Lors de l'élaboration du programme décennal de
développement de l'éducation, il avait été
souligné le déficit de partenariat autours de l'école.
L'école, dans les représentations des parents, était avant
tout perçue comme la « chose » appartenant à l'Etat et
gérée par une administration souvent très
éloignée et indifférente.
Les communautés ont attendu de l'Etat un
développement de l'accès à l'éducation qui a
tardé à venir. L'inefficacité de l'administration à
gérer le développement du système
éducatif durant les années 70 et 80
était la conséquence d'un centralisme politique, financier et
opérationnel et d'une allocation des ressources ne faisant pas de
l'éducation une priorité nationale. Les communautés ne
disposaient pas durant cette période d'un pouvoir de décision
leur permettant d'intervenir dans la gestion de l'école et le
développement de l'accès à l'éducation.
La démocratisation de la vie politique malienne,
consécutive au changement de régime politique en Mars 1991, a
permis une libéralisation du secteur de l'éducation.
Sous l'impulsion des mesures assouplissant les règles
de création des écoles et de mesures financières
(création du fonds d'appui à l'enseignement fondamental / FAEF)
permettant le financement décentralisé d'infrastructures
scolaires, le secteur éducatif communautaire a connu durant les
années 1990 un essor rapide. Ce transfert de responsabilités de
l'Etat vers les populations peut être considéré comme une
décentralisation effective « avant l'heure ». Il n'a cependant
pas modifié durant cette période, la représentation que
les communautés avaient de l'efficacité de l'action publique.
- dans sa lettre de politique éducative de
décembre 2000, le ministre de l'éducation nationale du Mali
rappelle que pour réussir la réforme du système
éducatif, il est indispensable de :
· déconcentrer les activités
éducatives,
· décentraliser l'éducation à travers
les collectivités et le transfert des compétences et des
moyens,
· redéfinir et de reconnaître la
complémentarité des rôles des différents
partenaires.
Ainsi, une des orientations du PRODEC est de favoriser
la construction d'un partenariat véritable autours de
l'école.
Ce partenariat, espace de concertation de tous les acteurs et
partenaires concernés par le développement de l'école, a
pour principaux objectifs :
- de mettre en synergie toutes les potentialités au
service du développement de l'école ;
- de clarifier les rôles et responsabilités des
acteurs et partenaires en tenant compte de leurs aptitudes et des
spécificités de leurs interventions.
Le PRODEC/ PISE 1 : activités et
résultats
Les orientations opérationnelles du PISE pour les
trois phases que comporte le programme confirment l'engagement du gouvernement
à mettre en oeuvre une politique de décentralisation en
matière d'éducation en transférant aux
collectivités territoriales les compétences et les moyens.
La première phase visait principalement à
préparer le transfert des compétences et des
moyens grâce aux mesures suivantes :
- la création de la CAD/DE ;
- la conduite des études ;
- le suivi et l'analyse des expériences passées et
en cours au niveau des PTF et
des autres acteurs appuyant la participation des
communautés à la gestion de
l'école.
L'ensemble des activités envisagées durant la
première phase devait contribuer à la définition d'un plan
de décentralisation pour le secteur de l'éducation
répondant aux
questions suivantes :
· quelles ressources spécifiques les
autorités centrales transféreront de façon permanente aux
collectivités locales et dans quelles conditions ?
· quels mécanismes financiers seront mis en place
pour réduire les disparités entre les collectivités
locales en termes d'accès, de qualité et d'équité
en
Dans cette phase, les projets étaient d'une importance
capitale dans la mesure où les réponses à ces questions
devraient servir les communautés dans la prise en charge des
écoles.
Mais jusqu'à présent, les écoles sont
confrontées à des problèmes de gestion et de
financement.