification les rôles et
responsabilités des acteurs et partenaires de l'école. Au regard
des résultats de l'enquête, cette étude nous a permis
d'analyser le mode de gestion des ressources de l'éducation en commune
I, ensuite déceler les problèmes rencontrés par les
acteurs et partenaires dans l'exécution de leurs rôles et
responsabilités tout en faisant ressortir les conséquences. Enfin
nous avons rassemblé une série de solution pour remédier
aux problèmes.
Les résultats de notre enquête ont mis en exergue
le transfert non effectif des ressources financières de l'Etat vers les
collectivités décentralisées, ce qui est un frein à
l'exercice des compétences. Ainsi le CAP et le CGS ont confirmé
que la mairie ne joue pas sa partition dans la gestion de l'école en
mode décentralisé. D'abord nous avons constaté
après analyse des résultats que la gestion des ressources de
l'éducation n'est pas une gestion concertée dans la mesure
où tous les acteurs et partenaires ne sont pas impliqués dans
cette nouvelle politique éducative du pays. Il est ressorti aussi de nos
recherches divers problèmes rencontrés dans la gestion des
ressources de l'éducation, à savoir : le déficit de
communication entre acteurs et partenaires autours des problèmes de
l'école ; la confusion des rôles et responsabilités des
différents acteurs et partenaires (conflit de compétence) ; le
manque de ressources nécessaires pour couvrir les dépenses de
l'éducation en commune I. La non effectivité du transfert des
ressources pour la prise en charge effective des compétences
dévolues aux collectivités est certes aujourd'hui un handicap
majeur, mais la gestion du personnel enseignant de l'enseignement fondamental
du 1er cycle reste la question essentielle. Certes avec tout, les
résultats scolaires sont bons.
19 Article 4 de la loi n° 93-008 du 11
février 1993 modifiée par la loi n° 96-056 du 16 octobre
1996.
Ces problèmes n'ont nullement pas laissé le
système de gestion sans faille. Nous avons énuméré
quelques une des conséquences à savoir : la lenteur dans la prise
de décisions et le recrutement des enseignants ; la baisse de niveau des
élèves, le pléthore dans les classes, la double vacation
(vacation de classe et de maître) ainsi que l'insuffisance notoire de
matériels didactiques et manuels scolaires au sein du groupe scolaire de
Doumanzana.
Conscient des problèmes et leurs conséquences,
les acteurs et partenaires nous ont proposé des solutions afin de
remédier à la gestion décentralisée des ressources
de l'éducation. Ces solutions sont : le recrutement des enseignants en
nombre suffisant et qualifiés, la construction des salles de classes en
quantité, mettre le maximum de livres à la disposition des
élèves, les partenaires et les acteurs doivent être au
même niveau d'informations et recevoir de l'Etat un appui financier
à hauteur des attentes. La formation continue et le recyclage des
enseignants doit figurer parmi les priorités des autorités de
l'éducation (les services déconcentrés de
l'éducation). Les rencontres doivent être multiples avec tous les
acteurs et partenaires de l'école en mode décentralisé
afin de juguler l'épineux problème de gestion
décentralisée des ressources de l'éducation.
Il faudrait Alors comprendre que la poursuite et la
réussite du processus de décentralisation de l'éducation
soulève les enjeux majeurs qui constituent autant de défis
à relever.
Le premier enjeu est d'ordre économique : Il
est fondé sur une évidence à savoir qu'un processus de
décentralisation de l'éducation qui n'aurait pas d'effets
positifs sur le rendement scolaire en termes de qualité et de
quantité passerait à coté de son objectif et pourrait
susciter bien de désillusions à l'égard du
développement éducatif local et national.
Ainsi la décentralisation de la fiscalité et la
mobilisation des ressources au niveau local deviennent les thèmes de
plus en plus importants car elles déterminent non seulement l'autonomie
d'une collectivité mais aussi son aptitude à rendre service et
ses capacités d'investissements.
Le second enjeu concerne les capacités locales,
notamment des élus et des agents des nouvelles administrations
non qualifiés dans le domaine de décentralisation du secteur
de l'éducation. Et le troisième enjeu
concerne les relations de partenariat entre les multiples acteurs du
processus. Avec la nouvelle organisation institutionnelle du gouvernement
malien, les relations occupent en termes de complémentarité une
place non négligeable dans la bonne gestion de proximité des
ressources de l'éducation.
Il est important que tous les acteurs et partenaires
comprennent que la décentralisation de l'éducation n'est pas
achevée par le transfert des compétences aux collectivités
ainsi que par le partage des rôles et responsabilités. Sa mise en
oeuvre effective, son ancrage dans la société et son
appropriation par la population est un processus de longue durée. Elle
nécessite l'appui constant de tous pour parvenir à créer
un véritable partenariat autours de l'école et un
développement durable dans le domaine de l'éducation.
Nous signalons que cette étude est loin d'être
exhaustive. La gestion de l'école en mode décentralisé en
général est un système expérimental dans les
écoles et particulièrement dans le groupe scolaire de Doumanzana.
Nous avons effectué une évaluation à mi-parcours du groupe
scolaire de Doumanzana afin de permettre à d'autres chercheurs de mener
d'autres investigations dans le seul intérêt du
développement de l'Education.
Nous finissons cette étude par cette citation
« Ainsi la tâche n'est point de contempler ce que nul
n'a encore contemplé, mais de méditer comme personne n'a encore
médité sur ce que tout le monde a devant les yeux
»20
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