I.2
Les mycoses
I.2.1Facteurs favorisant les infections fongiques
Les mycoses sont des infections causées par des
champignons pathogènes (Feuilhade et al.,2002). La
réceptivité des individus aux champignons pathogènes
dépend principalement des facteurs extrinsèques et
intrinsèques (Böhlen et al.,2001) :
Les facteurs extrinsèques comprennent l'état de
santé de l'individu, les conditions d'hygiène et l'abus des
médicaments. Certains troubles métaboliques aggravent des
infections mycosiques habituellement peu graves et favorisent la
dissémination viscérale des champignons pathogènes. Les
personnes souffrant d'une déficience immunitaire sont
particulièrement susceptibles aux mycoses causées par les
champignons des genres Aspergillus, Candida et Cryptococcus
(Hube, 2004 ; Brakhage, 2005). La vie en milieux chaud et humide, propice
au développement et à la conservation des champignons dans le
milieu extérieur, favorise l'infection de l'homme et des animaux. La
prise prolongée de certains médicaments peut perturber la flore
intestinale et entrainer des formes très graves de mycoses.
Les facteurs intrinsèques font intervenir la
spécificité à une espèce animale, la race,
l'âge et le sexe. Les souris mâles sont plus sensibles que les
femelles à l'infection par Coccidioïdes immitis.
Microsporum audouinii qui n'infecte que l'Homme, ne se
développe que chez les enfants avant la puberté. Les individus
de race blanche sont moins sensibles à la coccidioïdomycose que les
sujets de race noire.
I.2.2
Classification
Les mycoses suivent plusieurs modes de classification. Elles
peuvent être classées suivant la partie du corps envahie
(dermatomycose et onymycose), le syndrome provoqué ( pieds
d'athlète ), et le champignon infectieux (aspergillose,
candidose).
En fonction de l'affinité de l'agent causal pour un
tissu de l'organisme, les mycoses peuvent être réparties en 3
grands groupes (Daniel et Elewski, 2000) :
· Les mycoses superficielles qui se localisent au niveau
de l'épiderme et des muqueuses, n'induisent aucune réponse
cellulaire de l'hôte, ni aucun changement pathologique. C'est le cas de
la malasseziose, causée par une levure lipophile, saprophyte de la peau
Malassezia fufur. D'autres mycoses superficielles par contre,
induisent des changements pathologiques. Parmi ces mycoses, on peut citer les
dermatophytoses où la présence du dermatophyte et ses produits
métaboliques induisent généralement une allergie et une
réponse inflammatoire chez l'hôte (Feuilhade et
al.,2002).
· Les mycoses sous-cutanées sont des infections
chroniques localisées de la peau et des tissus sous-cutanés. La
sporotrichose à titre d'exemple, mycose sous-cutanée due
à l'implantation dans la peau ou quelques fois à l'inhalation de
Sporothrix schenckii, affecte le tissu conjonctif et les voies
lymphatiques (Aubry, 2002).
· Les mycoses profondes ou systémiques
sont des infections fongiques du corps. Elles peuvent être opportunistes
ou dimorphiques. Les mycoses systémiques opportunistes sont
causées par des champignons (Candida albicans, Cryptococcus
neoformans) qui n'expriment leur pouvoir pathogène qu'en
présence de facteurs de risques. Les mycoses systémiques
dimorphiques sont causées par des champignons pathogènes
dimorphiques (Histoplasma capsulatum var. duboisii), qui peuvent
pénétrer les défenses physiologiques et cellulaires d'un
hôte normal en changeant leur morphologie (Aubry, 2002 ;
Sangaré et al.,2008). Les mycoses systémiques
surviennent généralement chez les patients
immunodéprimés (Aubry, 2002).
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