INTRODUCTION :
L'éducation est une réalité aussi vieille
que la société. C'est un élément de la culture d'un
peuple. De ce fait, elle devient un élément incontournable et
indéniable dans le processus de développement d'un pays. Les
systèmes éducatifs et de formations des pays subsahariens peuvent
difficilement échapper aux effets de la mondialisation qui s'imposent
à eux de plus en plus. Ces effets mettent to us les citoyens du monde
dans un espace ouvert aux lois de la compétitivité et de
l'expertise y compris et surtout dans le domaine du savoir.
Dans toutes les sociétés, on trouve toujours un
ensemble d'organisations, de structures qui assurent d'une façon ou
d'une autre l'éducation, le perfectionnement de ses membres avec les
ressources nécessaires, suffisantes et efficaces.
Conscient de cet état de fait, le Mali de
l'indépendance (1ère république) à nos
jours (3ème république) cherche à parfaire son
système de formation et d'éducation afin de répondre
à la qualité de l'éducation à travers une panoplie
de réformes, d'innovations et de projets opérés dans le
dit système.
Dans le souci manifeste de relever le défi du
développement, et dans l'ambition farouche d'atteindre sa noble
finalité, l'Etat malien s'est engagé dans la promotion «
d'un citoyen bâtisseur d'une société démocratique,
un acteur du développement profondément ancré dans sa
culture et ouvert à la civilisation universelle maîtrisant le
savoir-faire populaire et apte à intégrer les connaissances et
compétences liées aux progrès scientifiques et techniques
et à la technologie moderne».1
Avant la 3ème république, les
autorités de la première république se sont
efforcées de dresser la base d'une meilleure orientation du
système éducatif national. Ce travail commença par la
reforme de 1962 dont la principale motivation était d'assurer
l'indépendance culturelle par une « décolonisation du
système scolaire ». Cette reforme avait 5 objectifs pour
transformer le Mali dont le majeur était de
« Faire une éducation à la fois de
masse et de qualité».
La reforme de 1962 sera suivie de plusieurs forces qui
proposèrent des ajustements, des innovations.
Ainsi en 1964 le premier séminaire national sur
l'éducation s'inscrivant dans la logique de la reforme va se prononcer
pour une professionnalisation de la formation. En 1978, le deuxième
séminaire national se penchera sur une vision de
l'école plus proche de la vie et une plus grande implication des
partenaires de l'éducation.
En 1989, les états généraux de
l'éducation se tiendront. L'objectif était cette fois-ci de
parvenir à l'éducation pour tous (EPT) :
la formation du citoyen, la promotion de la recherche
scientifique et technologique.
L'après Mars 1991 marquera un tournant décisif
dans le système éducatif Malien. En effet, l'avènement de
la démocratie et du multipartisme se traduira par une nouvelle donne
dans la politique éducative de notre pays.
C'est à partir de ces rencontres que sera
adoptée le 14 Août 1994, une proposition de refondation de
l'éducation de base appelée la Nouvelle Ecole Fondamentale (NEF).
Des journées de réflexions Action (février 1995), des
forums (perspectives de Ségou Mars 1995) se sont tenus pour
concrétiser la nouvelle orientation de l'éducation.
Le PRODEC est né à partir de cette panoplie de
reformes, d'innovations et de projets comporte des actions fondamentales, des
objectifs, des stratégies qui sont soutenus par onze (11) axes
prioritaires. Il faut reconnaître là aussi que l'Etat malien veut
toujours prôner une éducation de masse et de qualité
à travers le premier axe prioritaire à savoir `'une
éducation de base de qualité pour tous».
Les orientations opérationnelles du PISE (PRODEC) pour
les trois phases que comporte le programme confirment l'engagement du
gouvernement à mettre en oeuvre une politique de décentralisation
en matière d'éducation en transférant aux
collectivités territoriales les compétences et les moyens.
Cette option novatrice qui décentralise la gestion de
l'éducation et qui diffère les offres éducatives est
basée sur un partenariat fécond entre tous les acteurs et
partenaires de l'école en mode décentralisé et sous-tendu
par une distribution des rôles et responsabilités de chacun.
Enfin pour mieux asseoir cette politique nationale
d'éducation adoptée par les autorités de la
3ème république pour parfaire notre système
d'éducation, l'Etat Malien décida la
création auprès du ministère en charge de
l'éducation `'une cellule d'appui à la
décentralisation et à la déconcentration de
l'éducation (CAD/DE)»2.
Cette politique nationale d'éducation a donc pour
principes de base :
« De faire de l'école le point de départ
autour duquel le schéma pour le développement du système
éducatif est bâti »3.
Elle a pour finalité :
· « d'Améliorer la qualité des
apprentissages;
·
Elargir l'accès à l'éducation ;
· Assurer une gestion déconcentrée et
décentralisée du système ».
Mais nous avons constaté au cours de nos recherches
que cette finalité est loin d'être atteinte car les
difficultés rencontrées par les acteurs et partenaires dans la
gestion des ressources en mode décentralisé ont posé
d'énormes conséquences parmi lesquelles : la baisse de niveau des
élèves. L'étude de la présentation du milieu
d'étude et du CAP de Djélibougou nous a montré que
l'accès à l'école en commune I est limité et
accroît sensiblement. Ce qui est aussi pour la gestion
déconcentrée et décentralisée du système,
nous avons constaté que ce système est doublement
géré. Les services techniques le gèrent et les CT aussi en
font de même.
Cette volonté politique de décentralisation de
l'éducation a permit à la population bénéficiaire
de participer de façon régulière à des prises de
décisions les concernant.
1- Choix et motivation :
Le choix de ce thème a sa principale raison dans le
fait que nous sommes des futurs éducateurs. Alors tout changement
constaté dans ce domaine doit attirer notre attention. Nous devons
à chaque instant ou à des intervalles de temps réguliers,
mesurer les progrès accomplis dans ce domaine, relever les insuffisances
et faire des recommandations ou suggestions pour le futur.
De ce fait, le thème `' Gestion des
ressources scolaires en mode décentralisé dans la commune I du
District de Bamako : cas du groupe scolaire de Doumanzana»
n'est pas un choix fortuit.
2 Décret 543/PM-RM du 19 novembre 2001 portant
création de la cellule d'appui à la
décentralisation/déconcentration de l'éducation
(CAD/DE)
3CAD/DE ; Cadre référentiel de la
décentralisation de l'éducation au mali ; p8.
D'abord il exprime notre volonté de contribuer de
façon théorique et pratique dans la réflexion de la
gestion des ressources de l'éducation en mode
décentralisé.
Ensuite il s'explique par notre volonté et notre
engagement intellectuel de contribuer à enrichir dans une large mesure
la réflexion sur la décentralisation de l'éducation et
attirer en même temps l'attention des initiateurs de la reforme sur
certains aspects qui sont passés inaperçu au départ et qui
continuent à exister.
Nous constatons qu'avec l'avènement de la
décentralisation de l'éducation, certaines difficultés
persistent dans le fonctionnement des établissements. Vu les
résultats scolaires, le manque d'informations sur les rôles et
responsabilités des acteurs et partenaires de l'école et
l'insuffisance des ressources ; nous nous sommes dit qu'il fallait une
étude sur la gestion des ressources de l'éducation dans le
contexte de décentralisation afin de cerner les problèmes
auxquels les acteurs et partenaires de l'école sont confrontés et
par la suite trouver des solutions adéquates pour
récupérer et pérenniser la qualité de
l'éducation pour tous.
Cette situation de manque d'information est un frein à
la vulgarisation et à la mise en oeuvre de la décentralisation de
l'éducation au Mali.
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